Ouraline

Chères lectrices et lecteurs d’Alix, vous avez sans doute déjà rêvé d’avoir à la maison un morceau d’orichalque, ce mystérieux métal tombé du ciel, aussi dangereux que fascinant, qui tour à tour soigne et détruit ceux qui l’approchent. Un jour, peut-être, on découvrira sa lueur verte, malsaine et radioactive dans des ruines antérieures à l’empire d’Alexandre ou bien au fin fond d’une crevasse océanique. Mais, pour l’instant, l’orichalque n’existe que dans l’univers créé par Jacques Martin.

En revanche, on fabrique depuis l’Antiquité des objets qui me font immanquablement penser à lui. Ils sont radioactifs et dégagent une puissante luminescence verte quand ils sont exposés à la lumière ultraviolette. Ce sont les objets en ouraline, comme les flacons que je vous montre ci-dessous.

L’ouraline est un verre dans lequel on a incorporé de l’uranium. En général, cet élément chimique ne représente pas plus de 0,2% du poids de l’objet. Mais cette proportion peut atteindre jusqu’à 25% entre 1880 et 1920, époque où la mode de l’ouraline atteint son apogée. La découverte de la radioactivité en 1896 n’altère pas sa popularité, au contraire. Elle n’en devient que plus attractive pour le grand public.

Aujourd’hui, on fabrique toujours de l’ouraline, surtout aux États Unis. Les taux de radiation qu’elle dégage sont très faibles et elle est considérée comme inoffensive. On recommande toutefois ne pas boire ni manger dans ce genre de vaisselle… Je vous laisse juge.