Félicette

Amis des animaux, ne lisez pas le post d’aujourd’hui car c’est une histoire triste que je vais raconter.

Avant d’envoyer des hommes dans l’espace, beaucoup d’essais furent tentés avec des animaux. En France, on lança d’abord des rongeurs comme le rat Hector. Mais, pour faire progresser la biologie spatiale, on décida vite de mettre dans les fusées des chats, les cobayes les plus courants en neurophysiologie.

On sélectionna donc quatorze animaux à qui on fit subir un entrainement intense pour les habituer à rester confiner dans des boîtes plusieurs heures (ça, ça n’a pas dû être dur), à supporter bruits et vibrations… On les fit même tourner dans des centrifugeuses, comme le feront les futurs astronautes. Au terme de cet entrainement, on ne conserva que les 6 félins qui avaient le mieux réagi.

Parmi eux, c’est finalement Félicette – nommée en référence à Félix le Chat – qui monta dans une capsule spatiale sur la fusée Véronique le 18 octobre 1963. Le lancement se passa très bien. Félicette fut récupérée un quart d’heure après son atterrissage au bout de 10 mn 32 secondes de vol. Elle était apparemment indemne. Son successeur, lancé six jours plus tard eut moins de chance : il mourut dans le crash de sa fusée, déviée à cause d’un incident de guidage.

Pourtant les ennuis de Félicette ne faisaient que commencer. Les savants l’examinèrent plusieurs mois en laboratoire. Satisfaits, ils finirent par… euthanasier le pauvre animal pour récupérer les électrodes placées avant le départ dans son cerveau. Cela leur permit de découvrir que la chatte était dans un état certain de somnolence depuis son voyage, sans doute parce qu’elle avait perdu à ce moment-là toutes ses références sensorielles.

Mais le cauchemar vécu par Félicette comptait peu à l’époque. Inconscience ou ironie suprême, on la prit en photo peu après son atterrissage et on envoya ce « souvenir » à toutes les personnes qui avaient participé à la missions orné de ces mots « Merci pour votre participation à mon succès du 18 octobre 1963 ».