Pluie de sang et papillons

Dans les premiers jours de juillet 1608, une pluie de sang (oui, une vraie !) se mit à tomber sur les faubourgs d’Aix-en-Provence, déclenchant une vague de terreur dans toute la ville. On crut à la colère divine voire à la fin du monde.

Heureusement, une des rares personnes à garder son sang-froid fut Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, un conseiller du Parlement qui était aussi un homme de lettres et un érudit. Il devait plus tard devenir l’avocat de son ami Galilée.

© Thomas Bresson

En 1608, il ne paniqua donc pas. Il recueillit quelques gouttes du sang tombé du ciel sur le mur du cimetière de la cathédrale. Il l’observa et finit par faire le rapprochement entre ce sang et le nombre particulièrement élevé de chrysalides de papillons qu’il avait observées dans les faubourgs d’Aix dans les jours précédents.Le sang était en réalité du méconium, un excrément liquide et rougeâtre, que produisent les papillons tels que le Vulcain quand ils sortent de leur chrysalide. Ce début juillet 1608, ils avaient été exceptionnellement nombreux à le faire en même temps, provoquant une véritable pluie rouge sur certaines rues.

Mais, malgré les explications de Peiresc, nombreux furent ceux qui continuèrent de croire à un prodige ou une malédiction divine et la peur demeura encore quelques temps sur la ville.

Publié le Catégories Actualités générales, Histoire, Histoire moderne
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