L’actualité

Bayeux sous la neige

Quelques photos prises ce matin dans Bayeux. Le centre ville était quasiment désert. Il ne manque que le crissement de la neige sous mes pas.

Publié le Catégories Actualités personnelles, Bayeux
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Le Cairn de Gavrinis, inspiration d’Alix senator

Dans le post précédent, je vous ai montré la première page du tome 15 d’Alix senator à paraître cet automne. On y voit plusieurs monuments mégalithiques. Le jeune couple se trouve ainsi dans un bâtiment inspiré du cairn de l’île de Gavrinis, dans le golfe du Morbihan.
Il s’agit d’un amas de pierre constitué entre 4 250 et 4 000 avant notre ère pour recouvrir un « dolmen à long couloir et à chambre simple ». Il en existe beaucoup du même genre en Bretagne mais aussi dans les îles britanniques et sur toute la façade occidentale de l’Europe.
Haut de 8 m, le cairn de Gavrinis est légèrement ovale (60 × 54 m). Son couloir intérieur fait plus de 10 m et donne sur une unique petite chambre funéraire quasiment carrée. Avec les moyens de l’époque, il aurait fallu 3 ans à 100 personnes pour le construire !
Mais plus que ses dimensions, c’est la décoration intérieure qui fait de cet endroit un exemple exceptionnel d’art néolithique (et non celte comme on l’a cru longtemps). Les parois verticales du couloir sont ornées de multiples gravures abstraites (arceaux, crosses, zig-zags…) dont on ignore toujours aujourd’hui la signification, si jamais elles en ont eu une.
Ces « dessins bizarres » comme disait Prosper Mérimée, ont donc donné lieu à de multiples hypothèses plus ou moins ésotériques. Ils méritaient bien leur place dans un cycle fictionnel sur l’Atlantide.

Alix senator 15 : première page

Allez, puisque c’est la nouvelle année (bonne année à tout le monde!! ), je vous montre la première page du prochain tome d’Alix Senator : Les Cercles des Géants, dessinée par Thierry Démarez. Vous pouvez y découvrir deux nouveaux personnages, Sertis et Nanto, dans un endroit dont je vais vous parler dans le post suivant.
Ce tome 15 sortira à l’automne prochain aux éditions Casterman quand Jean-Jacques Chagnaud aura fini de le mettre en couleur.

L’Atelier virtuel fait son émission

Depuis de longues années Denis et moi nous partageons un Atelier virtuel avec une vingtaine de collègues. Grace au logiciel Discord, nous nous retrouvons en ligne pour papoter pendant nos longues journées de dessin, mais aussi pour partager notre travail sur écran ou via webcam. Le tout est assaisonné de blagues idiotes mais aussi de discussions très sérieuses sur nos métiers et nos pratiques artistiques.

Nous avons réalisé qu’il pourrait être intéressant de montrer au grand public ce qui reste caché d’habitude derrière les murs virtuels de notre atelier que ce soit quand nous écrivons, dessinons ou colorisons. Nous avons donc ouvert une chaîne Twitch, pour vous permettre d‘assister en direct à des moments de création.

Mais notre chaîne va accueillir bien d’autres choses. En particulier, nous avons décidé de partager avec vous une partie de nos discussions professionnelles. En effet, à l’Atelier, nous avons un point de vue sur la Bande Dessinée et la création parfois bien différent de ce qu’on peut entendre habituellement. Sans penser détenir la vérité, nous espérons ainsi nourrir le débat d’idées.

 

Discussions & débats

Les autres vidéos :
https://www.ateliervirtuel.fr/videos/discussions/

 

Rencontres dessinées

Les autres vidéos :
https://www.ateliervirtuel.fr/videos/rencontres-dessinees/

 

 

Festival des Utopiales

Chères amies, chers amis, j’aurai le plaisir de participer une année de plus au festival des Utopiales de Nantes qui se tiendra dans la Cité des Congrès du 1er au 5 novembre prochain.
Vous pourrez me retrouver lors de deux tables rondes :
– le jeudi 2 novembre de 13h45 à 14h45 à l’Espace CIC Ouest.
Pour : Défense de cracher et de parler breton
“À l’intérieur d’un genre si marqué par sa place contre-culturelle, les auteurs et autrices d’imaginaire convoquent parfois des identités, des cultures et même des langues à rebours du flux principal. Le courant de la nouvelle vague, de John Brunner à Roger Zelazny en passant par Carolyn G. Cherry, a ainsi largement puisé dans les viviers minoritaires au risque de prendre la place des voix d’origine. Innover, représenter, sans spolier ?”
Avec : Morgan of Glencoe, Julie Kurtness, Christiane Vadnais
Modération : Valérie Mangin
– le samedi 4 novembre de 12h45 à 13h45 au Lieu Unique, Atelier 1.
Pour : Serial adaptatrices
“Reprendre une série ancienne, faire grandir le personnage, tel Alix le jeune gaulois qui se voit offrir le droit de vieillir et de devenir sénateur, transformer une série culte de bande dessinée en roman, ou un roman en bd, il s’agit dans tous les cas de se glisser dans la peau d’un·e autre, de refaire son chemin afin d’ouvrir d’autres voies qui éclairent l’œuvre différemment… sans la trahir ?”
Avec : Jeanne-A Debats, Valérie Mangin, Stefano Martino
Modération : Olivier Cotte
Je participerai aussi à deux séances de dédicaces :
– le vendredi 3novembre de 16 à 17 h
– le samedi 4 novembre de 13 à 14 h
Et, bien sûr, vous pourrez m’attraper dans les allées du festival pour parler de SF, de BD ou de ce que vous voudrez.
A très bientôt

