J’ai eu le grand plaisir de participer cette année au jury du prix Goscinny qui récompense chaque année un scénariste et le plus grand plaisir encore de contribuer à sa remise à celui qui est pour moi un des auteurs majeurs de la Bande Dessinée : Pierre Christin.
Il le reçoit pour “Est-Ouest” paru chez Aire Libre (Éditions Dupuis), mais aussi pour l’ensemble de sa carrière.
S’il ne fallait en citer que deux, “Partie de chasse” ou “Les Oiseaux du maître” (série Valérian), resteront toujours pour moi des albums exceptionnels.
Le mot « jaune » vient du latin « galbinus » dérivé de « galbus » qui signifie déjà vert clair, jaune.
Dès le Moyen Âge, on différencie en Occident deux types de jaune : celui qui tire vers l’orangé ou le doré d’un côté et celui qui tire vers le vert de l’autre.
Si l’or est souvent utilisé dans les icônes ou les représentations de saints, le jaune éteint a, dès cette époque, une forte connotation négative. Ainsi, Judas, le compagnon du Christ qui le livre à ses bourreaux, est représenté avec une robe jaune. De même Ganelon, le chevalier félon, a une livrée jaune.
Depuis cette idée de trahison est restée collée au jaune : le « jaune », c’est toujours l’ouvrier briseur de grève, qui trahit ses camarades.
A cela s’ajoutent d’autres symboliques tout aussi déplaisantes : le jaune est la couleur des cocus trahis par leurs conjoints, des colériques que la bile jaune de la théorie des humeurs rend agressifs et violents, du rire jaune embarrassé ou honteux, du teint jaune des malades… On a l’embarras du choix !
Et ce ne sont pas les quelques utilisations positives de cette couleur comme le maillot jaune cycliste qui suffisent à la réhabiliter : le jaune reste encore actuellement la couleur la moins appréciée des Français
(cf Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs, Paris, Éditions du Panama, coll. « Points », 2005).
Après m’avoir courageusement apporté mon carton d’exemplaires d’auteur, Milou découvre avec autant de plaisir que moi le collectif Traces de la Grande Guerre ( Éditions de la Gouttière) et plus particulièrement Guerre éternelle, le 8 pages réalisé avec les autres membres de l’Atelier virtuel : Denis Bajram, Malo Kerfriden, Thibaud De Rochebrune, Ronan Toulhoat, Julien Carette, Stef Djet, Nicolas Siner, Christelle Robin, Alexis Sentenac, Brice Cossu, Johann Corgié, Yoann Guillo.
Dimanche prochain, le 18 novembre de 15h à 15h30, je serai l’invitée de Charles Dantzig dans son émission Personnages en personne sur France Culture.
Je vous y parlerai de mon héros antique préféré, dans les deux versions Alix et Alix Senator.
Le 29 octobre 1959, apparait pour la première fois, le personnage d’Astérix.
René Goscinny et Albert Uderzo collaborent depuis le début des années 50, mais aucun de leurs projets n’a encore rencontré le succès.
En 1959, ils sont contacté par François Clauteaux, un publicitaire, qui veut lancer un journal pour la jeunesse : Pilote. Il leur demande de remplir les pages BD du magasine avec Jean-Michel Charlier.
Uderzo et Goscinny pensent d’abord adapter « le Roman de Renart », un ensemble d’histoires du Moyen-Âge mettant en scène des animaux, mais Raymond Poïvet, un ami dessinateur qui travaille pour le journal Vaillant, leur apprend que celui-ci a déjà publié une adaptation du Roman par Jean Trubert.
Les deux auteurs doivent repenser leur projet alors que le n°1 de Pilote doit sortir seulement deux mois plus tard. Goscinny pense alors à réaliser une BD sur le « folklore français ». Uderzo commence à énumérer les grandes périodes de l’Histoire de France et les deux hommes se rendent compte que celle des Gaulois est encore inexploitée.
Ensuite, comme le dit Goscinny : « Le personnage (d’Astérix) a été inventé en deux heures par Uderzo et moi, dans un éclat de rire ! ». Uderzo lui donne un compagnon « bas de poitrine » et le tour est joué.
« Astérix le Gaulois » apparaît donc dans le n°1 de Pilote en octobre 1959. 300 000 exemplaires du journal seront écoulés et la série connaîtra plus tard un grand succès auprès des lecteurs.
Aujourd’hui 370 millions d’albums d’Astérix ont été vendus en 111 langues. La série a été déclinée en dessins animés, films, feuilletons radiophoniques, disques, jeux, parc de loisir…
Ci-dessous la couverture du Pilote du 1er avril 1965 :
Après la couverture de l’édition classique du tome 8 d’ Alix Senator , voici celle de l’édition premium, toujours avec notre sénateur préféré sur son fier destrier.
Je vous montre aussi la première page du supplément sur Pétra, la cité cachée du désert.
C’est toujours avec Thierry Démarez aux croquis et toujours aux éditions Casterman.
Vous avez ci-dessous les cartons de livres que j’ai reçus pour le Comité de sélection du Festival d’Angoulême en trois jours… Si si, en trois jours ! Et encore vous ne voyez pas les pdf.
Depuis début septembre, nous avons reçu environ 250 publications dont un tiers parues avant les vacances et qui auraient donc pu être envoyées bien avant.
C’est assez désolant pour la plupart de ces livres et leurs auteurs : est-ce que leurs éditeurs pensent vraiment qu’on va avoir le simple temps matériel de tous les lire ? Je ne peux que promettre d’au moins tous les feuilleter et d’en lire quelques pages… Et je ne peux qu’espérer qu’en étant sept à faire cela dans le comité, nous ne manquerons pas la perle rare.
Après la couverture de la Cité des poisons, voici les cinq premières pages du prochain Alix Senator. Vous pourrez le lire en entier dès le 21 novembre.