Catégorie : Actualités personnelles
Alix senator 15 en librairie
Amies lectrices, amis lecteurs, c’est le grand jour : le tome 15 d’Alix Senator arrive en librairie ce mercredi 4 septembre. Vous le trouverez, bien sûr, en version classique et premium, avec dos toilé et cahier historique sur les mégalithes.
” Rome, an 9 avant J.-C. L’empereur Auguste est tout-puissant. Alix a plus de 50 ans. Il est sénateur.
Bien décidés à rejoindre la mystérieuse Atlantide dans le grand nord, Alix et les siens se rendent dans un village d’Armorique pour y faire construire un navire capable de résister aux conditions océaniques extrêmes. Mais leur venue exacerbe le conflit latent qui mine la communauté. Les tenants de la tradition religieuse qui interdit les voyages au loin veulent désormais en finir avec les partisans de l’exploration du monde… avec eux, et avec leur allié, le sénateur. “
Alix, le gardien du Nil, page 9
C’est la rentrée et, vous le savez, un nouvel Alix, Le Gardien du Nil, sera dans toutes les bonnes librairies en novembre prochain. Pour vous faire patienter, voici la page 9 de l’album.
Les ennemis d’Enak précisent leurs (mauvaises) intentions.
Les dessins sont, bien sûr, de Chrys Millien et les couleurs de Florence Fantini.
Alix et Alix senator : éditions spéciales
Les prochains Alix et Alix senator qui arriveront en librairie cet automne seront tous les deux accompagnés d’une édition spéciale.
Ainsi le 4 septembre prochain, en plus de l’édition normale des Cercles des géants, le tome 15 d’Alix senator, vous pourrez découvrir l’édition premium avec une variation sur la couverture et un cahier supplémentaire historique sur les mégalithes bretons (mais pas que). Comme tous les ans, j’ai rédigé les textes et ils sont illustrés, entre autres, de croquis de Thierry Démarez.
La Mort de Sénèque
J’ai eu la chance d’aller passer le long week-end du 15 août à Munich en famille. Denis et moi en avons profité pour aller visiter l’Alte Pinakothek de la ville. Elle possède une des plus belles collections de tableaux d’Europe et nous y avons (re)découvert de nombreuses merveilles.
Voici l’une d’elles : La Mort de Sénèque peinte par Pierre Paul Rubens en 1612.
Sénèque était un philosophe romain du premier siècle de notre ère. Il prônait une doctrine stoïcienne : le sage devait, entre autres, mettre l’éthique au cœur de ses réflexions, vivre en harmonie avec la Nature et accepter calmement son destin quel qu’il soit, sans se laisser déborder par les émotions comme la peur ou la colère. La vertu étant suffisante pour trouver le bonheur, le reste devenait accessoire, voire nocif.
Dans certains cas, Sénèque pensait pourtant que la vie ne valait plus d’être vécue : quand on était menacé d’être réduit en esclavage par exemple ou bien quand on sentait trop décliner son intellect. Alors, il prônait le suicide comme idéal moral et ultime moyen de libération du sage.
On le voit ainsi se suicider sur le tableau de Rubens : un esclave lui ouvre les veines à sa demande. Pourtant, Sénèque n’obéit pas alors à une injonction philosophique. Il meurt non par sa propre volonté mais parce que l’empereur Néron le lui a ordonné.
Pour être un philosophe majeur de son temps, Sénèque n’en était pas moins un homme de cour et d’État. Il avait été le précepteur du fils d’Agrippine et était resté ensuite son conseiller. Il en avait profité pour s’enrichir considérablement et vivre en grand aristocrate romain. Bref, il mena une vie bien en contradiction avec l’idéal qu’il prônait.
Hélas pour lui, il finit par être compromis dans la conjuration de Pison, un complot visant à assassiner Néron. On ne sait pas quel rôle exact le philosophe y joua, voire s’il y participa réellement ou fut simplement dénoncé à tort par un jaloux. Mais l’empereur n’hésita pas et lui ordonna de se suicider avec d’autres conjurés.
Ceci posé, Rubens ne cherche pas à donner une vision réaliste de la mort de Sénèque, mais bien à montrer la fin idéale d’un philosophe. Les yeux levés vers le ciel, le stoïcien accepte sereinement son destin, que sa condamnation soit juste ou non.
