L’homme zodiacal

À la fin du calendrier des Très riches Heures du duc de Berry se trouve cette étonnante miniature qui montre comment la médecine et l’astrologie sont liées à la fin du Moyen-Âge. Chaque partie du corps de l’homme est reliée à un signe du zodiaque qui le gouverne: la tête au Bélier, le cou au Taureau, les épaules aux Gémeaux… Signes qui se retrouvent dans la double mandorle, la figure en forme d’amande qui entoure l’homme lui-même dédoublé.

Au quatre coins, on trouve des renseignements supplémentaires : les phrases latines décrivent chacun des signes en fonction des quatre humeurs (chaud, froid, sec ou humide) et des quatre tempéraments (colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique) que les médecins du temps attribuaient aux organes, mais aussi aux quatre points cardinaux :
« le Bélier, le Lion et le Sagittaire sont chauds et secs, colériques, masculins, orientaux » en haut à gauche.
« le Taureau, la Vierge et le Capricorne sont froids et secs, mélancoliques, féminins, occidentaux » en haut à droite.
« Les Gémeaux, le Verseau et la Balance sont chauds et humides, masculins, sanguins, méridionaux » en bas à gauche ;
« Le Cancer, le Scorpion et les Poissons sont froids et humides, flegmatiques, féminins, septentrionaux » en bas à droite.

Toute maladie était interprétée comme un déséquilibre de ces humeurs qu’il fallait attendre le bon moment pour soigner. Bien sûr, cette approche est totalement invalidée de nos jours. Elle peut même se révéler très dangereuse: alors qu’on ignorait tout de la circulation sanguine à l’époque du duc de Berry, on pensait calmer les tempéraments trop sanguins par des saignées qui ne faisaient rien d’autre qu’affaiblir, voire tuer les malades.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

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