L’actualité

L’île de Philae

Dans le tome 12 d’Alix senator, le voyage d’Alix et de ses compagnons commence au temple d’Isis situé sur l’île de Philae, près de la première cataracte du Nil.

Vue du temple d’Isis depuis l’ouest en 2006 sur l’île d’Aguilkia.
© Ivan Marcialis

Dans l’Antiquité, ce temple était le principal sanctuaire de la déesse Isis. Je vous en parle sur le site Alixsenator.com, ici : Philae

Le temple que l’on peut encore voir aujourd’hui fut édifié à partir du IVe siècle avant notre ère. Auguste y fit bâtir un portique fermant son esplanade. Du côté ouest, les fenêtres du sanctuaire donnaient directement sur l’île voisine de Biggeh où Alix découvre le fémur d’Osiris.

Temple d’Isis vu depuis le lac, île de Philae, Égypte
© Rémih

De très nombreux fidèles venaient pour vénérer le couple divin, notamment de Nubie. C’était si important que, quand le culte d’Isis fut interdit dans l’empire romain pendant la période chrétienne, il continua d’être célébré à Philae exclusivement pour les Nubiens.

Hélas, après la construction du premier barrage d’Assouan en 1894, les eaux du lac de retenue commencèrent à recouvrir l’île dix mois sur douze. Puis, dans les années 60, avec l’édification du second barrage, les restes du sanctuaire furent inondés toute l’année. Pour les sauver, ils furent démontés et réinstallés en 1974 sur l’île d’Aguilkia, trois cent mètres au nord de celle de Philae.

Alix senator 12 en libraire

Ce 22 septembre, c’est le grand jour ! Vous pouvez désormais retrouver en librairie les versions normales et premium du Disque d’Osiris, le tome 12 d’Alix senator.

J’espère qu’il vous plaira. Il ouvre une nouvelle saga qui va s’étendre sur plusieurs tomes et fera faire à Alix un des plus tumultueux voyages de sa vie, à la découverte d’autant de monstres que de merveilles.

La Chimère d’Arezzo

Curieusement, je ne vous ai encore jamais parlé de cet impressionnant bronze étrusque de près d’1,30 mètres de long. C’est bien dommage 🙂

Voici donc la Chimère de bronze découverte à Arezzo (Toscane) en 1553.

La Chimère est un monstre de la mythologie grecque, un ancêtre du dragon. Elle a le corps d’un lion, une queue en forme de serpent et une tête de chèvre qui émerge de son dos. Son nom est d’ailleurs dérivé de « Khimaira », petite chèvre en grec. Elle crache du feu et a l’habitude de tout détruire autour d’elle jusqu’à ce que le héros Bellérophon, monté sur Pégase, la tue d’un coup de lance.

La statue la représente d’ailleurs en position de repli, avec la tête de chèvre pendante et des blessures sur le cou : son combat est presque fini. Ça a fait penser qu’elle devait être originellement accompagnée d’une autre statue représentant Bellérophon, mais celle-ci a été perdue. La queue en forme de serpent de la Chimère avait disparu aussi lors de la découverte du bronze : celle que l’on voit est un ajout de la fin du XVIIIe siècle.

© Archives Alinari, Florence, Dist. RMN – Grand Palais / Georges Tatge

La statue elle-même date probablement du Ve siècle avant notre ère. C’est un ex-voto dédié à Tinia, le plus grand dieu des Étrusques, le peuple qui habitait la Toscane à cette époque. Il était alors fortement influencé par l’art grec qui arrivait via l’Italie du sud où plusieurs colonies helléniques était installées.

Trouvée lors de la réfection des murailles d’Arezzo, la Chimère entra immédiatement dans les collections de Cosme Ier de Médicis alors duc de Florence. Celui-ci, très ambitieux, cherchait à étendre son pouvoir sur l’Italie du nord et à faire pièce à Rome. La découverte de la Chimère lui permit de valoriser son héritage étrusque – un peuple présent en Toscane avant les Romains – tout en mettant en avant ses qualités de grand mécène. Il installa la statue dans son palais d’où elle fut transportée à la galerie des Offices puis au Musée archéologique de Florence où elle se trouve toujours.

Oudatchnaïa

L’entrée des Enfers ?