Bélizaire et les enfants Frey

En 1837, Frederick Frey, un banquier de la Nouvelle Orléans d’origine allemande, demanda au peintre Jacques Amans de faire le portrait de ses trois enfants Léontine, Elizabeth et Frederick Jr avec leur esclave, le jeune Bélizaire.

Celui-ci avait été acheté à l’âge de 6 ans avec sa mère, Sally, qui devint la cuisinière des Frey. On ignore qui était son père. En 1856, Bélizaire fut revendu pour 1 200 $ à un planteur de canne dont il devint, à son tour, le serviteur et le cuisinier. On perd sa trace cinq ans plus tard, au début de la guerre de Sécession. On ne sait s’il vit l’abolition de l’esclavage en 1865.

Bélizaire et les Enfants Frey

Si je vous en parle aujourd’hui, c’est, parce qu’au-delà de son destin, tragiquement représentatif de son époque, Bélizaire est à peu près le seul esclave, clairement identifié, dont le portrait soit parvenu jusqu’à nous. Et encore, cela faillit bien ne pas arriver.

Le tableau resta longtemps dans la famille de la femme de Frederick Frey. A une date inconnue, des repeints furent ajoutés sur le jeune esclave et le firent disparaître. Seule une ombre marquait encore sa silhouette. On ne sait pas si les propriétaires d’alors avaient honte que leurs parents aient été esclavagistes ou, au contraire, avait honte que leurs parents aient été représentés avec Bélizaire.

Quoi qu’il en soit, il fallut attendre 2005 pour que le tableau, revendus plusieurs fois, soit nettoyé et que la figure de l’adolescent réapparaisse. Il ne fut identifié qu’en 2021.

La toile se trouve à présent au Metropolitan Museum of Art qui lui rend toute son importance historique.

La papesse Jeanne

Je ne sais pas pourquoi mais nous avons beaucoup de parlé de « sidération » et d’ « effet de sidération » aujourd’hui à la maison. Alors, ce soir, pendant que je m’adonnais aux joies de l’intertextualité sur internet, je me suis soudainement rappelée une scène réputée avoir « sidéré » le Moyen-Âge.

La voici :

Extrait du Livre des femmes nobles et renommées, traduction anonyme en français du De Claris mulieribus de Giovanni Boccaccio, réalisée en 1403 pour le duc Jean de Berry et conservée à la Bibliothèque Nationale de France.

Le pape met au monde un enfant… Ou plutôt la papesse Jeanne met au monde un enfant.

Selon la légende, Jeanne, une jeune fille née à Mayence au IXe siècle, se serait déguisée en homme et aurait pris le nom de Johannes Anglicus (Jean l’Anglais) pour aller étudier en Angleterre puis à Athènes, patrie de la philosophie. Elle serait ensuite allée à Rome où elle aurait fini par entrer à la Curie, l’administration qui entoure le souverain pontife. Devenue cardinal, elle aurait été élue pape par acclamation populaire, les Romains admirant sa piété et son grand savoir. Hélas, quelques années plus tard, elle aurait accouché en public pendant la procession de la Fête-Dieu. Le peuple, passé sa première sidération, aurait été outré d’avoir été trompé et l’aurait alors lapidée (à moins qu’elle ne soit morte en couches ou simplement déposée comme inapte à assurer davantage ses fonctions pontificales).

Bien sûr, tout cela est faux et Jeanne n’a jamais existé : la liste des papes est bien connue et la légende elle-même comporte de nombreux anachronismes. Il n’y a pas d’université en Angleterre au IXe siècle par exemple. Mais, le personnage, apparu semble-t-il au XIIIe siècle, connut une grande prospérité littéraire, d’abord chez les divers ennemis de la papauté (une institution qui a pu commettre une telle erreur et mettre une femme à sa tête est forcément corrompue et indigne de diriger les Chrétiens, n’est-ce pas 🙂 ), puis chez de nombreux auteurs séduits par le caractère à la fois romanesque et tragique de la vie de la papesse.

Qui était le vrai Arminius ?

Le tome 14 d’Alix senator sort aujourd’hui. Pour l’accompagner, je vous propose une vidéo sur le destin d’Arminius, le jeune garçon que rencontre le sénateur en Germanie. Il a vraiment existé et il est devenu, quelques années plus tard, la terreur des Romains !