Au matin des ides de mars 44 avant Jésus-Christ, Jules César, mon dictateur perpétuel préféré, était assassiné de 23 coups de couteau par une conjuration de sénateurs au pied de la statue de Pompée, son meilleur ennemi.
Menés par Marcus Junius Brutus et Caius Cassius Longinus, ces grands aristocrates romains s’opposaient à la dérive autocratique de César. Ils ne se rendaient pas compte que leur défense désespérée de la République romaine traditionnelle allait relancer les guerres civiles et surtout ouvrir la voie au petit-neveu de César, le futur Auguste.
J’ai toujours voulu représenter ce tragique événement dans une de mes BD. Cela paraissait difficile dans Alix Senator qui se déroule une trentaine d’années après. Mais j’ai trouvé une solution dans la lignée de Jacques Martin. Ne pouvant raconter directement l’aventure de Spartacus, il consacre un album à son fils où un ancien révolté évoque ses souvenirs de la guerre servile. Dans Alix Senator, j’imagine donc que Césarion a survécu à la chute de l’Égypte, complote contre Auguste et connaît la même fin tragique que son père supposé.
Ci-dessous, la mort de Césarion dans Alix Senator, tome 3 : La Conjuration des Rapaces.
Tout juste arrivé ce matin, le magnifique catalogue de l’exposition Alix qui a lieu actuellement à Angoulême. Les repros sont splendides. Et, bien sûr, j’y ai commis un texte sur “Alix entre deux âges”. Donc, ça ne peut être qu’un bon livre.
Le 6 mars 12 avant notre ère, Auguste devenait pontifex maximus (“le plus grand prêtre”) de la religion romaine. C’était le dernier pouvoir important dans l’Etat romain qui lui échappait encore. Il est alors vraiment “empereur” au sens où nous l’entendons. La République est définitivement terminée.
C’est pour cela que j’ai choisi cette date symbolique pour commencer Alix senator. Rome entre dans une nouvelle ère, Alix aussi !
Edgar Pierre Jacobs est mort le 20 février 1987. Ça ne vous étonnera pas si je vous dis que mon album préféré de Blake et Mortimer, c’est Le Mystère de la grande pyramide. Je l’ai découvert à l’âge adulte et j’ai tout de suite été attirée par sa thématique (bien sûr) mais aussi par ses recherches formelles, ses pages symétriques par exemple.
Plus tard, j’ai beaucoup pensé à cet album quand j’ai décidé d’envoyer le sénateur Alix en Égypte. La Mère des pyramides du tome 2 est l’héritière directe du monument de Jacobs, d’autant que nous sommes partis tous les deux de la même description d’Hérodote du tombeau de Chéops pour les créer.
Et voilà, le tome 7 d’Alix senator : La Puissance et l’éternité, est bouclé.
Vous le retrouverez dès le 16 mai dans toutes les bonnes librairies de l’empire.
Le mardi 30 janvier, j’étais sur France Inter dans l’émission de Laurent Goumarre, Le Nouveau Rendez-vous. On y a parlé d’Alix et du peplum en compagnie de Romain Brethes, un des commissaires de la grande exposition d’Angoulême et de deux spécialistes du cinéma de genre: Laurent Aknin et Laurent Delmas.
J’ai la joie (et la fierté aussi) de participer au hors-série spécial Alix que L’Histoire consacre ce mois-ci à mon Gaulois préféré pour fêter ses 70 ans. J’y ai commis un long article sur Alix et les autres sénateurs sous Auguste.
Cela m’émeut d’autant plus que je lis ce magasine depuis mes années à l’Ecole des Chartes et que je n’aurais jamais pensé que c’est mon travail de scénariste autant que mes études d’archiviste paléographe qui m’amènerait à y être publiée.
Pendant le prochain festival d’Angoulême, je participerai à deux tables rondes consacrées à Alix et Alix senator.
« Autour d’Alix et de Jacques Martin » sera animée par Pierre-Laurent Daures le vendredi 26 janvier de 13h30 à 15h au Conservatoire, salle Brassens.
« Alix, est-ce de l’Histoire ? Pédagogie et bande dessinée » aura lieu avec Olivier Thomas et Yann Potin le samedi 27 de 12h à 13h30 à l’auditorium du musée de la bande dessinée.
Ce sera l’occasion pour moi d’évoquer tout ce qui lie “mon” Alix à la création originale de Jacques Martin qui fête ses 70 ans cette année.