Le père Fouettard

Ce sinistre personnage est l’acolyte de saint Nicolas dont je vous ai parlé le 6 décembre. Mais, alors que le saint distribue bonbons et cadeaux, lui distribue plutôt les coups de martinets aux enfants qui n’ont pas été sages pendant l’année.

Plusieurs légendes expliquent sa naissance. Selon l’une d’elles, il serait né à Metz, en Lorraine, en 1552 pendant que l’armée de Charles Quint faisait le siège de la ville. Ses habitants firent un mannequin à l’effigie de l’empereur et le promenèrent dans la ville avant de le brûler.

Depuis, il a essaimé en Belgique, en Suisse, en Allemagne… Il y adopte diverses apparences mais il est toujours sombre, avec une longue barbe, de la fourrure ou des vêtements noirs et bien sûr un fouet ou des branchage pour châtier les « méchants ».

Saint Nicolas et le père Fouettard, version « homme des bois » © herault-tribune.com

Dans certaines régions, c’est un charbonnier ou un ramoneur. Son côté noir est dû à la suie dans laquelle est il est censé vivre constamment. Mais, ailleurs, il tend franchement à la caricature raciste: « Zwarte Piet », sa variante des Pays-Bas a le visage peint en noir et les cheveux crépus. Des personnes de plus en plus nombreuses demandent d’ailleurs sa disparition pour cette raison, ou, pour le moins une franche modernisation de la tradition. Il serait temps d’y penser en effet.

– Zwarte Piet, caricature raciste © oneikathetraveller.com

 


 

Thanksgiving

Aujourd’hui c’est Thanksgiving. Cette fête est célébrée chaque année le quatrième jeudi de novembre aux États-Unis.

Les Pères pélerins

On fait traditionnellement remonter les origine de Thanksgiving aux Pères pèlerins, ces colons anglais qui fuirent les persécutions religieuses jusqu’au Massachusetts à bord du Mayflower en 1620. Ils y fondèrent le premier établissement britannique dans ce qui deviendra les États-Unis, dans la baie de Plymouth.
Mais leur installation fut très difficile et bientôt la moitié d’entre eux moururent du scorbut provoqué par les carences alimentaires. Les autres ne durent leur survie qu’à Suanto et Samoset, deux hommes de la tribu des Wampanoags, qui leur donnèrent à manger et surtout leur montrèrent comment chasser et cultiver le maïs.
Pour célébrer la première récolte, à l’automne suivant, William Bradford, le gouverneur de la colonie, décida de célébrer trois jours d’action de grâce. Il invita aussi une centaines de Wampanoags à venir partager un repas avec lui et ses compagnons.

De 1620 à nos jours

Par la suite, Thanksgiving fut plus ou moins célébré constamment jusqu’à nos jours. Au XVIIIe siècle, c’était surtout un jour de prière et de jeûne. L’importance de la fête crut après les périodes les plus troublées : gouverneurs d’États et présidents des États-Unis décrétèrent des Thanksgivings surtout dans une perspective religieuse, pour remercier Dieu du retour de la paix et/ou de la prospérité.
Même si cet aspect existe toujours, la fête s’est progressivement laïcisée en même temps qu’elle devenait annuelle. Aujourd’hui c’est un jour où la plupart des entreprises et des administrations sont fermées et où on se retrouve en famille pour un grand repas dont la pièce maîtresse est une dinde (animal découvert au Nouveau Monde par les Pères pèlerins).

Les Amérindiens

Cependant, une partie des Amérindiens considèrent Thanksgiving d’une manière sensiblement différente. La fête représente pour eux le début de l’accaparation de leurs territoires par les Européens, voire le début des guerres indiennes. Depuis les années 70, des cérémonies mémorielles ont parfois lieu en l’honneur des victimes de ses conflits. Mais la fête reste encore assez peu questionnée de nos jours.

 

Anne de Clèves

C’est sur la foi du portrait posté plus bas que le roi Henri VIII d’Angleterre – le Barbe Bleu local – choisit Anne de Clèves comme quatrième épouse en 1539. Hélas, le roi fut très déçu par leur première rencontre. Il jugea la jeune femme de 24 ans d’une beauté très moyenne.
Obligé néanmoins de l’épouser en janvier 1540 pour ne pas faire capoter son alliance avec sa famille, il fit annuler le mariage dès le mois de juillet suivant. Il n’avait jamais été consommé.
La reine accepta très facilement son sort: Henri avait 24 ans de plus qu’elle, pesait près de 150 kilos (alors que le surpoids commençait à être très dévalorisé), avait un ulcère nauséabond à la jambe, passait pour un amant brutal et avait déjà fait décapiter une de ses épouses pour la remplacer par une maîtresse morte depuis en couches…
Paradoxalement, par la suite, Anne de Clèves et Henri VIII gardèrent des rapports cordiaux voire affectueux. Elle lui survécut 10 ans.

C-dessous :
Anne de Clèves par Hans Holbein le Jeune, 1539, Musée du Louvre.

Artemisia Gentileschi

Je sais, je vous ai déjà parlé de cette femme peintre du 17è siècle. Mais comme c’était son anniversaire hier (elle est née le 8 juillet 1593) et que c’est, en quelque sorte, la patronne des autrices de BD, je ne résiste pas au plaisir de reposter un de ses tableaux.
Voici Judith décapitant Holopherne réalisé en 1620 et aujourd’hui conservé dans la Galerie des Offices à Florence.
“Bis repetita placent” après tout.

Le muguet du premier mai

L’habitude d’offrir du muguet le 1er mai remonte au printemps 1561, quand le roi Charles IX commença à en donner aux dames de la cour.
Cette tradition royale se perdit, bien sûr, après la Révolution française. Elle renaquit au début du XXè siècle quand les couturiers parisiens recommencèrent à offrir des bouquets à leurs employées et à leurs clientes.
Mais c’est avec le maréchal Pétain que le muguet fut définitivement associé au 1er mai. La fête des Travailleurs créée en 1889 devint en 1941 « la fête du Travail et de la Concorde sociale » et l’églantine rouge qui en était jusque-là le symbole révolutionnaire céda la place au muguet.

Vu que le muguet fleurit sur beaucoup de murs FB, je vous propose plutôt cette belle églantine rouge, aujourd’hui :