Mary Shelley

Le 30 août 1797, naît à Londres Mary Wollstonecraft Godwin, la future épouse du poète Percy Bysshe Shelley et surtout l’immortelle autrice de Frankenstein.

Durant l’été 1816, Mary Godwin et Percy Shelley, qui ne sont encore qu’amants, séjournent près du lac Léman avec Claire Clairmont, la fille de la seconde épouse du père de Mary, et lord Byron, dont celle-ci est enceinte. Ils ne sont pas mariés non plus mais tous appartiennent au courant radical promoteur de l’amour libre.

Durant les journées de pluie, ils discutent des expériences du philosophe naturaliste Erasmus Darwin, qui était censé avoir ranimé de la matière morte. Ils s’intéressent aussi au galvanisme (le fait qu’un muscle se contracte quand il est stimulé par un courant électrique) et à la possibilité de faire revivre un mort en lui injectant de l’électricité dans le cerveau. De telles idées vont à l’encontre de la réligiosité de l’époque mais, de même qu’ils ne croient pas au mariage, Mary et ses amis sont des athées convaincus qui croient aux possibilités quasi infinies de la science.

Tous écrivent des contes gothiques et des histoires de fantômes. Mary commence la nouvelle qui deviendra son fameux roman : Frankenstein ou le Prométhée moderne.De retour en Angleterre en septembre, elle continue à écrire. Les mois qui suivent sont parsemés de drames : une des demi-sœurs de Mary se suicide ainsi que l’épouse de Percy. Celui-ci se voit refuser la garde de ses enfants malgré un remariage immédiat avec Mary.
Elle tombe enceinte de son troisième enfant en 1817, mais elle le perdra très jeune, comme les deux premiers, perte dont elle ne se remettra jamais vraiment. C’est donc enceinte, qu’elle termine son roman au début de l’été.

Il est publié anonymement en janvier 1818. L’accueil est très positif globalement, même si le roman gothique et le fantastique sont des genres dévalorisés à l’époque. D’ailleurs, de nombreux critiques pensent que Percy, qui en a fait la préface, en est l’auteur. D’autres, qui connaissent l’identité réelle de « l’auteur » lui reprochent ouvertement d’être une femme qui a renoncé à la « douceur inhérente à son sexe » (the British critic).

Aujourd’hui, on a rendu justice à Mary et « Frankenstein » est considéré comme un pilier de la littérature gothique et du romantisme en général.

Publié le Catégories Éphéméride, Histoire contemporaine, Littérature
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Le Radeau de la Méduse

Le 25 août 1819, Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault était présenté au Salon de l’académie royale, l’exposition parisienne la plus importante de cette époque.

Appelé alors simplement « Scène de naufrage », le tableau montre les survivants de La Méduse, une frégate qui s’était échouée sur un banc de sable au large du Sénégal trois ans auparavant.
Des 147 personnes qui montèrent au départ sur le radeau, seules quinze étaient encore en vie quand l’Argus, un autre bateau, les retrouva deux semaines plus tard. La faim, la soif, la folie et même le cannibalisme avaient eu raison des autres. D’ailleurs, sur les quinze survivants, cinq succombèrent encore peu après leur arrivée sur la terre ferme.

Dès l’ouverture du Salon, l’horreur du sujet de la Méduse fascina le public. Mais les critiques furent très divisés. Les tenants du classicisme exprimèrent leur désapprobation, voire leur répulsion face à la fois au thème du tableau et à son traitement, trop éloigné des canons de la beauté idéale. D’autres au contraire furent sensibles au fait que Géricault avait traité un sujet politique dans l’air du temps.
En effet, le naufrage de la frégate était dû en grande partie à l’arrogance de son capitaine, un incompétent nommé à ce poste uniquement parce qu’il était un fervent soutien de la monarchie. (En 1816, on est juste deux ans après l’accession au trône de Louis XVIII, et le retour de la royauté après la Révolution et l’Empire). Peindre Le Radeau de la Méduse, c’est donc afficher clairement des opinions libérales, en opposition au retour des Bourbons.

A la fin du Salon, le jury décerna sa médaille d’or à Géricault mais se refusa à acheter le tableau pour le musée du Louvre. Aucun autre acquéreur ne se présenta et la Méduse resta stockée chez un ami du peintre jusqu’à sa mort.

Carl Barks

Le 25 août 2000, nous quittait Carl Barks, le créateur du « canard le plus riche du monde » : Balthazar Picsou, mais aussi de Gontran, Géo Trouvetou, Miss Tick, les Castors Juniors, les Rapetou…

Né dans l’Orgeon en mars 1901, Barks dut arrêter ses études à 15 ans. Il essaya de devenir successivement fermier, bûcheron, gardien de mules, imprimeur… N’arrivant pas à s’en sortir, il prit quelques cours de dessin par correspondance et proposa ses premières productions aux journaux.

