Août comme Auguste

Le mois d’août tire son nom de celui de l’empereur Auguste, c’est la contraction d’ « Augustus mensis ».
Il n’est pas le premier à avoir eu cet honneur. Dès 44 avant Jésus-Christ, Marc Antoine avait fait renommer le mois de « quintilis », en « julius », notre juillet, en l’honneur du dictateur mort. César était né pendant ce mois. De plus, les mois précédents de « ianuarius » à « junius » portait « déjà » des noms de divinités.
Il faut dire que César avait été un grand réformateur du calendrier romain. Il avait bien conservé les douze mois républicains mais il avait fixé le début de l’année au 1er janvier (et non plus au 1er mars), instauré le principe des années bissextiles tous les 4 ans et adapté le nombre de jours des mois pour que le calendrier se cale sur l’année solaire de 365,25 jours (365,2422 en fait ce qui amènera une autre réforme de notre calendrier occidental au 16è siècle).
Mais la réforme césarienne fut mal appliquée à Rome. Les pontifes intercalèrent un jour supplémentaire tous les 3 ans au lieu de tous les 4 ans. Auguste dut faire corriger leur erreur en omettant plusieurs années bissextiles. Ce fut l’occasion pour le Sénat de prouver son attachement à l’empereur en donnant son nom au mois de « sextilis » suivant le mois de « julius », comme Auguste avait suivi César. La flatterie était sophistiquée.
D’autres empereurs tentèrent bien de changer aussi le nom des mois : Néron renomma « aprilis » en « neroneus » par exemple. Mais aucune de ces nominations ne leur survécut.
Ci-dessous :
Portrait d’Auguste de Méroé, 29-20 avant J.-C., Bronze, calcite et verre (yeux). Londres, The British Museum © The British Museum.

Moi, Jeanne d’Arc : une Jeanne sorcière et féministe

La Jeanne d’Arc dont Jeanne Puchol et moi vous parlerons demain mardi et après-demain sur France Culture est très particulière : c’est une Jeanne sorcière (oui, les Anglais avaient raison…) et féministe.
Je m’étais expliquée de ces choix très particuliers dans la préface de l’album. Je vous la remets ici :

” Ecrire une Jeanne d’Arc en 2010 est devenu risqué : le personnage historique a complètement disparu derrière la figure patriotique célébrée chaque 1er mai par le Front national. On se trouverait facilement suspecté d’être un sympathisant du même parti. C’est oublier bien vite que Jeanne a longtemps été un symbole de gauche : celui de la fille du peuple abandonnée par le roi de France puis martyrisée par l’Eglise.

Alors Jeanne, vierge en armure ou victime des puissants ? A mon sens, aucune des deux. Dans Moi, Jeanne d’Arc, j’essaie de montrer un troisième visage de la Pucelle d’Orléans, celui d’une femme libre et émancipée qui choisit son destin, fût-ce au prix de la pire mort qui soit. Après tout, la Jeanne historique refusa le choix offert à son époque à toutes les jeunes filles : devenir épouse et mère ou religieuse. Au contraire, elle devint chef de guerre. Encore aujourd’hui beaucoup sont surpris de voir une femme s’accomplir dans l’armée. Les clichés sur la douceur et la sensibilité féminine ont la vie dure.

Mais pourquoi avoir fait de Jeanne d’Arc une sorcière ? Sans doute un peu pour énerver les tenants extrémistes de sa sainteté tardive, je le confesse. Mais surtout pour donner des racines à ses choix de vie, les inscrire dans une culture féminine à la fois riche, fertile et totalement en marge de la société. Ce n’est pas pour rien que l’une des premières revues féministes s’est intitulée Sorcières. Devenir l’une de ces magiciennes, c’est à la fois rompre avec le rôle traditionnel de la femme et s’affirmer comme femme avant tout. J’ai beaucoup de sympathie et d’admiration pour celles qui ont relevé ce défi. Et je serais fière qu’on me fasse des procès en sorcellerie pour cet album. ”

Ci-dessous la première page de l’album “Moi, Jeanne d’Arc“, éditions Des ronds dans l’O.

 

Jeanne d’Arc sur France Culture

Avis à la population !

Les 7 et 8 août prochain, vous pourrez m’entendre ainsi que Jeanne Puchol vous parler de notre sorcière bien aimée, de Moi, Jeanne d’Arc,  dans la Grande Traversée, l’émission estivale de France Culture diffusée de 9h à 11h et de 22h à minuit.

Notre interview commune sera diffusée dans le cadre des émissions consacrées à “Jeanne d’Arc, une rencontre ” du 6 au 10 août.
Nous participons à l’épisode 2 : l’âme de Jeanne, et l’épisode 3 : Jeanne de fer.

Pour en savoir plus l’album, vous pouvez bien sûr aller sur la page dédié de ce site mais aussi sur celui de notre éditeur Les Ronds dans l’O ici : Moi, Jeanne d’Arc

 

 

Brennus et la bataille de l’Allia

Le 18 juillet 390 ou 387 avant Jésus-Christ a lieu un événement qui traumatise les Romains pour plusieurs siècles : la bataille de l’Allia, du nom de la rivière près de laquelle elle se déroule.

