Ursula K. Le Guin

Ursula Kroeber, future épouse de Charles Le Guin, est née le 21 octobre 1929 en Californie dans une famille d’anthropologues. Dès 11 ans, elle envoie une nouvelle au magazine Astounding Science Fiction (qui la refuse) et il lui faut attendre les années 60 pour commencer à publier régulièrement des histoires fantastiques.

Elle devient célèbre en 1969 avec « La Main gauche de la nuit » qui reçoit le prix Hugo. Dans ce roman, le Terrien Genly Ai rejoint la planète Nivôse pour convaincre ses dirigeants d’entrer dans une vaste organisation interplanétaire. Mais les habitants de ce monde sont très différents de ceux de la Terre : ils sont asexués sauf pendant une brève période mensuelle. Il leur pousse alors aléatoirement des organes sexuels féminins ou masculins. Tous sont parfois des « ils » et parfois des « elles ». Cette société ne connaît donc pas de genres différenciés. Cela trouble énormément le héros qui paraît également bien étrange aux yeux de ses hôtes : sexué et « homme » tout le temps, c’est un phénomène de foire pour eux.

Par la suite, Ursula Le Guin continue bien sûr à publier. Elle est notamment l’autrice de grands cycles de fantasy comme celui de Terremer ou celui de l’Ekumen (dont fait partie la Main gauche) mais aussi d’essais, de recueils de poésie, de littérature jeunesse…

Peu intéressée par les questions technologiques, elle s’interroge énormément sur la condition humaine, souvent par le biais de la sociologie ou d’anthropologie. Influencée par Charles Dickens, Virginia Woolf, Philip K. Dick ou encore… Charles Darwin, elle évite cependant la création de dystopies et leur préfère des utopies réalistes.
Pour citer Gérard Klein : « c’est en réintroduisant l’utopie dans la science-fiction, qui avait surtout cultivé l’anti-utopie, qu’elle affirme son ambition : faire ou plutôt refaire de la science-fiction une littérature expérimentale sur le terrain social et renouer par là avec la tradition de H.G. Wells. »

Ursula Le Guin écrit jusqu’à un âge avancé. En 2008, sort « Lavinia », son dernier roman dont l’héroïne est l’épouse… d’Énée, le prince Troyen venu en Italie dont je vous parle régulièrement, un roman que je n’ai pas encore lu (mais ça ne saurait tarder).

La romancière meurt finalement le 22 janvier dernier après avoir reçu cinq prix Hugo, six Nebula dix-neuf prix Locus et le National Book Award pour l’ensemble de sa carrière.

Publié le Catégories Arts et Lettres, Éphéméride, Littérature
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