Joie de la divagation sur internet, en partant du mot « dragon », je suis tombée sur cette curiosité ce soir : un reste de fenêtre du IV siècle de notre ère représentant le dieu égyptien Horus costumé en légionnaire et harponnant un crocodile, conservé au Louvre.
Ce thème du harponneur est courant en Égypte pour représenter la lutte du Bien contre le Mal. On représentait ainsi souvent le même Horus, en costume traditionnel, harponnant son oncle-ennemi Seth sous la forme d’un hippopotame. On montrait aussi ce même dieu Seth harponnant le serpent Apophis, personnification du chaos cherchant à anéantir la création divine. Ici l’originalité vient du costume romain du dieu qui témoigne du rapprochement progressif des traditions égyptiennes et romaines après la conquête d’Alexandrie par Auguste.
Au IVe siècle, l’Égypte commence à être largement christianisée. Il est possible que l’image d’un dieu tuant un monstre avec son harpon lance ait influencé les nouvelles représentations de saints, comme saint Georges terrassant le dragon (hypothèse de Christiane Desroches Noblecourt).
Et voilà, j’ai retrouvé mon « dragon »