Tanis, une cité égyptienne

Tanis n’est pas seulement le nom de l’héroïne que j’ai créée avec Stéphane Perger et Denis Bajram, c’est aussi et surtout le nom grec d’une très ancienne cité de l’est du delta du Nil.

Vous en avez tous déjà entendu parler : c’est là qu’Indiana Jones découvre l’arche d’alliance dans le premier volet de ses aventures. Mais la ville n’a pas été redécouverte par les Nazis, mais bien avant : dès le premier quart du XVIIIe siècle. Elle est d’ailleurs étudiée depuis la fameuse expédition d’Égypte de Bonaparte.

Grand Sphinx de Tanis, Musée du Louvre, © Shonagon.

Elle a été fondée au XIe siècle avant notre ère alors que le pays du Nil était divisé entre la Haute Égypte contrôlée par les prêtres d’Amon, le dieu souverain à tête de bélier, et la Basse Égypte des rois de la XXIe dynastie. Ce sont eux qui fondèrent Tanis. La cité resta très active jusqu’à l’arrivée de Romains au Ier siècle avant notre ère et ne fut abandonnée que plusieurs siècles plus tard, peut-être après un grand tremblement de terre.

Tombeau du roi Osorkon II, ©Jon Bodsworth.

Tanis fut copiée sur Thèbe, la capitale de la Haute Égypte et consacrée à la triade divine Amon, Mout, sa compagne, et Khonsou, le dieu lunaire (si vous lisez des comics, oui, c’est bien ce Khonsou-là). Leurs immenses aires sacrées se situaient au nord de la cité qui s’étendait sur plus de 200 ha.

Elle était aussi par une belle nécropole royale où fut découvert le trésor royal le plus important après celui de Toutânkhamon.

Malheureusement, les bâtiments de pierre furent détruits à la fin de l’Antiquité. Ils servirent de carrières et beaucoup finirent dans les fours à chaux des artisans locaux. Seuls restent aujourd’hui les éléments de pierre dure (granit, quartzite…) : obélisque, colosses, stèles… qui gisent en un amoncellement chaotique sur le site.

© O. Louis Mazzatenta

Tanis revient dans Spirou le 18 juin

C’est officiel, Tanis, la série dessinée par Stéphane Perger que je co-scénarise avec Denis Bajram revient déjà dans le journal Spirou. Vous pourrez y lire les premières pages du tome 2, Le Démon de la mer Morte, dans une semaine, le 18 juin.

Pour vous mettre en appétit, voici la petite interview parue dans le journal cette semaine :

Alix senator 16 : page 7

La rencontre de Titus et des jeunes Bretonnes se poursuit cette semaine avec la page 7 du tome 16 d’Alix senator, L’Atlantide. Et on dirait bien que le mystère s’épaissit encore…

Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. L’album sortira le 27 août prochain aux éditions Casterman.

Voici les différentes étapes de réalisation de la planche :

De l’inflation du nombre de pages des albums BD

Je suis passée récemment en librairie pour découvrir les nouveautés. J’ai commencé à regarder les albums, à feuilleter… Je me suis arrêtée sur l’un d’eux. J’avais un bon a priori sur son auteur, dont j’avais déjà lu quelques livres. J’étais plutôt attirée par le thème de son nouvel album ainsi que son dessin et le début de narration entrevue au feuilletage. Il aurait fallu que je l’achète pour savoir si mon attirance était justifiée (ou pas).

Le souci, c’est qu’en regardant de plus près, j’ai remarqué que l’album, de plus de 100 pages, coutait presque 30€. J’aurais pu l’acheter, j’ai le budget pour ça. Mais je l’ai reposé.

Pourquoi ? Parce que j’ai trouvé exagéré de payer une telle somme pour une BD qui me décevrait peut-être (ou peut-être pas). Je vais donc attendre d’avoir des retours critiques de personnes de confiance pour savoir si je me décide ou pas… en espérant que ces personnes de confiance ne vont pas le reposer comme moi.

Maintenant, je ne peux m’empêcher de me demander combien de lecteurs potentiels font comme moi et commencent à trouver les prix des BD excessifs pour tenter de nouvelles expériences, découvrir de nouveaux auteurs ou de nouveaux récits. Les études du CNL nous disent que le nombre de lecteurs baisse en continue. Mais combien de lecteurs perdons-nous, en ce moment-même, à jouer le jeu de l’album toujours plus gros, toujours plus cher ?

 

Alix senator 16 : page 6

Le sénateur Alix et les siens continuent de découvrir la Bretagne cette semaine avec Titus qui rencontre de jeunes habitantes de la région de Stonehenge, page 6 du tome 16, L‘Atlantide.