En 1935, il entra chez Disney et déménagea à Los Angeles. Il devint intervalliste: il faisait les dessins répétitifs des animations. Mais, dès l’année suivante, il passa au département des scénarios. En 1937, il commença à travailler sur des histoires de Donald. Il écrivit plusieurs dessins animés mais en 1942, mécontents de ses rapports avec les studios, il préféra démissionner.

Juste avant, Barks avait participé au premier comics de Donald : « L’Or des pirates » publié par Western Publishing. Cette maison l’engagea et lui permit de réaliser seul, au dessin comme au scénario, les albums suivants du fameux canard. Jusqu’en 1966, date de sa retraite, Bark écrivit environ 500 histoires de Donald, développant tout l’univers autour de lui.

Cependant, comme ses récit paraissaient sous licence Disney, ils ne portaient pas de nom d’auteur. Surnommé « Good duck artist », Barks ne sortit de l’anonymat qu’aux début des années 70.

Aujourd’hui, les personnages qu’il a créés existent toujours et Barks continuent à influencer de nombreux dessinateurs.

H. P. Lovecraft

Né le 20 août 1890 à Providence aux États-Unis, Howard Philips Lovecraft est un des auteurs de fantastique et d’horreur les plus connus du XXè siècle (et un de ceux que j’ai le plus lus quand j’étais ado). Il a influencé de nombreux écrivains et artistes d’Alan Moore à H. R. Giger en passant par Junji Ito et Michel Houellebecq.

La vie de Lovecraft pourrait être celle d’un de ses nombreux héros. Son père devient fou alors qu’il n’est âgé que de trois ans et il doit aller vivre chez son grand-père avec sa mère. C’est un enfant fragile, souvent malade et déjà atteint des terreurs nocturnes qui l’inspireront plus tard. Cela ne l’empêche pas de lire énormément, beaucoup de littérature et d’écrits scientifiques. Après la mort de son grand-père en 1904, la famille tombe dans les difficultés financières et Lovecraft dans la dépression, même s’il commence à écrire.

Devenu adulte, il vit quasiment en ermite jusqu’à ce qu’il entre en contact avec l’UAPA (United Amateur Press Association) dont il devient le président en 1917. La même année, rasséréné par cette expérience, il écrit Dagon qui est sa première histoire publiée en 1919 dans The Vagrant et plus tard dans Weird Tales. Malheureusement, cette même année 1919, la mère de Lovecraft qui souffre d’hystérie et de dépression entre à l’asile où est déjà mort son père. Elle y décède deux ans plus tard.
Lovecraft le vit évidemment très mal.

En 1924, il épouse Sonia Greene, propriétaire d’origine juive et ukrainienne, d’une chapellerie à New York. Mais leur union est un échec. Sonia perd son commerce et part à Cleveland trouver un nouveau travail. La procédure du divorce ne sera jamais achevée. Resté seul à New York. Lovecraft se met à détester cette ville cosmopolite où il peine à garder un emploi. Selon Michel Houllebecq, c’est alors que son racisme se transforme en la terreur qu’il exprime dans plusieurs de ses nouvelles. Cet aspect très controversé de sa personnalité se retrouve surtout dans son abondante correspondance privée, mais aussi dans certaines thématiques littéraires récurrentes chez lui, comme celle du groupe humain qui sombre dans la décadence physique et morale et retourne à la sauvagerie la plus primitive.

Retourné à Providence en 1926, Lovecraft connaît alors ses années de production les plus intenses. Il est sorti de ses périodes « Edgar A. Poe » (nouvelles macabres) et « Lord Dusany » (nouvelles liées au monde des rêves et à ses panthéons) et publie les nouvelles qui constitueront le « mythe de Cthulhu ». Mais il demeure globalement inconnu du public, même s’il est publié dans les pulp magazines. Il ne parvient d’ailleurs jamais à gagner sa vie grâce à ses écrits et peine même à survivre. En 1936, alors qu’il est déjà affecté par la mort de Robert E. Howard avec qui il entretenait une grande correspondance, on lui découvre un douloureux cancer de l’intestin. Il l’emporte le 15 mars suivant.

Photo d’H. P. Lovecraft, prise en juin 1934 par Lucius B. Truesdell.

Jacques Lob

Le scénariste Jacques Lob est né le 19 août 1932 à Paris.

