Fête de la Bd (Bruxelles)

Les 14 et 15 septembre prochain, je fêterai les 70 ans d’Alix avec tout le monde à la Fête de la BD de Bruxelles.

Vous pourrez me retrouver le vendredi sur le stand des éditions Casterman et le samedi matin à l’espace conférence de 11h à 11h45.

Sous l’égide de Benoît Mouchart, notre directeur éditorial, je vous parlerai de mon sénateur préféré en compagnie de David B et de Giorgio Albertini, les nouveaux auteurs de la série Alix classique.

Lundi, mardi, mercredi…

Aujourd’hui encore, les jours de la semaine tirent leur nom des anciens dieux greco-romains ou plutôt des corps célestes qui leur étaient associés, sauf le samedi et le dimanche dont je vous reparlerai.

Nous sommes les héritiers directs de la semaine de 7 jours adoptées par les Romains entre le 1er et le 3è siècle de notre ère (auparavant les Romains avaient des cycles de 8 jours). Ils nommèrent chaque journée en fonction du corps céleste qui présidait à son début selon l’astrologie hellénistique.
On a donc à Rome : le jour de la lune = Lunae dies (devenu notre lundi), le jour de Mars = Martis dies (mardi), celui de Mercure = Mercurii dies (mercredi), celui de Jupiter = Jovis dies (jeudi), celui de Vénus = Veneris dies (vendredi), celui de Saturne = Saturni dies et celui du soleil = Sol dies.

De nos jours, notre « samedi » évoque le « Saturni dies » mais dérive aussi lointainement du latin « sabbati dies » : le « jour du shabbat », le jour sacré du repos, dans la religion juive.
Quant à notre « dimanche », il provient du latin « dies Dominicus », le jour du Seigneur des Chrétiens.

Comme nous sommes lundi, voici la déesse Diane, assimilée à la Lune, combattant un monstre marin avec Neptume dans le tome 6 du Dernier Troyen ( dessin Thierry Démarez, Soleil prod.)
Neptune n’était pas une planète observée dans l’Antiquité, pas plus qu’Uranus ou Pluton. Aucune n’a donc donné son nom à un jour de la semaine.

El Poder et la eternidad

Comme me le signale Eneko Olano Louvelli sur FB, le tome 7, El Poder et la eternidad, d’Alix Senator sera disponible dès ce mois septembre en Espagne grâce aux éditions Coeditum.———————–
Como me dice Eneko Olano Louvelli, el volume 7, El Poder et la eternidad, de Alix senator estará disponible en septiembre en España gracias a las ediciones Coeditum.

Guerre éternelle

L’Atelier virtuel participe cette année au collectif Traces de la Grande Guerre, publié par les Éditions de la Gouttière avec une histoire courte de 8 pages : Guerre éternelle.
J’ai eu le plaisir d’en faire le scénario.
Au dessin, il y aura : Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac, Johann Corgié, Stef Djet, Nicolas Siner, Julien Carette, Malo Kerfriden, Christelle Robin, et Thibaud De Rochebrune
Et à la couleur Yoann Guillo !

A découvrir en libraire le 5 octobre prochain.

La page 3 de Guerre éternelle (sans les bulles).

Retour positif sur les cahiers premium Alix senator

Parfois on se demande pour qui on travaille. Je passe quand même un certain temps à rédiger les cahiers supplémentaires des éditions premiums d’Alix Senator. Non pas que ça me demande beaucoup de recherches: je les ai faites avant pour préparer les histoires de chaque album. Mais contracter une documentation historique conséquente en quelques pages attractives et accessibles à tous, je peux vous dire que c’est du boulot.

