Tout le monde connaît le mythe de la petite bergère de Domrémy devenue capitaine d’armée, à laquelle les troupes du Roi durent de bouter les anglais hors de France, puis exécutée pour hérésie sur le bûcher de Rouen.
Jeanne d’Arc, figure légendaire instrumentalisée par le pouvoir religieux et par le pouvoir politique, reste encore aujourd’hui un objet de fascination comme de controverse. C’est de ce mythe qui est ici revisité à travers le prisme de la sorcellerie et du féminisme par Jeanne Puchol et Valérie Mangin.
Initiée aux anciens rites, bien antérieurs à l’implantation du catholicisme, Jeanne accepte d’offrir sa vie en sacrifice en échange d’une année de gloire. Initiée par des femmes détentrices d’un savoir récusé par l’Eglise, elle va faire le choix d’une vie courte et intense, bien éloignée de la destinée d’épouse et de mère à laquelle sa condition la destinait.
Naissance
Bien sûr, Jeanne d’Arc n’est pas sortie toute armée du néant pour atterrir dans les rayons de votre libraire préféré. Elle est le fruit de longs mois de travail de Jeanne Puchol, d’Elvire de Cock et de moi-même.
Tout a commencé par une simple idée : et si Jeanne d’Arc, la jeune fille brûlée sous prétexte de sorcellerie au 15è siècle, avait vraiment été une sorcière ? Puis, il y eut le synopsis, le récit condensé du projet avec l’essentiel de l’action et de l’évolution de l’héroïne. On était encore loin de la BD.
Mais mon histoire plaisait à Jeanne (Puchol) et à Louis-Antoine Dujardin, notre éditeur, chez Dupuis.
Je suis donc entrée dans le cœur du sujet pour un scénariste : le découpage case à case du premier album, avec les descriptions des images (décors, actions…) et les dialogues. C’est ce scénario des 5 premières planches du livre que vous trouverez en premier après cette introduction.
Pendant que je travaillais dessus, Jeanne préparait le versant graphique du projet : en s’appuyant sur de multiples sources historiques, elle faisait des croquis des personnages, des animaux, des lieux…
Ensuite, vous verrez sa première interprétation en images de mon découpage : les story-boards ou brouillons des planches où se détermine la narration définitive de la séquence et se précisent les cadrages, le choix des lumières…
Ceci fait, Jeanne a réalisé les dessins noirs et blancs des pages avant de les confier aux bons soins d’Elvire de Cock, la coloriste du projet.
Jeanne d’Arc était enfin prête… Enfin, on avait les 5 premières pages terminées…