Vers 1166 avant notre ère, Amennakht, un scribe égyptien, écrit aux fonctionnaires chargés du ravitaillement des ouvriers de la Vallée des Rois. Il leur fait part d’un événement inouï. Lassés des retards de livraison répétés de ce ravitaillement qui constitue l’essentiel de leur salaire, les constructeurs de la nécropole royale ont décidé de cesser le travail et d’occuper des temples et des édifices administratifs.
Les fonctionnaires réagissent, le ravitaillement accélère et cette première grève de l’Histoire s’arrête. Mais les choses se détériorent à nouveau et le « mouvement social » reprend. En plus des retards, les ouvriers se plaignent de la mauvaise qualité de ce qu’on leur envoie. Il faudra qu’ils arrêtent à nouveau plusieurs fois le travail et… qu’ils menacent de révéler des malversations commises par les fonctionnaires qu’ils ont en face d’eux, pour obtenir enfin satisfaction.
(Faits connus par le « Papyrus de la Grève », rédigé par Amennakht, vers 1186-1069 avant J.-C. et conservé aujourd’hui à Turin)
Chères lectrices et lecteurs d’Alix, vous avez sans doute déjà rêvé d’avoir à la maison un morceau d’orichalque, ce mystérieux métal tombé du ciel, aussi dangereux que fascinant, qui tour à tour soigne et détruit ceux qui l’approchent. Un jour, peut-être, on découvrira sa lueur verte, malsaine et radioactive dans des ruines antérieures à l’empire d’Alexandre ou bien au fin fond d’une crevasse océanique. Mais, pour l’instant, l’orichalque n’existe que dans l’univers créé par Jacques Martin.
En revanche, on fabrique depuis l’Antiquité des objets qui me font immanquablement penser à lui. Ils sont radioactifs et dégagent une puissante luminescence verte quand ils sont exposés à la lumière ultraviolette. Ce sont les objets en ouraline, comme les flacons que je vous montre ci-dessous.
L’ouraline est un verre dans lequel on a incorporé de l’uranium. En général, cet élément chimique ne représente pas plus de 0,2% du poids de l’objet. Mais cette proportion peut atteindre jusqu’à 25% entre 1880 et 1920, époque où la mode de l’ouraline atteint son apogée. La découverte de la radioactivité en 1896 n’altère pas sa popularité, au contraire. Elle n’en devient que plus attractive pour le grand public.
Aujourd’hui, on fabrique toujours de l’ouraline, surtout aux États Unis. Les taux de radiation qu’elle dégage sont très faibles et elle est considérée comme inoffensive. On recommande toutefois ne pas boire ni manger dans ce genre de vaisselle… Je vous laisse juge.
Tous les jours ou presque, je poste sur les réseaux sociaux des images et/ou des anecdotes qui m’ont fait réagir sans mériter un vrai article sur ce site. Alors je les rassemble pour les publier ensemble quand j’en ai l’occasion. Si vous n’avez pas envie d’attendre, vous pouvez aller voir mes murs Instagram et Facebook : tout est visible par tous.
Voici les dernières publications de ce genre.
– Parfois, j’aimerais être une super-vilaine, genre Lestat croisé avec le monstre du Loch Ness. J’ai déjà trouvé mon repaire en Irlande. Bon, il y a des travaux à prévoir, mais le potentiel est énorme.
Photo prise par @bokehm0n du château McDermott dans le comté de Roscommon
– L’hallucination du 14 ocotbre
Toxicité maternelle, entendue sur France Culture et citée de mémoire.
L’écrivain Georges Simenon avait un frère engagé dans le mouvement pro-nazi belge Rex. Il fut même volontaire auprès de la Waffen-SS Wallonie.
Quand il mourut en 1947, leur mère dit simplement à George : « j’aurais préféré que tu meures à sa place. »
– Quand tu relis tranquillement le début de Sandman un samedi soir d’octobre et que tu tombes nez à nez avec César et la Pythie…
Enfin, pour les amateurs de Neil Gaiman et Mike Dringenberg, vous savez que César n’est pas vraiment César ni la Pythie la Pythie: il s’agit d’un rêve de John Dee, le Dr Destiny, ennemi de Sandman qui lui a volé son rubis.
