Festival des Utopiales

Chères amies, chers amis, j’aurai le plaisir de participer une année de plus au festival des Utopiales de Nantes qui se tiendra dans la Cité des Congrès du 1er au 5 novembre prochain.
Vous pourrez me retrouver lors de deux tables rondes :
– le jeudi 2 novembre de 13h45 à 14h45 à l’Espace CIC Ouest.
Pour : Défense de cracher et de parler breton
“À l’intérieur d’un genre si marqué par sa place contre-culturelle, les auteurs et autrices d’imaginaire convoquent parfois des identités, des cultures et même des langues à rebours du flux principal. Le courant de la nouvelle vague, de John Brunner à Roger Zelazny en passant par Carolyn G. Cherry, a ainsi largement puisé dans les viviers minoritaires au risque de prendre la place des voix d’origine. Innover, représenter, sans spolier ?”
Avec : Morgan of Glencoe, Julie Kurtness, Christiane Vadnais
Modération : Valérie Mangin
– le samedi 4 novembre de 12h45 à 13h45 au Lieu Unique, Atelier 1.
Pour : Serial adaptatrices
“Reprendre une série ancienne, faire grandir le personnage, tel Alix le jeune gaulois qui se voit offrir le droit de vieillir et de devenir sénateur, transformer une série culte de bande dessinée en roman, ou un roman en bd, il s’agit dans tous les cas de se glisser dans la peau d’un·e autre, de refaire son chemin afin d’ouvrir d’autres voies qui éclairent l’œuvre différemment… sans la trahir ?”
Avec : Jeanne-A Debats, Valérie Mangin, Stefano Martino
Modération : Olivier Cotte
Je participerai aussi à deux séances de dédicaces :
– le vendredi 3novembre de 16 à 17 h
– le samedi 4 novembre de 13 à 14 h
Et, bien sûr, vous pourrez m’attraper dans les allées du festival pour parler de SF, de BD ou de ce que vous voudrez.
A très bientôt

Qui était le vrai Arminius ?

Le tome 14 d’Alix senator sort aujourd’hui. Pour l’accompagner, je vous propose une vidéo sur le destin d’Arminius, le jeune garçon que rencontre le sénateur en Germanie. Il a vraiment existé et il est devenu, quelques années plus tard, la terreur des Romains !

Un petit dieu étrusque dans mon jardin

Photo © Pépinière des Carlines

Ça fait des années que nous plantons des œillets d’Inde dans notre petit jardin de Bayeux et je découvre seulement aujourd’hui que leur espèce porte, en fait, le nom d’un petit dieu étrusque adopté par les Romains. Nos braves œillets sont des « tagètes », des plantes herbacées nommées d’après Tagès, une divinité de l’ancien Latium.

Selon la mythologie, Tagès serait apparu un jour, sans prévenir, dans le sillon creusé par un paysan dans un champ près de Tarquinie, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Rome. Il avait l’apparence d’un enfant mais sa sagesse était celle d’un vieux dieu.

Aussitôt, la rumeur de ce prodige se répandit dans les campagnes et beaucoup accoururent pour le voir. Il leur enseigna alors l’art de la divination et de l’haruspicine, celui de lire l’avenir dans les entrailles des animaux sacrifiés. Hélas, sitôt fini son enseignement, il mourut aussi soudainement qu’il était né. Mais ses paroles avaient porté et ses disciples consignèrent ses conseils et ses visions du futurs dans des livres prophétiques.

Les Romains, puis les Byzantins lui attribuèrent donc plusieurs « libri rituales » qu’ils continuèrent de consulter et de transmettre. Certains extraits sont même parvenus jusqu’à nous cités par différents auteurs.

(Sinon si vous vous demandez pourquoi on parle plus généralement d’ « œillets d’Inde », c’est à cause de la ressemblance des fleurs avec les traditionnels œillets et du fait qu’ils ont été apportés en Europe depuis les Antilles à l’époque où on les appelait encore « Indes occidentales »)

Errances documentaires

Préparer un projet de BD, surtout de BD historique, cela veut dire passer de nombreuses heures à chercher de la documentation. Parfois, cela permet de croiser des images amusantes ou étonnantes. je vous en mets quelques-unes ici que j’ai croisées cet été. Je les ai déjà montrées sur mes réseaux sociaux avec les petits textes joints.

Le Rat de bibliothèque par Carl Spitzweg, vers 1850, musée Georg-Schäfer en Allemagne

 

– En cherchant des exemple de temples funéraires pour Le Gardien du Nil, le nouvel Alix classique que je suis en train d’écrire pour Chrys Millien, je suis tombée sur cette restitution de 1910 du temple funéraire du pharaon Montouhotep II à Deir el Bahari, en Égypte.
Aujourd’hui, on ne croit plus qu’il y avait une pyramide au centre, plutôt une cour intérieure.
Mais ce monument m’a fait penser à la célèbre case du Sphinx d’or où Alix découvre le temple imaginaire d’Efaoud. Décidément, Jacques Martin savait s’inspirer des modèles antiques pour créer des bâtiments encore plus grandioses.

– Quand tu découvres que le bœuf musqué, ce féroce ennemi du loup arctique et de l’ours est… un mouton, enfin presque : un “capriné”, c’est-à-dire un cousin aberrant de la chèvre et du chamois, proche des souches primitives et adapté au climat arctique. Source : wikipedia, photo © Floris Smeets.

– Quand tu cherches des images de pyramides égyptiennes et que tu tombes sur des enfants allemands en train de jouer à construire une pyramide… de billets de banque.
On est en 1923 et le pays connaît une période d’hyperinflation. A titre d’exemple, le dollar, qui s’échangeait autour de 420 marks en juillet 1922, grimpe à 49 000 marks en janvier 1923. Pendant l’année 1923, le cours du dollar par rapport au papiermark augmente ainsi de 5,79 × 10 puissance 10.
Le prix au détail passe de l’indice 1 en 1913 à 750 000 000 000 en novembre 1923 !
Source photo : Three Lions/Getty Images. Source texte : wikipedia.

– En cherchant de la doc sur les dernières théories en cours sur le tombeau de Cléopâtre (jamais retrouvé), je suis tombée sur la momie d’une autre Cléopâtre que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer.
Je n’en avais encore jamais vue d’aussi ornée et peinte. Il s’agit donc de la momie de Cléopâtre, une jeune fille de l’aristocratie thébaine du temps de Trajan (empereur de 98 à 117). Les inscriptions précisent qu’elle est morte à l’âge de 17 ans, 1 mois et 25 jours.
Même si son portrait est clairement d’inspiration greco-romaine, de nombreuses divinités égyptiennes ont été représentées sur son linceul : Nout, Isis, Nephtys, Anubis.
Elle est conservée au British Museum.