Il est l’auteur avec Georges Pichard de « Blanche Epiphanie » et d’un récit pour lequel j’ai une affection particulière : un « Ulysse » un peu érotique et très SF où les dieux sont en fait des aliens pourvus d’une technologie très avancée.

Mais, bien sûr, Lob a écrit beaucoup d’autres albums : de « Superdupont » pour Gotlib, de « Lone Sloane » pour Philippe Druillet ou du « Transperceneige » pour Alexis et Jean-Marc Rochette par exemple.

Détail (in)signifiant : il est le seul scénariste à avoir reçu le Grand Prix du Festival d’Angoulême. C’était en 1986.

 

Pluto(n)

Pluto, le chien de Mickey

Pluto, le chien de Mickey, apparaît pour la première fois à l’écran le 18 août 1930 dans « La Symphonie enchaînée ». Mais il n’a pas encore son nom. Il ne l’acquiert que l’année suivante dans « La Chasse à l’élan ». On peut s’étonner que ce paisible animal, inspiré des chiens de Saint-Hubert et sans caractéristique anthropomorphe, ait été pourvu du nom du dieu des Enfers romains.

Un chien de Saint-Hubert

C’est normal, on fait alors fausse route: Pluto ne porte pas le nom d’une divinité infernale mais celui… de la planète Pluton. Elle venait d’être découverte en février 1930 et Walt Disney, désirant distraire le public américain déprimé par la crise économique voulait alors « créer quelque chose de nouveau et d’amusant ».

La planète Pluton, © 2015 Nasa/jhuapl/swri

Le public adhéra et, de 1930 à 1953, sa période « classique », Pluto apparut dans 109 dessins animés. La production ralentit ensuite mais le chien demeure présents dans les productions Disney jusqu’à aujourd’hui. Côté bande dessinée, seule 83 histoires de Pluto furent publiées en France mais il en sortit plusieurs centaines aux État-Unis.

Guerre éternelle

L’Atelier virtuel participe cette année au collectif Traces de la Grande Guerre, publié par les Éditions de la Gouttière avec une histoire courte de 8 pages : Guerre éternelle.
J’ai eu le plaisir d’en faire le scénario.
Au dessin, il y aura : Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac, Johann Corgié, Stef Djet, Nicolas Siner, Julien Carette, Malo Kerfriden, Christelle Robin, et Thibaud De Rochebrune
Et à la couleur Yoann Guillo !

A découvrir en libraire le 5 octobre prochain.

La page 3 de Guerre éternelle (sans les bulles).

Hercule et l’adjudant Gerber

Vous l’avez échappé belle. Je suis tombée hier soir sur une scène des Gendarmes de Saint-Tropez dans laquelle l’adjudant Gerber (Michel Galabru) se rêve en légionnaire romain soumettant des esclaves blondes et dociles (!), mais je n’ai pas trouvé d’images suffisamment définies pour vous le montrer ici aujourd’hui.
Pour compenser ma frustration, voici l’affiche d’Hercule, terreur des Barbares, sorti en 1959 qui se situe dans le même esprit. Mais, bon, là c’est Steve Reeves qui endosse le pagne du héros.

Paris-Brest-Paris

Aujourd’hui le tour de France arrive sur les Champs Élysées mais j’avoue que, quand on me parle de vélo, je pense surtout… pâtisserie.

Plus exactement, je pense au Paris-Brest, ce délicieux gâteau à la crème pralinée en forme de roue de vélo. Ce n’est pas une coïncidence. En 1910, Louis Durand, pâtissier à Maisons-Laffite, créa le Paris-Brest en hommage à la course cycliste Paris-Brest-Paris.

Longue de 1 200 km, elle se déroula de 1891 à 1951. La première année vit l’apparition du pneumatique démontable pour vélo. le vainqueur Charles Terront roula sans dormir pendant 71h22, laissant le second à plus de 8 heures derrière lui et le dernier à plusieurs jours.
C’était une autre époque.

André Geerts

Il y a huit ans, nous quittait un auteur pour qui j’ai toujours une particulière affection : André Geerts.

D’abord auteur de dessins humoristiques, il publie dans divers journaux ainsi que dans le magazine Spirou. Pour lui, André réalise aussi des histoires complètes.
Puis, en 1983, il crée la série à laquelle il va se consacrer ensuite presque totalement: Jojo. Toute en poésie et en tendresse, elle connaîtra 18 albums avant de s’éteindre avec son créateur en 2010.
Denis et moi avons eu la chance de le fréquenter longuement quand nous habitions Bruxelles. J’avais même failli à l’époque travailler avec lui et Christophe Bec, un autre fan, sur un nouveau Jojo.
Aujourd’hui, la gentillesse et la présence toujours attentive d’André continuent de me manquer.