Des palais labyrinthes

Qui dit minotaure dit labyrinthe. On a souvent assimilé à ce dernier les fameux « palais » crétois de Cnossos, Phaistos ou Malia.

Apparus vers 2000 avant notre ère, ces constructions sont aussi complexes que gigantesques. Elles comprennent des habitations, des ateliers, des entrepôts et des sanctuaires organisés autour d’une grande cour.

On a longtemps voulu y voir des résidences royales mais on ignore en fait quelle était leur fonction exacte : centre administratif, religieux, commercial ?

Aujourd’hui, on peut encore admirer certaines de leurs magnifiques fresques réalisées pour la plupart vers 1500 – 1400 avant notre ère, même si elles ont du être rénovées parfois de manière (trop) lourde par les premiers archéologues.

Alphabet humain médiéval

Traditionnellement, un livre d’heures médiéval est destiné à accompagner les prières de son propriétaire. Cependant, certains, peut-être moins pieux d’autres, ont voulu en faire des objets ludiques et plus propres à les amuser qu’à soutenir leur foi.

C’est le cas de Charles d’Angoulême – le père du roi François Ier. Son livre d’heures est rempli de scènes sans rapport avec la religion. Et quand bien même il en est question, le jeu n’est jamais bien loin.

Ainsi ce feuillet qui reprend le début d’une prière catholique à la Vierge « Ave Maria gracia ple[na] », « je vous salue Marie pleine de grâce ». C’est, vous le voyez, un alphabet humain dont on devait passer plus de temps à regarder les détails qu’à se concentrer sur leur sens global.

Le livre, réalisé vers 1475-1500, est actuellement conservé à la Bibliothèque Nationale de France.

Les images de la semaine

Je n’ai rien posté sur ce site cette semaine. J’ai eu le Covid à Angoulême et je m’en remets seulement. Mais j’ai fait tout de même quelques posts Facebook/Instagram.

Je vous en montre des résumés ci-dessous mais n’oubliez pas que vous pouvez me rejoindre directement sur mes pages sur les réseaux : tous mes posts sont lisibles par tous.

– Mâchoire de baleine photographiée par Eugène Trutat (1840-1910) et conservée au museum de Toulouse.

– Armure personnelle datant de la Première Guerre mondiale, avec capuchon en acier, gilet en plaques d’acier, gantelet-poignard en acier et paire de lunettes pare-éclats (avec de très minces fentes pour la vue).
Photo conservée par l’Imperial War Museum, Royaume-Uni.

– Minamoto no Raiko combattant un tsuchigumo, un esprit ayant pris la forme d’une araignée géante.

Détail d’un emaki, un rouleau japonais peint, du XVIe ou XVIIe siècle copiant une œuvre plus ancienne à l’auteur inconnu.

Les monstres marins, des dinosaures fossiles ?

 

Et si ce vase réalisé à Corinthe vers 550 avant notre ère était une des plus anciennes représentations de fossile de dinosaure connue ?

La scène supérieure représente Le héros Héraclès (Hercule) en train de sauver la princesse de Troie, Hésione, du Céto, un monstre marin venu la dévorer. Mais Céto n’est pas représenté sous la forme d’un serpent marin géant comme on s’y attendrait : il s’agit d’une tête blanche, avec de grandes dents, émergeant d’une falaise noire.

De quoi faire penser à une tête fossile de dinosaure à moitié enfouie dans la roche qui aurait pu beaucoup impressionner les anciens Grecs.

Cette hypothèse est confortée par le fait que la côte d’Asie Mineure, où était censée se trouver Troie, est effectivement constituée de couches sédimentaires riches en dépôts de fossiles qui apparaissent encore de nos jours au gré de l’érosion.

L’un d’eux a donc très bien pu donner naissance au mythe du combat d’Héraclès et du monstre marin, mais pour séduisante que soit cette idée, il ne faut pas oublier qu’elle restera sans doute toujours une hypothèse invérifiable.

Les œuvres de la semaine

Je montre souvent des œuvres d’art sur mon fil Facebook. Vous pouvez librement venir les y voir : elles sont en “libre accès”. Je les poste souvent sur ce site ensuite, mais tous mes posts les moins développés ne méritent pas d’avoir chacun leur page.

Voici donc ici regroupées les œuvres que j’ai présentées cette semaine:

Saint Barthélémy

Saint Barthélémy par Michel-Ange, extrait de la fresque du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine (Rome), réalisée entre 1537 et 1541.

L’apôtre, fêté par les Catholiques le 24 août, tient dans une main un couteau et dans l’autre… sa propre peau.

Ces attributs font référence à son martyr. En effet, selon la tradition chrétienne le malheureux aurait connu la même terrible fin que le satyre Marsyas dont je vous ai raconté l’histoire pendant la fête de la musique. Barthélémy aurait été écorché vif dans une ville d’Arménie qu’il s’efforçait d’évangéliser.

Humour noir involontaire (ou pas), l’Église a ensuite fait de lui le patron des bouchers, des tanneurs et des relieurs.

L’Infant Philippe Prosper

L’Infant Philippe Prosper par Diego Vélasquez (6 juin 1599 – 6 août 1660)

Ou le portrait mélancolique du prince Felipe Próspero José Francisco Domingo Ignacio Antonio Buenaventura Diego Miguel Luis Alfonso Isidro Ramón Víctor de Austria (oui, tout ça), le prince des Asturies, c’est-à-dire le premier fils du roi d’Espagne Philippe IV et de la reine Marianne d’Autriche.

Le garçonnet n’a que deux ans sur cette peinture de 1659. Vélasquez aurait pu le peindre majestueux comme il est convenu de représenter les princes de cette époque quel que soit leur âge. Il aurait pu aussi l’idéaliser, le rendre mignon comme on voudrait que soient tous les bambins. Mais il a écarté ces solutions convenues : le petit prince est bien pâle et on a déjà l’impression que toute la souffrance du monde s’est abattue sur ses épaules. De fait, il est de santé fragile et mourra deux ans plus tard, sans doute d’une crise d’épilepsie.

Ceux du dehors

Lovecraft avait raison : « Ceux du Dehors » sont parmi nous depuis longtemps.

Il les fait venir de Yuggoth (Pluton) dans sa nouvelle « Celui qui chuchotait dans les ténèbres » et les décrit ainsi : « Ce sont des créatures rosâtres d’environ cinq pieds de long ; leur corps crustacéen porte une paire de vastes nageoires dorsales ou d’ailes membraneuses, et plusieurs groupes de membres articulés ; une espèce d’ellipsoïde couvert d’une multitude de courtes antennes leur tient lieu de tête. »

Ci-dessous : Vase à étrier en terre cuite en provenance de l’île de Rhodes. Réalisé vers 1200–1100 av. J.-C. et conservé actuellement au Louvre.
Il représente officiellement un poulpe.