L’actualité

La mort de Cléopâtre

Survenue le 12 août 30 avant notre ère, la mort de Cléopâtre est sans doute un des événements les plus célèbres de l’Antiquité et un de ceux qui a le plus inspiré auteurs et artistes.

La Mort de Cléopâtre par Jean-André Rixens, 1874, Musée des Augustins, Toulouse.

Selon les historiens grecs et romains (qui ne l’aimaient pas), la reine se serait suicidée soit en utilisant une épingle à cheveux, soit en ingérant un de ses propres poisons, soit, plus romantique, en se faisant mordre par un aspic, c’est-à-dire un ouraeus, un cobra égyptien, symbole de royauté pharaonique. C’est, bien sûr, cette dernière version qui est devenue la plus célèbre. Aujourd’hui, on se demande si cette mort ne fut pas, en fait, un suicide forcé orchestré par le futur empereur Auguste.

En tout cas, c’est suite à sa défaite devant les troupes d’Octave et à leur invasion de l’Égypte que la reine met fin à ses jours, bientôt suivie par son amant, Marc Antoine. Cléopâtre échappe ainsi au triste sort réservé traditionnellement par les Romains aux vaincus : figurer enchaîner comme un esclave au triomphe de son vainqueur dans les rues de Rome.

C’est la fin de l’indépendance de l’Égypte qui devient une province de la République italienne finissante. Octave, débarrassé de ses derniers rivaux, va pouvoir devenir Auguste, le premier empereur romain.

D’autres articles sur Cléopâtre : Cléopâtre VII, reine d’Égypte et La mort de Cléopâtre dans Alix senator

Siestes et méridiennes de Millet et van Gogh

Pour continuer sur la canicule, puisqu’elle continue ces jours-ci pour beaucoup d’entre vous, voici deux des tableaux qui la symbolisent le mieux. Deux tableaux ou plutôt un et sa réinterprétation.

Voici :

  • La Méridienne ou Les quatre heures de la journée : midi réalisée au pastel par Jean-François Millet en 1866 et conservée au Museum of Fine Arts de Boston

  • La Méridienne ou La Sieste peinte par Vincent van Gogh en 1889-1890 et conservée au Musée d’Orsay.

Alors que Millet s’inspire des paysans de Barbizon qu’il voit tous les jours et de leurs travaux des champs, van Gogh s’inspire, lui, de Millet.

Il l’admire et le considère comme un des peintres des plus modernes de son époque. Pour ce tableau, il parle à son frère Théo de traduire dans la langue des couleurs les impressions de clair-obscur de Millet.

Ainsi, si van Gogh reprend quasiment à l’identique la composition de son prédécesseur, il fonde, lui, son tableau sur le contraste intense de bleus et de jaunes, des couleurs complémentaires. Finalement, ses paysans paraissent toujours agressés par la violente lumière de l’été dont rien ne vient les protéger au contraire de ceux de Millet qui semblent jouir dans l’ombre d’un sommeil apaisé.

La canicule, un temps de chienne

Les canicules se répètent mais les explications latines restent toujours valables.

« Canicule » vient donc du latin « Canis », le chien, ou plutôt de « Canicula », le nom donné par les Romains à l’étoile Sirius, la plus brillante de la constellation du Grand Chien.

« Canis Major, Lepus, Columba Noachi et Cela Sculptoris », planche 30 du Miroir d’Uranie, un jeu de cartes célestes accompagné d’un traité familier d’astronomie… de Jehoshaphat Aspin, édité à Londres en 1825.

En Italie, « Canicula » se lève et se couche avec le soleil entre le 24 juillet et le 24 août, la période le plus chaude de l’année et celle où surgissent le plus de… canicules. Savants et poètes s’en sont très vite rendus compte et ont associé l’étoile et les vagues de chaleur.

Pline l’Ancien nous dit dans son Histoire naturelle : « Quant à la Canicule, qui ignore que, se levant, elle allume l’ardeur du soleil ? Les effets de cet astre sont les plus puissants sur la terre : les mers bouillonnent à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s’agitent. Les chiens aussi sont plus exposés à la rage durant tout cet intervalle de temps ; cela n’est pas douteux. »
Horace parle, lui, dans ses Satires de « la rouge Canicule qui fera éclater les muettes statues ».

Que faire devant tant de malheurs annoncés ? Des sacrifices, bien sûr. Au début de l’été, lors de l’augurium canarium, on immolait donc des chiens roux à Canicula dans l’espoir qu’elle épargne moissons, hommes et animaux.

Quant à savoir si cela marchait…

Autre article sur le même thème : Des étés meurtriers

Radio Fantasio invite Tanis

Le Journal de Spirou a lancé Radio Fantasio pour offrir à ses lecteurs l’occasion de découvrir ses petits (et grands) secrets. Le deuxième numéro est consacrée à Tanis, la nouvelle héroïne que j’ai créée avec Denis Bajram, au co-scénario, et Stéphane Perger au dessin. Nous sommes tous les trois interviewés par Paul Satis et on vous dit tout (ou presque)

De quoi accompagner la lecture du tome 2 de Tanis publié en ce moment même dans le Journal de Spirou, ou attendre sa parution en album Dupuis le 10 octobre prochain.

