Un portrait du Fayoum

Voici un des fameux « portraits du Fayoum », ces portraits funéraires réalisés en Égypte entre le 1er et le 4e siècle de notre ère par des artistes anonymes. Beaucoup furent découverts dans la région du Fayoum, au centre du pays, mais on en a retrouvé partout en Égypte.

Portrait du IIe siècle de notre ère, conservé au Louvre © 2009 Musée du Louvre / Georges Poncet

Ces portraits étaient posés sur les bustes des momies des défunts qu’ils représentaient (d’où leur forme). Leur réalisme est le résultat des influences helléniques et romaines très prégnantes à cette époque à Alexandrie et dans les autres grandes cités du Nil. On devait pouvoir identifier le défunt, son sexe, son âge… En revanche, l’appartenance ethnique ne semble pas avoir été un enjeu. Que la jeune morte que je vous montre ait été longtemps surnommée “l’Européenne” en dit plus sur les attentes des archéologues qui l’ont découverte que sur son origine. Dans tous les cas, celle-ci est toujours beaucoup moins marquée que le statut social de la momie.

Ici, la jeune femme “au teint de roses” porte de riches vêtements jaunes et rouges ainsi que des bijoux de prix : une épingle à cheveux en or, des boucles d’oreille avec des perles, une broche avec une grosse émeraude, la pierre la plus recherchée de l’époque. De plus, une feuille d’or, symbole d’immortalité, recouvre son cou. Quelle que soit l’origine de sa famille, elle était donc très riche et soucieuse de le montrer, même dans l’Au-delà.