Exposition Junji Ito

Denis et moi sommes lecteurs de Junji Ito depuis plus d’une vingtaine d’années grâce à la traduction de ses œuvres chez Tonkam. Nous avons toujours été très admiratifs de sa capacité à créer le malaise, le dégoût, voire le pur sentiment d’horreur chez ses lecteurs, choses très rares en bande dessinée. Jusqu’ici, nous avions un peu le sentiment d’être seuls (ou presque) à apprécier ce maître du manga, alors nous avons vu avec grand plaisir le Festival d’Angoulême lui consacrer une belle exposition.

Voir les planches de Junji Ito « en vrai » n’a pas été une déception au contraire. Nous avons pu suivre son évolution tout au long de sa carrière. La finesse et la variété de ses encrages, l’apparition de détails rendus invisibles au format des éditions que nous avions, nous ont permis d’apprécier encore plus la puissance et l’élégance étrange de son dessin et de sa narration. Nous avons même eu le plaisir d’entrevoir le maître qui, disons-le, a l’air beaucoup plus sage que sa création.

Voici quelques photos pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de se rendre à Angoulême cette année.

Et surtout, jetez-vous sur la réédition des œuvres de Junji Ito aux éditions Mangetsu !

Photos © Denis Bajram et Valérie Mangin

Publié le Catégories Actualités générales, Arts et Lettres, Manga
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Tezucomi 2

Depuis le début du mois, vous pouvez retrouver en librairie le Tezucomi 2 aux Éditions Delcourt-Tonkam. J’y ai participé avec une histoire courte dessinée par mon ami (et néanmoins talentueux auteur) Brice Cossu.

Tous les deux, nous avons eu le grand plaisir de rendre hommage à un des maîtres incontestés de la Bande Dessinée mondiale : Osamu Tezuka. Nous avons imaginé une variation SF du début de La Vie de Bouddha en essayant de renouveler le mythe japonais du Lapin de la Lune.

Nous sommes en bonne compagnie dans ce volume puisque vous y trouverez aussi :
– Bokutengou qui reprend Vampires
– Ishida Atsuko qui reprend Nanairo inko
– Tokimaru Yoshihisa qui reprend Black Jack
– Buredo qui reprend Princesse Saphir
– Mathieu Bablet qui reprend Metropolis
– Luis Nct qui reprend Le Chant d’Apollon
– Kenny Ruiz qui reprend La Légende de Songoku
– MIG qui reprend Unico

Emakimono

Avant le manga, il y avait le rouleau japonais ou plutôt l’emakimono.

Le Rouleau japonais, de James Tissot, 1873, National gallery of Canada

Il s’agit de rouleaux de papier ou de soie apparus au VIIIe siècle. Mesurant de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres, ils racontent des histoires en juxtaposant des images et de courts textes.

 

Un mystérieux paquet du Japon

Milou vient de me rapporter un mystérieux paquet en provenance du Japon !

Minute nostalgie : Albator

Du 14 mars 1978 au 13 février 1979, TV Asahi diffusait pour la première fois, Uchūkaizoku Kyaputen Hārokku, notre « Albator, le corsaire de l’espace », ou « Albator 78 » pour les intimes. Le dessin animé allait arriver chez nous un an après en janvier 1980 dans Récré A2.
Je vous épargne la musique du générique, mais j’ai eu du mal à résister…

Une incursion dans le manga

Je peux enfin vous en parler, grâce à Frederic Toutlemonde se concrétise une envie qui me tenaille depuis j’ai découvert le manga : écrire pour la BD japonaise.

Ces derniers mois, j’ai en effet scénarisé un hommage à Osamu Tezuka sous la forme d’une courte variation sur son œuvre majeure (qui est aussi une de mes préférées) : La Vie de Bouddha. Elle est en train d’être dessinée par mon talentueux camarade de l’Atelier virtuel, Brice Cossu et paraîtra au Japon dans le magasine Tezucomi de cet été.

Bref, je suis bonheur et joie.

 

Votez Rumiko Takahashi !

Tribune publiée originellement sur Actualitte.com

Chers amis auteurs et autrices de BD, comme chaque année depuis 2013, nous sommes invités à voter pour élire le prochain Grand Prix de la ville d’Angoulême. Nombreux sont ceux dont nous admirons les œuvres et qui n’ont pas encore été récompensés. Et surtout « nombreuses ». Depuis sa création en 1974, le Grand Prix n’a été décerné qu’une seule fois à une autrice : Florence Cestac en l’an 2000.

Claire Brétécher, souvent citée, n’a reçu en fait que le Prix du 10e anniversaire. À l’heure où la question de l’invisibilisation des femmes et plus généralement celle de leur égalité avec les hommes sont plus que jamais au cœur des préoccupations sociétales, il est très tentant de vous demander de voter simplement pour une autrice, quelle qu’elle soit, par principe. Mais ce serait dire que le sexe d’une autrice importe plus que son œuvre. Ce serait la dévaloriser d’une autre façon.

Alors non, je ne vous propose pas de voter que pour une femme, je vous propose surtout de voter pour « un grand auteur ».

Rumiko Takahashi fait partie de ces mangakas, qui ont marqué durablement plusieurs générations d’entre nous. Nous l’avons pour beaucoup découverte grâce aux animes tirés de ses récits et diffusés à la télévision à partir de 1988, avant de lire ses livres eux-mêmes après 1994. Ses séries les plus connues sont, bien sûr, Maison Ikkoku (Juliette, je t’aime), Ranma ½ ou Urusei Yatsura (Lamu).