Et puis, on tombe sur une critique de la version premium du tome 7 d’Alix Senator qui vante « une nouvelle fois un somptueux dossier de huit pages pour contextualiser son récit. » avant consacrer un petit paragraphe au sujet : « Sous le titre évocateur de Voyage aux Enfers, le dossier détaille les us et coutumes funéraires des Romains, ce qui donne l’occasion de découvrir les véritables cultes voués aux personnalités incontournables de l’Antiquité romaine. Mangin revient aussi sur les dieux liés à la mort, ainsi que sur la province de Campanie (le lieu où se déroule cette histoire), pour présenter ses hauts lieux, et les événements marquants qui s’y sont déroulés. Passionnant et toujours brillamment illustré par Thierry Demarez. »

Merci Charles-Louis Detournay !

À voir sur ActuaBD.com

Jhen à Bayeux

Depuis Abyme, j’avais de nouveau envie de raconter une histoire au cœur de ma bonne ville de Bayeux. Alors quand Casterman m’a proposé d’écrire une aventure de Jhen, le Alix du Moyen-âge, je n’ai pas hésité longtemps. C’était « oui » mais à condition qu’il se déroule chez moi, à l’ombre de la cathédrale Notre Dame et de sa tapisserie de la reine Mathilde. Heureusement pour moi, et Casterman et le dessinateur Paul Teng ont été d’accord.

Voici donc une première case du Conquérant, le futur tome 17 des aventures de Jhen, à paraître l’an prochain. Vous voyez, rien ne sera épargné au héros.

Pharsale

Le 9 août 48 avant Jésus-Christ, Pompée perd la guerre civile contre César. Celui-ci a déjà franchi le Rubicon et marché sur Rome. Il a aussi déjà défait les meilleures légions de son adversaire en Espagne. Il ne reste plus au futur dictateur qu’à poursuivre Pompée en Grèce où il s’est réfugié.

Mais ne croyez pas que ce dernier soit vaincu d’avance. Toujours soutenu par le Sénat romain, il est parvenu à rassembler plusieurs dizaines de milliers hommes, à remporter une première victoire sur César près de Dyrrachéion (Albanie actuelle) et à le contraindre à se replier. De plus, il est opportunément rejoint par le gouverneur de Syrie et ses deux légions.

Bref, quand Pompée installe son camp près de Pharsale (nord-est de la Grèce), la victoire finale est clairement à sa portée. Il dispose de 45 000 soldats dont 7 000 cavaliers quand César ne peut aligner que 22 000 hommes dont 1 800 à cheval. Mais, malheureusement pour Pompée, son adversaire comprend d’emblée, rien qu’en observant son ordre de bataille, quelle tactique il compte employer et il prend immédiatement les mesures nécessaires pour la contrer. Surpris, les cavaliers pompéiens prennent la fuite peu de temps après l’engagement. Les soldats de César commencent alors à décimer les frondeurs et les archers ennemis avant de prendre le gros des soldats à revers. Deux des légions de Pompée doivent très vite se replier. C’est la fin. Progressivement, toute l’armée pompéienne perd pied et se fait massacrer en tentant de prendre la fuite.

Pendant ce temps, l’imperator est retourné dans son camp et a ordonné à ses gardes de le défendre coute que coute. Cela ne suffit pas. César finit par s’en emparer. Pompée a juste eu le temps de prendre une nouvelle fois la fuite. Il se réfugiera en Égypte où il sera assassiné dès son arrivée par des conseillers du pharaon voulant faire plaisir à son adversaire.

Il est difficile de savoir combien de victimes, la bataille de Pharsale aura fait exactement. César racontera qu’il n’a perdu que 230 soldats contre 15 000 pour Pompée dont 20 sénateurs et même un ancien consul. A l’en croire, le dictateur aurait aussi fait 24 000 prisonniers et surtout pris 180 enseignes et 9 aigles de légion.

