L’actualité

L’épée de Damoclès

Peinture de Léon Viardot, conservée au Musée Anne-de-Beaujeu

Voilà plusieurs fois que j’entends citer « l’épée de Damoclès » dans les discours politiques ces derniers jours pour désigner une catastrophe menaçant de nous tomber dessus incessamment sous peu.

Vous vous en doutez, cette expression, « l’épée de Damoclès », date de l’Antiquité, de l’Antiquité grecque pour être précise. Mais elle a été popularisée par Cicéron qui s’en est servi dans ses Tusculanes, les discours qu’il a prononcés dans sa cité de Tusculum pour présenter sa philosophie morale. Pour ceux qui ont vu la série « The Good place », Cicéron, était un peu le Chidi des guerres civiles romaines. Il a d’ailleurs beaucoup tergiversé lui aussi, mais c’est une autre histoire.

Revenons à Damoclès et à son épée. Selon la légende, Damoclès était un orfèvre qui vivait dans la cité grecque de Syracuse, en Sicile au IVe siècle avant notre ère. Il était proche du tyran local, Denys l’Ancien, auquel il ne cessait de dire à quel point il avait de la chance d’être le maître absolu de la ville. Denys, à force d’entendre son courtisan lui répéter les mêmes choses, finit par lui proposer de prendre sa place un jour durant pour voir en quoi consistait vraiment la vie d’un tyran. Damoclès accepta.

La journée se passa au mieux et se conclut par un somptueux festin. L’orfèvre était au comble de la joie quand il leva la tête et aperçut une épée suspendue par un unique crin de cheval au-dessus de lui. Elle pouvait tomber et le tuer à tout moment.

Bien sûr, c’était Denys qui l’avait fait accrocher là. Il voulait ainsi montrer à Damoclès que, si un tyran jouissait d’une grande richesse et d’un grand pouvoir, il avait aussi constamment peur d’être assassiné. Il était donc plus angoissé, voire plus malheureux que la plupart des hommes, que ceux en tout cas qui ne recherchaient ni le pouvoir ni la richesse.

On voit bien où Cicéron voulait en venir en racontant cette histoire… Un dernier détail « amusant » : il a rédigé les Tusculanes en 45 avant notre ère, quelques mois avant l’assassinat de Jules César. Le dictateur perpétuel de Rome aurait peut-être dû prendre le temps de lire un peu plus de philosophie morale.

KGB de retour en librairie le 2 mai

Chères amies et amis, de 2006 à 2010, le sémillant Malo Kerfriden et moi avons commis une série d’aventures fantastiques se déroulant en URSS, entre guerre froide et conquête spatiale : KGB , le complot cosmique.

Aujourd’hui, ces aventures ressortent chez Quadrants (éditions Soleil) sous la forme d’une intégrale. Vous pourrez la trouver en librairie le 2 mai prochain.

Résumé éditeur :
1961. Les apparatchiks s’affairent, inconscients du danger. D’horribles phénomènes se succèdent au Kremlin, menant deux enquêteurs versés dans le paranormal sur les traces de l’étrange docteur Von Ausch. Il se rend au pas de tir de Baïkonour : l’URSS cherche à damer le pion aux États-Unis pour la conquête spatiale. Que cherche-t-il à y faire ? Ava et Dimitri pourront-ils déjouer le complot ?

Alix senator 15 : making of de la page 3

Rien que pour vos yeux… 🙂

Après les pages 1 et 2, voici la page 3 tome 15 d’Alix senator que vous pourrez découvrir en librairie à la rentrée prochaine. Je vous montre la page 3 où plutôt les différentes étapes dessinées de sa réalisation, du board à la page finie en couleur :

Alix, le Gardien du Nil, page 2

Le mois passé, je vous ai montré la page 1 noir et blanc du prochain Alix que je réalise avec Chrys Millien au dessin et Florence Fantini à la couleur: le Gardien du Nil.

Voici à présent la page 2: après l’Égypte et ses mystérieuses cités perdues, nous retrouvons Alix, Enak et Marc Antoine dans une rue animée de Rome. Un peu trop animée même.

Alix senator 15 :page 1 en couleurs

Les couleurs du prochain Alix Senator, le 15, avancent très bien aussi. Jean-Jacques Chagnaud fait un formidable travail, comme d’habitude.

Voici la page 1 mise en couleurs et, pour les curieux, les couleurs de Jean-Jacques, seules, sans le trait de Thierry Démarez.
Alix senator 15, Les Cercles des géants, à paraître cet automne.

Les cromlechs d’Er Lannic

Le cromlech marin de la page 2 du tome 15 d’Alix senator a été inspiré par ceux du petit îlot d’Er Lannic situé juste devant l’île avec le cairn de Gavrini dont je vous ai parlé le mois dernier. Il s’agit de deux demi-cercles de pierre élevés pendant le néolithique, vers 3 500 ans avant notre ère.

© 2015 IGN/Géoportail, modifié d’après Jeremy Percival pour la localisation des parties immergées

Celui situé le plus au sud est constitué, en plus d’un menhir central, de 64 pierres dressées. Il est peu visible de nos jours : il est largement recouvert par l’eau du golfe du Morbihan. Il faut dire que le niveau de la mer est monté de 5 mètres depuis l’époque à laquelle il a été construit.

L’autre hémicycle, toujours visible sur l’île, est fait de 30 dalles de pierre de plus ou moins 4 mètres de haut chacune et de deux menhirs encore plus imposants. Celui du nord devait mesurer dans les 8,20 mètres avant d’être brisé.

L’îlot d’Er Lannic et son cromlech vu du sud. En arrière-plan l’île de Gavrinis et son cairn, puis le port de Larmor-Baden. © Pierre F631

Toutes les pierres sont d’origine locale. Certaines comportent des gravures difficiles à interpréter : des traits verticaux parallèles ou encore des formes rappelant celles des haches trouvées sur place dans des coffres funéraires, enterrés à côté d’une profusion de silex, de pointes de flèche, de grattoirs et autres rabots.

A côté des ossements humains, d’autres restes de poissons, de bovidés et cerfs ont été découverts, résultats peut-être de sacrifices réalisés au moment des inhumations.

© Pierre F631