 

Mais Rumiko Takahashi n’est pas seulement une des plus grandes autrices de comédies loufoques et romantiques ou de shonen d’arts martiaux, elle excelle aussi dans le récit historique, le fantastique ou même l’horreur. Quel que soit le sujet, sa créativité débordante, sa narration aussi claire qu’inventive et son dessin extrêmement attachant lui ont fait toucher le plus grand public.

La récompenser, c’est aussi réaffirmer que la Bande dessinée n’a pas à avoir honte d’être une culture populaire, que le « tout public » n’est pas forcément synonyme de « médiocrité » et que s’adresser en priorité aux adolescents ne veut pas dire qu’on ne fait pas œuvre d’auteur.

 

La Maison Ikkoku (Juliette, je t’aime)

J’emploie les termes « Bande dessinée », mais je devrais, bien sûr, plutôt dire « Manga ». Voter pour Rumiko Takahashi, c’est aussi voter pour une créatrice japonaise, donc faire un choix doublement radical et résolument actuel. Pendant très longtemps le palmarès du Grand Prix est resté très franco-belge.

Les Américains Will Eisner et Robert Crumb, primés en 1975 et 1999, faisaient figure d’exceptions. Depuis 2011 et le Prix attribué à Art Spiegelman, les choses ont un peu évolué. Mais seul un Japonais, Katsuhiro Otomo, a reçu le Grand Prix en 2015. Akira Toriyama a dû se contenter du Prix du quarantenaire deux ans plus tôt.

 

Ranma 1/2

Alors, et c’est une amoureuse de la Bande Dessinée franco-belge qui vous le dit, il est temps d’amplifier l’ouverture des Grands Prix sur le monde et de rendre compte de l’impact qu’ont eu les mangakas sur notre imaginaire, notre sensibilité et nos propres créations.

Rumiko Takahashi est arrivée quatrième des votes l’an passé. Faisons en sorte qu’elle reçoive enfin en 2019 le Grand Prix qu’elle mérite depuis bien longtemps.

 

Rumiko Takahashi

Ce 10 octobre, Rumiko Takahashi, la grande dame du manga fête ses 61 ans. Son nom vous est peut-être inconnu mais vous connaissez forcément plusieurs de ses immenses créations.

Elève de Kazuo Koike – l’auteur de Lone wolf and Cub -, Rumiko Takahashi publie ses premières œuvres en amatrice dès 1975.
Trois ans plus tard, elle commence sa première série : Urusei Yatsura (« Lamu » en dessin animé chez nous). Elle en réalise 34 volumes en une vingtaine d’années. Parallèlement, dès 1980, elle commence sa deuxième série : Maison Ikkoku (« Juliette, je t’aime » en dessin animé). Ce manga si romantique dure lui aussi jusqu’en 1987 et connaît 15 volumes.

Par la suite, Rumiko Takahashi réalise plusieurs autres histoires plus sombres comme Mermaid saga mais, dès 1987, elle entame sa troisième grande série – celle que je préfère personnellement – : Ranma 1/2. Les 38 volumes réalisés en 9 ans racontent les (més)aventures de Ranma Saotome de sa fiancée Akane Tendô, deux jeunes adeptes des arts martiaux. Ranma a le malheur de changer de sexe au contact de l’eau froide et de redevenir un homme dans l’eau chaude. C’est la source de nombreux quiproquo, tout comme les autres transformations involontaires des autres personnages du manga. Le père de Ramna se métamorphose de temps en temps en panda géant, son camarade de lycée Ryôga en porcelet noir, sa soupirante Shampoo en chatte…

Ensuite, de 1996 à 2008, Rumiko Takahashi réalise les 56 volumes d’Inu-Yasha puis, de 2009 à 2017, les 40 tomes de Rinne. Les deux récits appartiennent à sa veine plus sombre. Fantômes et démons y côtoient les humains qui doivent lutter pour les renvoyer dans l’autre monde.

Les œuvres de Rumiko Takahashi rencontrent toujours un très grand succès. Avec plus de 200 millions d’exemplaires de ses mangas diffusés, elle est sans doute une des autrices les plus populaires au monde.

 

© aminoapps.com

Akira Toriyama

Aujourd’hui, Akira Toriyama fête ses 63 ans. Pour ma génération, c’est l’immortel auteur de Dragon Ball, un manga fleuve de 7 770 pages créé en seulement 11 ans de 1984 à 1995 et qui s’est écoulé depuis à plus de 230 millions d’exemplaires. Des chiffres qui font rêver.

Dès 1986, Dragon ball a été décliné en dessin animé. C’est comme ça que j’ai découvert Son Goku, le petit garçon à queue de singe, et tous les personnages délirants qui l’entourent.

Ça a été dur d’en choisir un seul pour illustrer ce statut. Mais, comme c’était Pâques il n’y a pas longtemps et que j’aime bien les lapins, j’ai choisi Toninjinka, Toto le lapin chez nous.
Ce méchant improbable est le chef d’un féroce gang criminel et peut transformer tout ce qu’il touche… en carotte ! Pour le mettre hors d’état de nuire, Son Goku doit l’envoyer sur la lune, une allusion à l’ancien mythe japonais du lapin lunaire.