Joie de la divagation sur internet, en partant du mot « dragon », je suis tombée sur cette curiosité ce soir : un reste de fenêtre du IV siècle de notre ère représentant le dieu égyptien Horus costumé en légionnaire et harponnant un crocodile, conservé au Louvre.
Ce thème du harponneur est courant en Égypte pour représenter la lutte du Bien contre le Mal. On représentait ainsi souvent le même Horus, en costume traditionnel, harponnant son oncle-ennemi Seth sous la forme d’un hippopotame. On montrait aussi ce même dieu Seth harponnant le serpent Apophis, personnification du chaos cherchant à anéantir la création divine. Ici l’originalité vient du costume romain du dieu qui témoigne du rapprochement progressif des traditions égyptiennes et romaines après la conquête d’Alexandrie par Auguste.
Au IVe siècle, l’Égypte commence à être largement christianisée. Il est possible que l’image d’un dieu tuant un monstre avec son harpon lance ait influencé les nouvelles représentations de saints, comme saint Georges terrassant le dragon (hypothèse de Christiane Desroches Noblecourt).
L’échiquier de Charlemagne est une merveille de l’art médiéval. Ça fait un moment que j’avais envie de vous le montrer et de lui consacrer un peu plus qu’un petit texte. Ça tombe bien, je m’essaye de plus en plus à la vidéo.
J’espère que ce petit sujet vous plaira. N’hésitez pas à m’encourager à en faire d’autres en partageant ce statut. Et je lirai bien sûr avec plaisir vos commentaires 🙂
Vous vous êtes déjà demandé ce qu’il y avait dans la carapace des tortues ?
Moi aussi.
Voici donc deux squelettes de ces sympathiques chelonioidea.
Le premier est celui d’une tortue de Floride de 40 cm environ.
Le second appartient à un archelon, une tortue marine disparue depuis 80,5 millions d’années. Elle vivait dans la mer recouvrant l’Amérique centrale et celle du Nord. Le plus grand specimen, trouvé dans les années 70, faisait 4 m de long. Celui que je vous montre, plus petit, a été photographié en 1902 dans le Musée de l’université de Yale.
La canicule me fait regretter le vieil usage de l’éventail et l’éventail me fait penser à la délicate statuette que je vous montre ce soir : « Tanagra » à l’éventail bleu, conservée à l’Altes Museum de Berlin.Une tanagra est une statuette féminine en terre cuite du 4e ou 3e siècle avant notre ère. Elle tire son nom de la nécropole grecque où furent découvertes plusieurs centaines de figurines en 1870. Mais on en produisait dans tout l’orient hellénistique.
Hélas, beaucoup nous sont parvenues après le pillage et la destruction de la tombe dans laquelle elles se trouvaient et il est très difficile aujourd’hui de connaître leur histoire précise.
Histoire de sortir un peu de l’aire européenne, je vous propose aujourd’hui deux statuettes retrouvées au Japon.
Ces dogū, deux parmi les 20 000 environ qui ont été découvertes, datent de la période du Jōmon moyen à récent (entre 3000 et 1300 avant notre ère).
À cette époque, les chasseurs-cueilleurs de l’archipel se sédentarisent dans des villages de plus en plus structurés. Ils ne pratiquent pas l’agriculture et vivent surtout de pêche. Ils sont parmi les premiers au monde à inventer la céramique, même s’ils font aussi des statuettes en pierre.
Chaque région a son style ou presque, très différent de celui des autres. Comme pour les statuettes européennes, on ignore totalement quelle pouvait être leur fonction.
Voici une des plus anciennes œuvres d’art représentant une figure humaine découvertes à ce jour. Il s’agit de la Vénus de Hohle Fels du nom de la grotte allemande où elle a été trouvée en septembre 2008.
La Vénus est âgée d’au moins 35 000 ans. Elle a été sculptée dans de l’ivoire de mammouth laineux mais elle est beaucoup plus petite qu’une défense de cet animal. Elle mesure seulement 6 cm sur 3,5 environ.
Cette taille ainsi que le fait que la tête soit remplacée par un anneau donne à penser qu’il s’agit peut-être d’une amulette que sa ou son propriétaire portait autour du cou ou suspendu à sa ceinture par exemple.