Pompée par Thierry Démarez

Août comme Auguste

Le mois d’août tire son nom de celui de l’empereur Auguste, c’est la contraction d’ « Augustus mensis ».
Il n’est pas le premier à avoir eu cet honneur. Dès 44 avant Jésus-Christ, Marc Antoine avait fait renommer le mois de « quintilis », en « julius », notre juillet, en l’honneur du dictateur mort. César était né pendant ce mois. De plus, les mois précédents de « ianuarius » à « junius » portait « déjà » des noms de divinités.
Il faut dire que César avait été un grand réformateur du calendrier romain. Il avait bien conservé les douze mois républicains mais il avait fixé le début de l’année au 1er janvier (et non plus au 1er mars), instauré le principe des années bissextiles tous les 4 ans et adapté le nombre de jours des mois pour que le calendrier se cale sur l’année solaire de 365,25 jours (365,2422 en fait ce qui amènera une autre réforme de notre calendrier occidental au 16è siècle).
Mais la réforme césarienne fut mal appliquée à Rome. Les pontifes intercalèrent un jour supplémentaire tous les 3 ans au lieu de tous les 4 ans. Auguste dut faire corriger leur erreur en omettant plusieurs années bissextiles. Ce fut l’occasion pour le Sénat de prouver son attachement à l’empereur en donnant son nom au mois de « sextilis » suivant le mois de « julius », comme Auguste avait suivi César. La flatterie était sophistiquée.
D’autres empereurs tentèrent bien de changer aussi le nom des mois : Néron renomma « aprilis » en « neroneus » par exemple. Mais aucune de ces nominations ne leur survécut.
Ci-dessous :
Portrait d’Auguste de Méroé, 29-20 avant J.-C., Bronze, calcite et verre (yeux). Londres, The British Museum © The British Museum.

Moi, Jeanne d’Arc : une Jeanne sorcière et féministe

La Jeanne d’Arc dont Jeanne Puchol et moi vous parlerons demain mardi et après-demain sur France Culture est très particulière : c’est une Jeanne sorcière (oui, les Anglais avaient raison…) et féministe.
Je m’étais expliquée de ces choix très particuliers dans la préface de l’album. Je vous la remets ici :

 » Ecrire une Jeanne d’Arc en 2010 est devenu risqué : le personnage historique a complètement disparu derrière la figure patriotique célébrée chaque 1er mai par le Front national. On se trouverait facilement suspecté d’être un sympathisant du même parti. C’est oublier bien vite que Jeanne a longtemps été un symbole de gauche : celui de la fille du peuple abandonnée par le roi de France puis martyrisée par l’Eglise.

Alors Jeanne, vierge en armure ou victime des puissants ? A mon sens, aucune des deux. Dans Moi, Jeanne d’Arc, j’essaie de montrer un troisième visage de la Pucelle d’Orléans, celui d’une femme libre et émancipée qui choisit son destin, fût-ce au prix de la pire mort qui soit. Après tout, la Jeanne historique refusa le choix offert à son époque à toutes les jeunes filles : devenir épouse et mère ou religieuse. Au contraire, elle devint chef de guerre. Encore aujourd’hui beaucoup sont surpris de voir une femme s’accomplir dans l’armée. Les clichés sur la douceur et la sensibilité féminine ont la vie dure.

Mais pourquoi avoir fait de Jeanne d’Arc une sorcière ? Sans doute un peu pour énerver les tenants extrémistes de sa sainteté tardive, je le confesse. Mais surtout pour donner des racines à ses choix de vie, les inscrire dans une culture féminine à la fois riche, fertile et totalement en marge de la société. Ce n’est pas pour rien que l’une des premières revues féministes s’est intitulée Sorcières. Devenir l’une de ces magiciennes, c’est à la fois rompre avec le rôle traditionnel de la femme et s’affirmer comme femme avant tout. J’ai beaucoup de sympathie et d’admiration pour celles qui ont relevé ce défi. Et je serais fière qu’on me fasse des procès en sorcellerie pour cet album.  »

Ci-dessous la première page de l’album « Moi, Jeanne d’Arc« , éditions Des ronds dans l’O.