Voici un petit making of de la planche. Les dessins sont de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud.

L’album sortira le 27 août prochain aux éditions Casterman.

 

Et pour lire les six premières pages dans la continuité :

 

La Patience, une allégorie

Le tome 16 d’Alix senator est bouclé et doit être imprimé ces jours-ci mais je n’aurai l’album entre les mains sans doute qu’à la fin de l’été, peu de temps avant sa sortie le 27 août. Encore trois mois à attendre ! Être autrice demande toujours beaucoup de patience. En me disant cela hier, j’ai repensé à L’Allegoria della Pazienza peinte vers 1552 par Giorgio Vasari.

Vous la voyez ci-dessous à gauche. Dans un paysage glacé, une jeune femme grelotte de froid à côté d’une horloge à eau qui érode lentement une pierre. On imagine le temps que l’opération va prendre. La pierre est d’ailleurs marquée de l’inscription « diuturna tolerantia », « patience inébranlable ».

C’est une citation latine sortant sans doute du traité De Inventione de l’orateur stoïcien romain Cicéron pour qui la patience est une composante essentielle du courage. La jeune femme pourrait partir, rien ne la retient. Pourtant elle reste là, à attendre, malgré l’inconfort de sa situation. Patience vient d’ailleurs du latin « patientia » souffrance, endurance.

Dans une autre version de l’allégorie, celle conservée au palais Pitti (ci-dessus à droite) et qui a peut-être été peinte par le même Vasari en 1551, la Patience est enchaînée à la pierre et c’est sa chaîne que l’eau dissout très lentement. Ses mains ne sont pas entravées, elle pourrait peut-être se libérer des fers sans attendre. Pourtant, elle ne le fait pas. Elle choisit là encore d’attendre. La patience pour Vasari et ses modèles antiques est avant tout calme et maîtrise de soi, deux grandes qualités du sage.

(Pour mes amis amateurs de SF, en poussant l’idée stoïcienne de patience à son extrême, on arrive à l’épreuve du gom jabbar subie par Paul Atréide censée prouver son humanité.)

Stonehenge par William Turner

Je vous montrais hier un extrait d’une page du prochain Alix senator se déroulant à Stonehenge. Cela m’a donné envie de vous montrer cette aquarelle du peintre romantique William Turner, intitulée tout simplement Stonehenge. Peinte vers 1827-28, elle appartient à la série des Picturesque Views in England and Wales et est conservée au Salisbury Museum.

On y voit le monument avant que ses pierres soient toutes redressées comme aujourd’hui. Au-dessus, un éclair blanc tombe d’un ciel de feu et d’ambre vers le centre des trilithes (1) comme si un dieu en colère voulait y frapper la terre. Cette impression de déchainement de violence est renforcée par le troupeau de moutons du premier plan. La plupart des animaux sont allongés sur le sol, comme morts foudroyés.

Ces motifs renvoient directement à la réputation de monument païen et de lieu de sacrifice qu’avait Stonehenge dans la première moitié du XIXe siècle. L’idée de préhistoire n’existait pas encore et pour Turner et ses contemporains, les constructions mégalithiques avaient été élevées par les peuples celtes pour que leurs druides y conduisent leurs terribles cérémonies sanglantes.

En fait, Stonehenge a été élevé entre 3000 et 1100 avant notre ère, du néolithique à l’âge du bronze donc, par des populations très mal connues et pour un usage encore plus mal connu. Mais ceci est une autre histoire.

(1)Trilithe : structure composée de trois pierres ayant un caractère monumental

Alix senator 16 : page 5

Les aventures de notre sénateur préféré continuent cette semaine avec la page 5 du tome 16, L‘Atlantide, et la visite d’un lieu tout aussi magique que mystérieux : le cercle de pierres de Stonehenge.

Voici les différentes étapes de la fabrication de cette page :

 

Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. L’album sortira le 27 août prochain aux éditions Casterman.

Alix senator 16 : page 4

La preview des premières pages du tome 16 d’Alix senator continue avec la n°4. Le voyage de notre sénateur préféré vers l’Atlantide continue avec une première escale en Bretagne.

L’album paraîtra le 27 août prochain aux éditions Casterman, avec toujours Thierry Démarez au dessin et Jean-Jacques Chagnaud à la couleur.

Alix senator 16 : page 3

Après le making of des deux premières pages du tome 16 d’Alix senator, voici celui de la page 3. Le voyage vers l’Atlantide commence bien, même si certains passagers ne vont pas être de tout repos… 🙂

L’album paraîtra à la rentrée prochaine aux éditions Casterman, avec toujours Thierry Démarez au dessin et Jean-Jacques Chagnaud à la couleur.