On ignore sa fonction exacte (et si même elle en avait une). Le nom générique de Vénus donné à toutes les statuettes de ce type par leurs premiers découvreurs au début du XXe siècle ne doit pas faire penser qu’il s’agit forcément de représentation érotique.
D’autres hypothèses peuvent être émises. Par exemple, que la Vénus est une amulette protectrice offert à une jeune fille pour l’accompagner dans l’âge adulte ou bien le représentation de la vieille femme qu’elle deviendra un jour si elle a la chance de vivre assez longtemps.
Mais tout cela ne sont que des hypothèses et on ne saura sans doute jamais ce que la Vénus représentait vraiment pour les personnes qui l’ont sculptée et portée.
Ci-dessus : Hélène Bertaux travaillant au modèle de la fontaine Herbet, photographiée par Étienne Carjat en 1864, photo conservée à la Bibliothèque nationale de France.
Hélène Bertaux (1825-1909) est une sculptrice qui, non contente de faire une brillante carrière au XIXe siècle, s’engagea pour la reconnaissance de la place des femmes artistes dans la société française.
En 1873, alors que l’Ecole des Beaux-Arts était interdite aux femmes, elle ouvrit un atelier de dessin et de modelage qui leur était destiné. En 1880, elle ouvrit aussi un immeuble d’ateliers pour femmes artistes.
L’année suivante, elle créa l’UFPS, l’Union des femmes peintres et sculpteurs, dont elle devint le première présidente jusqu’en 1894. Le but de cette association était de permettre aux femmes d’obtenir un véritable statut d’artiste et de créer des liens entre les créatrices. L’Union valorisait aussi leur travail en organisant chaque année un salon qui mêlait artistes installées et débutantes.
Mais le grand combat d’Hélène Bertaux commença en 1889 quand elle se mit à militer pour l’entrée des femmes aux Beaux-Arts et leur participation aux concours comme celui du Grand Prix de Rome. Elle obtint satisfaction en plusieurs temps : les femmes furent pleinement admises aux Beaux-Arts en 1900 et purent participer au Prix de Rome à partir de 1903.
Voici la déesse aux serpents, une des plus célèbres statuettes de l’art minoen.
Elle a été retrouvée dans les ruines de Cnossos et restaurée par Arthur Evans, le premier archéologue à avoir redécouvert l’endroit. Mais Evans avait tendance à « réinventer » les objets qu’il trouvait et on se demande aujourd’hui si certaines parties ( dont la tête) voire l’objet entier ne sont pas des faux.
Reste que d’autres statuettes reprenant la même thématique ont été découvertes aussi depuis. Elles sont souvent interprétées comme des représentations d’une déesse-mère à la féminité à la fois sauvage et subversive. Base d’une religion matriarcale, elle aurait dominé un panthéon crétois constitué d’un jeune dieu et de divinités mineures liées à la nature : esprits de la végétation (griffons, animaux ailés), arbres ou monts sacrés.
Puisqu’Alix senator s’apprête à explorer « L’Antre du Minotaure » dès la semaine prochaine, j’ai envie de vous montrer quelques images qui m’ont inspiré ce nouvel album (ainsi que l’aventure vécue par le jeune Alix dans « L’Œil du Minotaure », la première partie de cette histoire sortie à l’automne dernier).
Voici donc tout ce qui reste du combat de Thésée et du Minotaure qui ornait l’Acropole d’Athènes dans l’Antiquité. Pour une fois, le monstre a survécu au héros. C’est peut-être à cela qu’il doit son petit air mélancolique. On a bien du mal à voir en lui le dévoreur d’hommes terrifiant de la mythologie en tout cas.
Tout le monde ignore la nature exacte de cet étrange objet. Peut-être était-il juste décoratif ou peut-être a-t-il servi à des rituels mêlant sorcelleries orientales et latines ?
En tout cas, il représente les têtes des 12 grands dieux romains en leur associant les différents signes astrologiques.
Vous voulez savoir quel dieu préside à votre signe ?
Ci-dessous :
« Cadran solaire (?) », « autel (?) » trouvé à Gabies (Latium) et fabriqué peut-être dans la deuxième moitié du IIe siècle de notre ère en Italie. Conservé au Louvre.