Hercule et l’adjudant Gerber

Vous l’avez échappé belle. Je suis tombée hier soir sur une scène des Gendarmes de Saint-Tropez dans laquelle l’adjudant Gerber (Michel Galabru) se rêve en légionnaire romain soumettant des esclaves blondes et dociles (!), mais je n’ai pas trouvé d’images suffisamment définies pour vous le montrer ici aujourd’hui.
Pour compenser ma frustration, voici l’affiche d’Hercule, terreur des Barbares, sorti en 1959 qui se situe dans le même esprit. Mais, bon, là c’est Steve Reeves qui endosse le pagne du héros.

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Paris-Brest-Paris

Aujourd’hui le tour de France arrive sur les Champs Élysées mais j’avoue que, quand on me parle de vélo, je pense surtout… pâtisserie.

Plus exactement, je pense au Paris-Brest, ce délicieux gâteau à la crème pralinée en forme de roue de vélo. Ce n’est pas une coïncidence. En 1910, Louis Durand, pâtissier à Maisons-Laffite, créa le Paris-Brest en hommage à la course cycliste Paris-Brest-Paris.

Longue de 1 200 km, elle se déroula de 1891 à 1951. La première année vit l’apparition du pneumatique démontable pour vélo. le vainqueur Charles Terront roula sans dormir pendant 71h22, laissant le second à plus de 8 heures derrière lui et le dernier à plusieurs jours.
C’était une autre époque.

André Geerts

Il y a huit ans, nous quittait un auteur pour qui j’ai toujours une particulière affection : André Geerts.

D’abord auteur de dessins humoristiques, il publie dans divers journaux ainsi que dans le magazine Spirou. Pour lui, André réalise aussi des histoires complètes.
Puis, en 1983, il crée la série à laquelle il va se consacrer ensuite presque totalement: Jojo. Toute en poésie et en tendresse, elle connaîtra 18 albums avant de s’éteindre avec son créateur en 2010.
Denis et moi avons eu la chance de le fréquenter longuement quand nous habitions Bruxelles. J’avais même failli à l’époque travailler avec lui et Christophe Bec, un autre fan, sur un nouveau Jojo.
Aujourd’hui, la gentillesse et la présence toujours attentive d’André continuent de me manquer.

 

 

Lord Dunsany

Vous ne connaissez sans doute pas cet écrivain irlandais né le 24 juillet 1878. Pourtant, Edward John Moreton Drax Plunkett 18è baron de Dunsany, est l’un des fondateurs majeurs de la fantasy moderne et surtout un des écrivains qui a le plus influencé Howard P. Lovecraft, avec Edgar A. Poe.

L’œuvre la plus connue de Dunsany, La Fille du roi des elfes, écrite en 1924 tient à la foi du conte merveilleux et de la fantasy épique. Mais une autre de ses compositions, Les Dieux de Pegāna de 1905, inspira au maître de Providence son Cycle onirique et ses Contrées du rêve.

Bref, Dunsany est un incontournable si vous aimez la « sword and sorcery » ou le fantastique teinté de mythologie.

Corne d’abondance glacée

Le 23 juillet 1904, Charles Menches, un vendeur de glace de l’Exposition universelle de Saint-Louis aux États-Unis, vit un drame personnel. Il n’a plus d’assiette pour servir ses glaces à ses clients. Mais soudain une idée jaillit dans son cerveau en panique. Il se tourne vers le pâtissier voisin, Ernst Hamwi, et lui achète un lot de ses fines et délicieuses zlabias, des sortes de gaufrettes. Il lui demande de les rouler en forme de cônes et les remplit de crème glacée. La « cornucopia » (du latin: corne d’abondance) ou cornet de glace vient de naître.
Le succès est immédiat. A tel points que d’autres vendeurs de glace de la foire et Ernst Hamwi lui-même, réclament le titre d’inventeur. Très vite, d’autres pâtissiers s’en mêlent aussi. Un New-Yorkais, Italo Marchioni, prétend même servir ses glaces dans des coupes comestibles depuis 1896 !
Aujourd’hui encore, on ignore qui fut le véritable inventeur des cornes d’abondance glacées mais une chose est sûre: elles rapportent chaque année plusieurs milliards d’euros/de dollars à leurs fabricants.
A titre indicatif, l’usine Nestlé de Beauvais produit à elle seule plus de 210 millions de cornets Extrême chaque année !

©Bruno Marielle/Vanessa Gault/Prismapix

« Belle vue. Magnifique désolation »

Le 20 juillet à 21h 56min 20s (heure de Houston), Neil Armstrong pose le pied sur la lune devant des centaines de millions de spectateurs.
19 minutes plus tard, Edwin « Buzz » Aldrin le rejoint. Ses premières paroles sont « Belle vue. Magnifique désolation ».
Les deux hommes ont quitté la terre le 16 juillet dans l’énorme fusée Saturn V avec Michael Collins, le pilote du module de commande qui doit rester en orbite lunaire (pas de chance !).
Leur séjour sur la lune dure finalement 21h 36 min dont 2h 30 min de sortie extravéhiculaire.
Tous reviennent sur terre sans difficulté majeure.
Leur mission, Apollo 11, est un grand succès. Dans le contexte de la Guerre Froide, elle entérine l’avance prise par les États-Unis sur l’URSS dans la course à l’espace.

ci-dessous :
– Buzz Aldrin sur le sol lunaire
– L’empreinte de Buzz Aldrin sur la lune.

La Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence

Le 16 juillet 1949, la loi 49-956 créait la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence, qu’elles soient françaises ou étrangères.

Depuis, un seul éditeur a été condamné: Pierre Mouchot en 1961, pour avoir édité Big Bill le casseur. Il a écopé de 500 francs d’amende et d’un mois de prison.

En revanche, les publications sanctionnées n’ont pas manqué, y compris certaines devenues des classiques depuis :
– Le Piège diabolique d’Edgar P. Jacobs en 1962, « en raison des nombreuses violences qu’il comporte et de la hideur des images illustrant ce récit d’anticipation »
– Billy the kid, l’album de Lucky Luke, la même année, car Billy suce un révolver.
– La Griffe noire et les Légions perdues de Jacques Martin en 1965 car on voyait dans ces aventures d’Alix des allusions à la Guerre d’Algérie.
Et beaucoup d’autres…

Il faut dire qu’à la volonté de protéger la jeunesse contre les dérives d’auteurs jugés peu scrupuleux s’ajoutait à l’époque celle de protéger le marché français du livre jeunesse des incursions étrangères.

Les importations de comics furent donc aussi très surveillées.
Fantask, la revue de super-héros (Quatre fantastiques, Spiderman…) fut suspendue en 1969. Selon la Commission « Cette publication est extrêmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats de monstres traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assortis de dessins aux couleurs violentes. Et l’ensemble de ces visions cauchemardesques est néfaste à la sensibilité juvénile. »
Cependant, dès l’année suivante, les super-héros américains étaient de retour dans Strange ou Marvel… sans couleur trop vive…

Tout cela peut sembler lointain mais la Commission existe toujours.

Depuis 2011, la règle est que les publications jeunesse “ne doivent comporter aucun contenu présentant un danger pour la jeunesse en raison de son caractère pornographique ou lorsqu’il est susceptible d’inciter à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l’usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes, à la violence ou à tous actes qualifiés de crimes ou de délits ou de nature à nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral de l’enfance ou la jeunesse. Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse.”

La Mort de Marat

Je prends prétexte de l’anniversaire de l’assassinat de Marat, le 13 juillet 1793, par Charlotte Corday, pour poster le fameux tableau de Jacques Louis David.

Le peintre, révolutionnaire convaincu et proche de Robespierre, admire Marat et le connaît personnellement. Il est même l’un des derniers à l’avoir vu vivant et c’est lui qui organise ses funérailles.

Il représente ici le journaliste mourant sereinement, une lettre de Charlotte Corday encore en main. On le voit prenant un de ses bains curatifs au souffre (pour apaiser un grave eczéma ?), la tête enveloppée d’un tissu imbibé de vinaigre pour apaiser ses migraines.

Par ce tableau, David transforme l’ « Ami du peuple » en véritable martyr de la Révolution. Il idéalise sa mort, lui donne valeur de symbole et la place directement à côté de celle des héros de l’Antiquité qu’il illustrait avant 1789.

ci-dessous :

Jacques-Louis David, La Mort de Marat (1793), musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Nikola Tesla

Le 10 juillet 1856 naissait dans l’Empire d’Autriche un scientifique très cher à la culture populaire: Nikola Tesla.
Naturalisé américain, ce sont ses travaux dans les domaines de la mécanique et surtout de l’électricité qui l’ont rendu célèbre.

Après avoir travaillé un temps avec Thomas Edison et s’être fâché avec lui au point de démissionner en 1885, Tesla tenta de développer lui-même les brevets qu’il avait déposés. Après quelques échecs, il rejoignit George Westinghouse, le grand rival d’Edison, qui finança à son tour ses découvertes. Ils se firent les tenants du courant alternatif contre Edison, fervent défenseur du courant continu.
Pour contrer leurs avancées dans l’esprit du public, ce dernier développa une chaise électrique utilisant le courant alternatif. Il espérait convaincre ainsi que celui-ci était très dangereux.
Mais, il échoua et, finalement, en 1893, Westinghouse fut chargé de construire tout le réseau électrique des Etats-Unis. Le courant alternatif avait vaincu. Hélas Westinghouse, comme Edison, était au bord de la faillite. Tesla dut abandonner l’espoir de royalties à la hauteur de son succès et lui vendit tous ses droits et brevets.

Par la suite, Tesla continua à inventer. Il fut à l’origine de plus de 300 brevets mais mourut tout de même dans la pauvreté en janvier 1943.

Sa créativité débridée, tout comme son sens de la mise en scène, l’avait rendu très populaire à son époque. Il tomba ensuite dans l’oubli avant de devenir un personnage récurrent dans les récits steampunks. Ils exaltent ses inventions et en font parfois un véritable « savant fou ».
Dans le Prestige (1995), le romancier Christopher Priest imagine ainsi que Tesla invente une machine permettant à un magicien de se téléporter. Mais la machine a un défaut et crée une copie de son utilisateur…
En 2003, Tesla devient même une marque quand Martin Eberhard et Marc Tarpenning, qui seront rejoints l’année suivante par Elon Musk, donne son nom à leur entreprise de voitures électriques.
Désormais, quand on tape « tesla « sur un moteur de recherche, c’est l’image d’une grosse berline électrique qui apparaît. L’invention a dépassé l’inventeur en quelque sorte.