Expo Utopiales 2022

Un tout grand merci aux Utopiales pour cette magnifique rétrospective sur mon travail ainsi qu’à Gilles Francescano et Denis Bajram pour leur scénographie. 108 000 visiteurs l’ont parcourue en 4 jours, c’est juste incroyable.

Cela fait surtout plaisir d’avoir vu autant de gens non seulement regarder les images mais aussi passer beaucoup de temps à lire les panneaux. Je n’ai donc pas écrit tous ces textes en vain. 🙂

Amis organisateurs de festival, lancez-vous dans les expositions sur les scénaristes, vous ne le regretterez pas !

Photos Denis Bajram & Valérie Mangin

Moi, Jeanne d’Arc : une Jeanne sorcière et féministe

La Jeanne d’Arc dont Jeanne Puchol et moi vous parlerons demain mardi et après-demain sur France Culture est très particulière : c’est une Jeanne sorcière (oui, les Anglais avaient raison…) et féministe.
Je m’étais expliquée de ces choix très particuliers dans la préface de l’album. Je vous la remets ici :

” Ecrire une Jeanne d’Arc en 2010 est devenu risqué : le personnage historique a complètement disparu derrière la figure patriotique célébrée chaque 1er mai par le Front national. On se trouverait facilement suspecté d’être un sympathisant du même parti. C’est oublier bien vite que Jeanne a longtemps été un symbole de gauche : celui de la fille du peuple abandonnée par le roi de France puis martyrisée par l’Eglise.

Alors Jeanne, vierge en armure ou victime des puissants ? A mon sens, aucune des deux. Dans Moi, Jeanne d’Arc, j’essaie de montrer un troisième visage de la Pucelle d’Orléans, celui d’une femme libre et émancipée qui choisit son destin, fût-ce au prix de la pire mort qui soit. Après tout, la Jeanne historique refusa le choix offert à son époque à toutes les jeunes filles : devenir épouse et mère ou religieuse. Au contraire, elle devint chef de guerre. Encore aujourd’hui beaucoup sont surpris de voir une femme s’accomplir dans l’armée. Les clichés sur la douceur et la sensibilité féminine ont la vie dure.

Mais pourquoi avoir fait de Jeanne d’Arc une sorcière ? Sans doute un peu pour énerver les tenants extrémistes de sa sainteté tardive, je le confesse. Mais surtout pour donner des racines à ses choix de vie, les inscrire dans une culture féminine à la fois riche, fertile et totalement en marge de la société. Ce n’est pas pour rien que l’une des premières revues féministes s’est intitulée Sorcières. Devenir l’une de ces magiciennes, c’est à la fois rompre avec le rôle traditionnel de la femme et s’affirmer comme femme avant tout. J’ai beaucoup de sympathie et d’admiration pour celles qui ont relevé ce défi. Et je serais fière qu’on me fasse des procès en sorcellerie pour cet album. ”

Ci-dessous la première page de l’album “Moi, Jeanne d’Arc“, éditions Des ronds dans l’O.

 

Jeanne d’Arc sur France Culture

Avis à la population !

Les 7 et 8 août prochain, vous pourrez m’entendre ainsi que Jeanne Puchol vous parler de notre sorcière bien aimée, de Moi, Jeanne d’Arc,  dans la Grande Traversée, l’émission estivale de France Culture diffusée de 9h à 11h et de 22h à minuit.

Notre interview commune sera diffusée dans le cadre des émissions consacrées à “Jeanne d’Arc, une rencontre ” du 6 au 10 août.
Nous participons à l’épisode 2 : l’âme de Jeanne, et l’épisode 3 : Jeanne de fer.

Pour en savoir plus l’album, vous pouvez bien sûr aller sur la page dédié de ce site mais aussi sur celui de notre éditeur Les Ronds dans l’O ici : Moi, Jeanne d’Arc

 

 

Moi, Jeanne d’Arc dans les matinales de France Culture

Les 7 et 8 août prochain, vous pourrez m’entendre ainsi que Jeanne Puchol vous parler de notre sorcière bien aimée dans la Grande Traversée, l’émission estivale de France Culture diffusée de 9h à 11h et de 22h à minuit.

Notre interview commune sera diffusée dans le cadre des émissions consacrées à “Jeanne d’Arc, une rencontre ” du 6 au 10 août.
Nous participons à l’épisode 2 : l’âme de Jeanne, et l’épisode 3 : Jeanne de fer.

La mort de Jeanne d’Arc

Damned ! J’ai raté l’anniversaire de la mort de Jeanne d’Arc hier.

C’est donc le 30 mai 1431 qu’elle fut sortie de sa prison, emmenée place du Vieux-Marché à Rouen et liée à son bûcher.

Plusieurs témoins racontèrent que sa mitre d’infamie ou la pancarte décrivant ses « crimes » masquait son visage. Il n’en fallut pas plus pour que naisse une des fake news les plus populaires du Moyen-Âge: Jeanne avait survécu, une autre avait été exécutée à sa place.

En fait, Jeanne fut même brûlée trois fois de suite. Elle mourut dès la première crémation non à cause du feu mais du monoxyde carbone qui s’en dégageait. Cela aurait pu suffire mais, pour éviter que ne se développe un culte autour de ses reliques, ses bourreaux souhaitèrent que son corps soit entièrement détruit. Son bûcher fut donc rallumé encore deux fois.

Je suis restée plus positive dans le Moi, Jeanne d’Arc écrit avec Jeanne Puchol. Notre sorcière bien aimée accomplit le destin qu’elle s’était choisi en montant sur le bûcher et, en mourant, elle rejoint les anciens dieux.
Ci-dessous, une dernières pages de cet album aux éditions Ronds dans l’O de Marie Moinard.

Jeanne, Charles et Gilles

Il n’y a pas qu’Auguste qui rencontra son destin un 6 mars : Jeanne d’Arc aussi. En 1429, eut lieu l’audience royale qui donna lieu à la première légende entourant la jeune fille. Là, par miracle, elle aurait reconnu le roi Charles VII dissimulé parmi ses courtisans. On peut évidemment douter de la réalité de cet épisode d’autant qu’elle avait déjà rencontré tout à fait normalement le roi en privé quelques jours auparavant.

Dans Moi, Jeanne d’Arc , Jeanne Puchol et moi nous sommes amusées à donner une explication moins politiquement correcte mais plus romantique à la “reconnaissance du roi” par Jeanne. Charles s’était en fait caché derrière Gilles de Rais, le grand méchant loup dont Jeanne tombe amoureuse au premier regard.

Moi Jeanne d’Arc sur France Culture

L’été prochain, vous pourrez écouter Jeanne Puchol et moi dans la Grande Traversée de France culture. Nous vous parlerons de Jeanne d’Arc…

Enfin de la version païenne et sulfureuse que nous en donnons dans Moi Jeanne d’Arc… publiée par Marie Moinard aux Ronds dans l’O.

Nous avons été interviewées ce vendredi par le sagace Martin Quenehen sous la protection des reines de France et surtout du dieu cornu du jardin du Luxembourg.