Alix senator 16 : page 12

Cette semaine, le sénateur Alix et de ses compagnons rencontrent un monstre marin sur la page 12 du tome 16 de la série, L’Atlantide. Alors qu’ils parcourent des mers étranges, le danger devient plus prégnant et une angoisse sourde commence à monter.

Ceci est le dernière page que je vais vous montrer. Le reste sera à découvrir en librairie dès le 27 août prochain.

L’album paraîtra aux éditions Casterman. Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud.

Alix senator 16 : page 11

Le voyage du sénateur Alix et de ses compagnons vers le grand nord continue sur la page 11 du tome 16, L’Atlantide. Alors qu’ils abordent des mers inconnues, beaucoup commencent à douter…

L’album sortira le 27 août aux éditions Casterman. Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud.

Alix senator 16 : page 10

La canicule n’arrête pas notre sénateur préféré. Aujourd’hui, sur la page 10 du tome 16 de ses aventures, L’Atlantide, il amorce un long voyage sur l’océan au-delà de la Bretagne, vers des îles inconnues, remplies de démons et de merveilles.

L’album sortira le 27 août aux éditions Casterman. Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud.

Les Otages, de Jean-Paul Laurens

On croit souvent à tort qu’une image est toujours plus facile à comprendre et à interpréter qu’un texte. C’est ce qui a longtemps fait reléguer la Bande Dessinée, cet art de l’image par excellence, au rang de divertissement pour les enfants. Mais je ne vais pas vous parler de Bande Dessinée aujourd’hui mais d’un tableau à qui les critiques font raconter deux histoires différentes : Les Otages, peint Jean-Paul Laurens en 1896 et conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon.

On y voit deux garçons en costumes moyenâgeux emprisonnés dans une salle ronde, l’air abattu. À part la porte fermée, on ne voit près d’eux qu’un trou rond et obscur, un puits sans margelle, vers lequel convergent les lignes du sol et le regard des prisonniers. On ne sait pas ce que vont devenir les deux enfants mais ça n’a, a priori, rien de réjouissant…

Les enfants de la Tour de Londres

À la fin du XIXe siècle, on interpréta ce tableau comme une représentation du jeune roi Édouard V d’Angleterre et de son frère, Richard de Shrewsbury, enfermés à la tour de Londres en 1483 par leur oncle, Richard de Gloucester, qui voulait usurper le pouvoir. On n’entendit plus jamais parler d’eux après leur enfermement et on pense qu’ils ont été simplement assassinés tous les deux.

L’idée de ce double meurtre d’enfants pour satisfaire une volonté de domination était extrêmement choquante en 1896 (et le reste de nos jours). Ici, on aurait l’impression que la porte du tableau va rester fermée et que les deux garçons vont finir par tomber dans le puits qui attire tous les regards.

Le puits et le pendule

Aujourd’hui, le spécialiste de l’Art contemporain, François de Vergnette, propose une autre interprétation de cette situation dramatique. Pour lui, le tableau serait, non une scène historique, mais une scène de genre inspirée par une nouvelle d’Edgar Allan Poe, Le Puits et le Pendule.

Dans ce récit, un prisonnier de l’Inquisition espagnole est enfermé dans une prison obscure avec un large puits en son centre dans lequel il manque de tomber en explorant sa cellule. Il s’évanouit en faisant cette découverte et se réveille ligoté dans la même pièce, mais avec un pendule, une grande lame, qui se balance au-dessus de lui en se rapprochant inexorablement. Heureusement, le prisonnier arrive à se détacher juste avant d’être découpé. Mais les murs de la pièce, rendus brûlants, commencent alors à se rapprocher de lui et à l’obliger à aller vers le puits. Il va tomber dedans quand un bras secourable le rattrape et le sauve in extremis. On espère qu’il en sera de même des enfants de Laurens, mais rien n’est moins sûr.

Le peintre, en tout cas, n’a jamais commenté son œuvre. Tout reste donc ouvert. Qui sait quelle nouvelle hypothèse on échafaudera dans 100 ans ?

Alix senator 16 : page 9

Cette semaine, on retrouve le sénateur Alix et ses compagnons aux prises avec les Bretons à Stonehenge. Les Atlantes ne semblent pas avoir laissé un bon souvenir dans la région.

Voici la page 9 de L’Atlantide, le tome 16 de la série à paraître le 27 août chez Casterman, et ses différentes étapes réalisées par Thierry Démarez et Jean-Jacques Chagnaud.

Minute vintage: ce coquin de soleil

Puisque nous connaissons la première vague de chaleur de l’été, voici quelques conseils du magazine V du 27 juillet 1952 pour nous prémunir contre ce « coquin de soleil ».

Conseils pour les dames, évidemment :
– Profitez du soleil pour combattre votre cellulite
– Ne portez un maillot deux pièces que si vous êtes jeune avec un corps impeccable, mince, taille creusée, hanches étroites
– Si vous avez beaucoup de taches de rousseurs, consultez un médecin
– Épilez-vous sur la plage
– …

Photo ©Gallica