Le peintre reprend d’ailleurs quelques éléments de la description de la mort de Sénèque par l’historien romain Tacite. Dans ses derniers instants, le philosophe aurait appelé des secrétaires pour leur dicter un discours. On ne se refait pas… Puis comme il était toujours en vie, il serait entré dans un bain chaud, ici réduit à un baquet, et aurait répandu de l’eau sur ses esclaves en disant « J’offre cette libation à Jupiter libérateur ». Une vraie dernière parole de stoïcien, dont on ne sait, bien sûr, si elle est vraie ou inventée.
Rubens, qui réalisa une deuxième version de son tableau que je vous montre ci-dessus, eut aussi une autre source d’inspiration, esthétique celle-là : une statue romaine du deuxième siècle de notre ère, copie d’un original hellénistique. Elle avait été découverte à Rome au XVIe siècle et était très célèbre au temps du peintre. Aujourd’hui, plus qu’une représentation du suicide du philosophe, on pense qu’il s’agit d’une représentation d’un vieux pêcheur, un type de statuaire propre à l’époque hellénistique.
Mais c’est une autre histoire…
Alix, le gardien du Nil, page 8
Une nouvelle page du Gardien du Nil, le prochain Alix qui sera en librairie en novembre prochain, ça vous tente ?
Alors voici la planche 8, dessinée par Chrys Millien et mise en couleurs par Florence Fantini :
Alix et Enak ont quitté l’Italie pour l’Égypte et ses mystères. Malheureusement le voyage ne sera pas de tout repos.
La résurrection de Trois Christs
En 2010, sortait en librairie un album très important pour moi : Trois Christs, dessiné par Denis Bajram et Fabrice Neaud. Il remporta à l’époque un certain succès critique et public, fut nommé à Angoulême et présenté dans plusieurs expositions. Hélas, il n’était plus disponible depuis quelques temps.
C’est donc avec une certaine émotion que je peux annoncer une bonne nouvelle à ceux d’entre vous qui m’ont dit avoir cherché en vain Trois Christs en librairie : une nouvelle édition sera disponible 16 octobre prochain sous une couverture un peu retouchée par Denis, avec 8 pages de cahier supplémentaire portant sur le making of de l’album et longue postface portant sur la question des vérités alternatives, du complotisme, des bulles algorithmique et des IA.
Esthétiquement, Trois Christs n’est pas une bande dessinée comme les autres. C’est un de mes albums les plus formellement aboutis, un de ceux dont j’ai le plus travaillé la narration et la mise en scène avec mes deux co-auteurs (dont le talent dans le domaine n’est plus à démontrer). J’y raconte trois histoires en me servant des mêmes cases et des mêmes dialogues disposés à chaque fois dans un ordre différent. À travers ce concept formel, cet album aborde donc la question du vrai et du faux qu’on peut également faire dire à la même matière première. Une question plus que que jamais actuelle.
« Pâques 1353 – Les fidèles de Lirey, un petit village champenois, vénèrent pour la première fois ce qui va devenir la relique la plus célèbre et la plus controversée de la Chrétienté : le Saint Suaire, linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ à la descente de la croix.
Luc, un jeune sculpteur, se trouve à Lirey en cette période pascale pour y finir une œuvre commanditée par le seigneur de Charny, un chevalier respecté et influent qui vient de financer la nouvelle église collégiale. Il ignore encore quels sérieux ennuis va lui attirer son talent de sculpteur…
Trois Christs, c’est trois fois cette même Semaine sainte de 1353. Trois fois les mêmes personnages qui évoluent dans les mêmes lieux. Trois fois le Saint Suaire qui apparaît enfin au grand jour. »
Alix senator 15 : page 8
Ce n’est pas parce que c’est l’été qu’il faut perdre ses bonnes habitudes: nouveau mois = toujours nouvelle preview du prochain Alix senator à paraître le 4 septembre prochain chez Casterman. Voici donc les différentes étapes de la page 8 de l’album où Alix et ses compagnons arrivent dans un mystérieux village armoricain…
Le board et le dessin noir et blanc sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud.