Après le making of des deux premières pages du tome 16 d’Alix senator, voici celui de la page 3. Le voyage vers l’Atlantide commence bien, même si certains passagers ne vont pas être de tout repos… 🙂
L’album paraîtra à la rentrée prochaine aux éditions Casterman, avec toujours Thierry Démarez au dessin et Jean-Jacques Chagnaud à la couleur.
Un de mes petits plaisirs, quand je prépare les cahiers premium d’ Alix Senator, c’est de ressortir les usuels de latin que j’utilisais en prépa et à l’École des Chartes, pour écrire les sous-titres latins des différentes parties. Ça va, je ne suis pas trop rouillée.
(Mais merci à Julie Gallego de vérifier ce que je fais 🙂 )
Jusqu’à la sortie L’Atlantide, le tome 16 d’Alix senator à la rentrée prochaine, je vais prépublier régulièrement des pages de l’album sur ce site.
Après la page 1, en début de ce mois, voici donc les différentes étapes de la page 2 du story-board, le brouillon de la page au rendu final, mis en couleurs et lettré. Le voyage d’Alix débute sous les meilleurs auspices comme vous voyez.
Vendredi prochain, à 14h, j’aurai le plaisir de participer à une table ronde au Salon du Livre de Paris (Grand Palais) avec mon coscénariste sur la série Tanis, Denis Bajram, ainsi que la romancière Alexandra Zins, autrice des Sultanats du désert. Modérée par Jean-Antoine Loiseau, la rencontre portera sur L’univers du désert : le genre de l’imaginaire à la croisée du roman et de la BD.
En voici l’intitulé complet : « Comment l’univers du désert devient le socle des genres fantastique et fantasy ? En quoi les formes du roman et de la BD abordent différemment ce lieu évocateur d’un imaginaire foisonnant, porté par des héroïnes adolescentes fortes ?
Dans le roman Les sultanats du désert, l’univers du désert l’emporte avec une dimension quasi contemplative. Deux jeunes femmes se rencontrent : l’une vient d’un village de sorcières nomades, l’autre rêve de devenir guerrière pour protéger sa cité état. Dans la saga de BD Tanis, une jeune femme a osé réveiller le roi Osiris de son sommeil éternel et va devoir faire face aux changements qu’elle a provoqués… Comment l’univers du désert porte le fantastique et la fantasy, et en quoi les formes du roman et de la BD abordent différemment et pourtant avec une ressemblance troublante ce lieu évocateur d’un imaginaire foisonnant et porté par des héroïnes adolescentes fortes ? »
C’est mardi, c’est scenarii… et pages historiques.
Parallèlement aux récits que je vous concocte, j’écris en ce moment le cahier premium qui va accompagner le tome 16 d’ Alix Senator, L’Atlantide : Les Romains et le mer, mythes et réalités. Vous pourrez retrouver l’édition premium en même temps que la classique fin août prochain.
En attendant, je vous montre cette belle mosaïque retrouvée à Sousses, dans l’est de la Tunisie actuelle. Elle date du milieu du IIe siècle de notre ère et représente le grand dieu Océan.
Seule sa tête est visible car son corps est constitué de l’immensité des eaux qui entourent les terres des hommes, eaux qui s’écoulent aussi de sa bouche. Sa barbe et ses cheveux sont hirsutes car Océan n’est pas un dieu civilisé: il fait plutôt partie de la Nature sauvage. D’ailleurs, de nombreuses pattes de homards sortent de sa tête, comme des cornes ornent les cranes de certains dieux terrestres. Il a gardé un côté animal indompté, comme le savent bien tous les marins qui osent, dans l’Antiquité, s’aventurer dans ses vagues souvent très dangereuses.
Tu es tranquille un samedi après-midi, tu signes tes albums, tu discutes avec tes lecteurs dans un sympathique festival et, soudain… tu te rends compte que deux de tes albums ont le même titre…
Je dois avoir des obsessions 😃
Oyez bonnes gens, je participerai samedi prochain au sympathique festival BD d’Hérouville. Je dédicacerai en bonne compagnie : Stéphane Perger et Thibaud De Rochebrune seront là aussi ainsi que Denis Bajram qui, lui, signera ses albums.
Je ne sais pas si la vache sera là par contre…
Comme la prépublication sur ce site des premières pages du tome 15 d’ Alix senator a eu l’air de beaucoup vous plaire, je vais récidiver avec celle du tome 16 : L’Atlantide.
Voici donc les différentes étapes graphiques de la réalisation de la page 1 : storyboard, page encrée, mise en couleur et page finale montée.
La suite, très bien tôt 🙂
Le tome 18 d’Alix Senator ayant été validé par le Comité Martin, je vais pouvoir avancer le scénario de l’album et Thierry Démarez se mettre au story-board. Une nouvelle aventure commence. Pour fêter ça, je vous montre ce magnifique plan idéalisé de la ville de Jérusalem où vont débuter les futures aventures du sénateur.
Bon, il ne date pas de l’Antiquité, mais du Moyen-Âge… Il a été réalisé vers 1170 à La Haye et ornait un psautier, un recueil de psaumes, des poèmes religieux présents dans la Bible.
Vous voyez qu’on n’a pas cherché à rendre la géographie réelle de la ville mais qu’on l’a dessinée de manière symbolique : c’est un cercle parcouru par d’une croix où se trouvent rassemblés de grands monuments ornés d’une croix eux aussi, c’est-à-dire les principaux lieux liés à la vie du Christ. On cherche ainsi à éliminer toutes traces d’une identité autre que chrétienne (sauf exception comme le Temple de Salomon). Juifs et musulmans ont quasiment disparu de la cité.
Il faut dire qu’on est en pleine période des croisades : la ville a été conquise par les chevaliers lors de la première croisade en 1099 et va rester la capitale d’un royaume chrétien jusqu’en 1187 au moment de sa prise par le célèbre sultan Saladin.
Christophe Bec termine ces jours-ci notre Thorgal Saga. Cela m’a donné envie de refeuilleter une énième fois les albums de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski.
Je suis donc retombée sur cette page 40 d’Alinoë, le tome 8 de la série. Dans cet album, Aaricia et Jolan, restés seuls sur leur île (oui, c’est un album quasiment sans Thorgal !), affrontent un étrange garçon aux cheveux verts, Alinoë. Je ne vous spoilerai pas le fin mot de l’histoire mais j’espère que ce post vous donnera envie de la lire.
Voici donc la page 40. C’est le début de l’affrontement final entre Aaricia et Alinoë et, visiblement, c’est mal parti pour la mère de Jolan. Comme dans toutes les bonnes histoires d’horreur des années 80 (d’horreur tout public ici ), il faut que les héros passent par une phase désespérée avant de remporter la victoire finale sur les monstres qui les attaquent. Mais, ici, les auteurs ne se sont pas contentés de raconter leur histoire en mettant bout à bout leurs cases : ils ont aussi donné une dimension esthétique à leur page, dimension qui vient renforcer la puissance de ce qu’ils racontent et des émotions qu’ils veulent faire partager.
La page est divisée en 3 strips et 5 cases, symétrisés autour d’une diagonale allant du coin en haut à droite au coin en bas à gauche. La case 5 est l’écho de la 1 et la 4 de la 2. Autour de cette diagonale, on retrouve 3 fois Aaricia dans une position de plus en plus difficile. Parallèlement, les plans serrés alternent avec les plans larges. Tout cela participe à montrer le côté sans issue de la situation. Non seulement le danger se rapproche d’Aaricia, mais, en plus, elle n’a pas d’endroit où fuir. Elle est totalement encerclée. Elle est prisonnière de la page comme d’Alinoë.
À ce titre, la dernière case avec Jolan est une rupture avec le reste de la planche. Pourtant, les auteurs ont réussi à en faire un subtil rappel : Jolan est encerclé par les eaux comme sa mère l’est par ses ennemis. Mais l’effet de rupture reste dominant et il est, lui aussi, significatif : c’est de Jolan que viendra le salut d’Aaricia, c’est lui qui lui permettra finalement d’échapper à l’emprise d’Alinoë et de se sauver.