Photo © Stepanovas

La mine de diamants à ciel ouvert Oudatchnaïa (littéralement « gisement chanceux ») située en Yakoutie, au nord-est de la Sibérie, juste sous le cercle arctique.
Elle est exploitée depuis 1955 et fait plus de 600 mètres de profondeur aujourd’hui !
Ses réserves ont été estimées au total à 225,8 millions de carats et sa production annuelle serait de plus de 10 millions de carats de diamants.

L’échelle inamovible du Saint-Sépulcre de Jérusalem

Le 13 septembre 335 eut lieu la consécration de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Elle se trouve encore de nos jours dans le quartier chrétien de la vieille ville à l’endroit où la tradition veut que le Christ ait été crucifié puis enseveli jusqu’à sa résurrection.

Le Saint-Sépulcre © Berthold Werner

L’église a, bien sûr, été beaucoup modifiée depuis le IVe siècle. Mais je vais vous parler aujourd’hui d’un artefact qui date sans doute du XVIIIe : l’échelle inamovible. Vous pouvez la voir sous une des fenêtres de la façade du bâtiment. Elle figure déjà au même endroit sur une gravure de 1728.

En théorie, rien n’empêche qu’on la déplace. Elle n’a aucun pouvoir magique, elle n’est pas sainte ou sacrée. Mais elle n’a bougé que trois fois brièvement depuis son installation avant d’être très vite remise en place.

L’échelle inamovible © Wilson44691

Pourquoi ? L’église du Saint-Sépulcre est officiellement gardée par six ordres chrétiens différents et on ne sait plus exactement qui a la charge de la corniche et de la fenêtre sur lesquelles l’échelle est posée. De plus, selon le Statut Quo de 1757 qui régit le lieu saint, aucun membre d’un des ordres ne peut déplacer ou modifier quelque chose sans le consentement des cinq autres.

Comme de tels actes ont parfois conduit à de violentes rixes dans le passé, nul ne veut plus se lancer et retirer l’échelle. En 1964, le pape Paul VI a d’ailleurs pris soin de préciser que l’échelle devrait rester en place jusqu’à que les églises catholiques et orthodoxe soient unies à nouveau.

L’échelle incongrue n’est donc pas prête de quitter la façade de son église.

Dagyde romaine

J’ai hésité un moment avant de vous montrer cette “poupée vaudou” antique. Mais comme j’ai pris l’habitude de partager avec vous les “curiosités” que je découvre en préparant ma documentation, je la poste tout de même ici.

Voici donc une dagyde ou figurine d’envoûtement datant.du IVe siècle de notre ère. Elle a été découverte en Égypte. Elle est percée de 13 (!) aiguilles de bronze. Elle se trouvait dans un vase en terre cuite contenant également une tablette en plomb portant une defixion, un rituel visant à soumettre une personne à sa volonté.
Elle est actuellement conservée au Louvre.

L’Œil du Québec

ou l’île René-Levasseur au centre du réservoir Manicouagan, au Canada. Une curiosité géographique ce soir.

© Nasa

Le réservoir tire son nom de la rivière qui y prend sa source. À l’origine, c’était un immense cratère de météorite « à sec » (100km de diamètre !). Mais la construction d’un barrage sur la rivière en 1970 le mit en eau et transforma son centre en île.

Elle renferme aujourd’hui deux zones protégées pour leur biodiversité. Mais elle est toujours au centre de conflits juridiques entre les Innues, le peuple premier de la région, et les compagnies forestières qui aimeraient exploiter ses arbres.

Caligula et l’impossible

« J’aime le pouvoir car il donne ses chances à l’impossible. »
Caligula (31 août 12 – 24 janvier 41).
« Simplement, je me suis senti tout d’un coup un besoin d’impossible. […] Les choses, telles qu’elles sont, ne me semblent pas satisfaisantes. […] Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde. »
Caligula, dans l’acte I de la pièce éponyme d’Albert Camus, 1944, Gallimard.

Alix senator 12 premium

Le 22 septembre prochain, en même temps que l’édition classique, vous pourrez, bien sûr, trouver en librairie l’édition premium du tome 12 d’Alix Senator. Son cahier supplémentaire, illustré de croquis de Thierry, portera sur le Nil, ses mystères et ses trésors.