Là, à seulement une quinzaine de kilomètres de la Ville, les troupes du tribun consulaire Quintus Sulpicius Longus subissent une des pires défaites de l’histoire romaine face à l’armée gauloise de Brennus, inférieure en nombre mais beaucoup plus expérimentée.
Paniqués par les chants de guerre gaulois, surpris par l’assaut de leurs adversaires qui ont d’emblée déjoué leur tactique, les Romains se font massacrer. Ceux qui parviennent à fuir se noient en masse. Les survivants rejoignent une cité étrusque tout proche et renoncent à rentrer tout de suite à Rome.

La Ville est abandonnée aux Gaulois qui la mettent à sac à l’exception du Capitole qui résiste plusieurs mois avant de se rendre. Les survivants doivent s’humilier et payer une énorme rançon à leurs vainqueurs pour s’en débarrasser enfin.

Cet épisode du sac de Rome par les Gaulois donne lieu ensuite à l’invention de nombreux épisodes héroïques et est exagéré par la plupart des auteurs/historiens romains.
Trois cents ans plus tard, quand César part à la conquête des tribus gauloises, la mémoire de l’Allia est encore bien présente à Rome. Elle fait douter certains de la capacité du proconsul à triompher de ses adversaires et poussent les autres à espérer une revanche qui lave enfin leur humiliation.

Depuis, cette victoire gauloise contre les Romains et le sac de Rome qui a suivi n’ont pas cessé d’alimenter l’imaginaire français pour le pire et le meilleur.
Au XIXè siècle, l’image du barbare se teinte d’une connotation érotique comme on le voit dans le tableau de Paul Jamin ci-dessous. Mais, parallèlement, dans le cadre de l’affirmation de la nation française et de la lutte contre l’Allemagne, Brennus devient aussi un symbole nationaliste.
C’est tout naturellement donc qu’Alix part à la recherche de son épée dans les Légions perdues pour empêcher Pompée de s’en servir pour rallumer la guerre en Gaule (ce qui donne l’occasion à Martin de présenter Brennus et la prise du Capitole)
À notre époque encore, l’équipe victorieuse du championnat de France de Rugby reçoit en récompense le « bouclier de Brennus ». On dit souvent qu’il doit son nom du chef gaulois alors qu’il s’agit en fait simplement de celui de son créateur : Charles Brennus, un maître graveur du XIXè siècle passionné de sport.
Mais c’est beaucoup moins héroïque !

Naissance de Jules César

On ne connaît pas exactement la date de naissance de César ou plutôt de Caius Julius Caesar IV. En général, on la place le 12 ou le 13 juillet 100 ou 102 av. J.-C.

Contrairement à ce que l’on dit souvent, sa mère, Aurelia Cotta, n’accoucha pas par césarienne. Dans l’Antiquité, on ne pratiquait cette opération que sur les mères mortes ou mourantes car on savait pas alors comment éviter le décès de la parturiente.

Son père, Caius Julius Caesar III, appartenait à une famille patricienne mineure. Il ne dépassa pas le rang de préteur, de magistrat chargé de rendre la justice à Rome. Il mourut subitement en mettant ses chaussures en 92 av. J.-C.
Le petit Caius grandit dans une insula, un immeuble, du quartier de Subure, le quartier le plus mal famé de Rome.

Il était donc a priori destiné à faire une carrière de magistrat honorable mais pas exceptionnelle. Accéder au consulat, comme le fit un frère de son père, aurait déjà dû être un combat pour lui. Les guerres civiles en décidèrent autrement.

Plus tard, pour pallier à une ascendance qu’il jugeait sans éclat, César se proclama le descendant de Iule, fils du Troyen Énée, lui-même fils de Vénus.
Celui qui réussit à devenir dictateur perpétuel de Rome et désira peut-être en devenir le roi, ne pouvait que descendre des dieux !

Ci-dessous : Jules césar par Thierry Démarez pour le tome 3 d’Alix senator premium, éditions Casterman.

Moi, Jeanne d’Arc dans les matinales de France Culture

Les 7 et 8 août prochain, vous pourrez m’entendre ainsi que Jeanne Puchol vous parler de notre sorcière bien aimée dans la Grande Traversée, l’émission estivale de France Culture diffusée de 9h à 11h et de 22h à minuit.

Notre interview commune sera diffusée dans le cadre des émissions consacrées à “Jeanne d’Arc, une rencontre ” du 6 au 10 août.
Nous participons à l’épisode 2 : l’âme de Jeanne, et l’épisode 3 : Jeanne de fer.

Des ex-libris à Terrasses BD

Le week-end prochain, Denis et moi signons nos albums à Antibes avec tous les copains de notre atelier virtuel.

Comme ça fait une éternité que nous ne sommes pas venus dans le sud, nous en avons profité pour sortir quelques ex libris de notre coffre aux trésors. Nous vous en offrirons un à chacun pendant les séances de signature.

Pour Denis, ce sera essentiellement du Universal War (bien sûr). Pour moi, je vous propose des illustrations du Fléau des dieux, du Dernier Troyen, de Luxley et de Petit Miracle. Vous pouvez les voir ci-dessous. Il y en aura 3 de chaque. Je les donnerai aux premiers qui m’amènerons des tomes de ces séries.

Pour les fans d’Alix, j’aurai aussi quelques cartes postales Alix senator vu qu’il n’y a aucun ex-libris sur la série, la mode étant passée entre temps 🙂