Mais le fait que César ait rêvé de violer sa mère est sinon attesté historiquement, du moins fait partie de la légende du dictateur. L’historien grec Plutarque raconte précisément que César « rêva qu’il s’unissait sexuellement avec sa mère » le veille de franchir le Rubicon, c’est-à-dire d’entrée sur le territoire de Rome avec son armée, chose totalement interdite et même tabou. Ici violer sa mère, c’est donc s’emparer par la force de Rome, la mère de tous les citoyens de la ville. Un rêve qui se voulait prémonitoire.
Mais, malheureusement pour César, Rome s’est défendue.
Daniel dans la fosse aux lions, peint en 1872 par Briton Rivière et conservé au Musée de Liverpool.
Ou comment un homme attaché et sans défense domine (du regard ?) toute une horde de fauves.
Daniel est un des grands prophètes de l’Ancien Testament. Déporté à Babylone, il est si sage qu’il devient le conseiller du roi Nabuchodonosor (oui, ce nom existe réellement). Il interprète ses rêves et a toute sa confiance jusqu’à la chute de la ville devant les Mèdes et les Perses.
Leur souverain, Darius, utilise aussi les talents de prophète de Daniel, mais son entourage voit d’un mauvais œil leur relation privilégiée. Daniel finit par tomber en disgrâce et il est condamné à être jeté dans la fosse aux lions du palais.
Heureusement, son Dieu est avec lui. Il survit glorieusement à l’épreuve et retrouve la faveur royale.
Gustave Guillaumet est un peintre orientaliste du XIXe siècle. Il a fait de longs séjours en Algérie où il a vécu avec les Algériens et comme eux, un cas très rare à son époque.
Depuis 1830 et la prise d’Alger, le pays est colonisé par la France qui le « pacifie ».
Aux violences militaires, s’ajoute entre 1866 et 1868 une intense famine qui vient frapper des populations déjà affaiblies par des épidémies. Un tiers des Algériens meurt en trois ans.
Si la sécheresse est la cause première de cette épouvantable catastrophe, elle est due aussi à l’appauvrissement des paysans dont les terres ont été confisquées et à la déstructuration globale de la société algérienne par la colonisation.
Guillaumet est le seul orientaliste à témoigner de cette tragédie. Exposée au Salon de 1869, sa toile est boudée par la critique qui y voit une suite de clichés romantiques.
L’actualité récente me donne envie de vous montrer ce tableau d’Elisabeth Vigée-Lebrun aux thèmes finalement bien contemporains : La Paix ramenant l’Abondance, peint en 1780 et conservé au Musée du Louvre.
Quand Élisabeth Vigée Le Brun réalise cette toile, elle va à l’encontre de toutes les conventions sociales de son époque.
Au XVIIIe siècle, les femmes peintres sont cantonnées à la réalisation de portraits et de natures mortes. Représenter un sujet historique ou mythologique est réservé aux hommes tout comme la peinture de nu. Or, ici, Elisabeth Vigée Le Brun fait les deux à la fois. Elle peint des allégories et ose montrer le sein dénudé de l’Abondance.
« Circonstance aggravante », elle peint ce tableau pour sa réception à l’Académie royale de peinture et demande à y être admise comme peintre d’Histoire. Son entrée dans cette institution suscite de fortes oppositions : c’est une femme et, en plus, l’épouse d’un commerçant (un marchand de tableau). Il faut l’intervention de la reine Marie-Antoinette, dont Elisabeth Vigée-Lebrun est le peintre officielle, pour qu’elle soit finalement acceptée à l’Académie.
Mais elle n’aura jamais le titre de peintre d’Histoire.
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Voici les dernières :
– Un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Madeleine aux deux flammes peinte par Georges de la Tour vers 1640 et conservée au Metropolitan Museum of Art, à New York.– Comment doivent s’habiller les députés quand ils siègent à l’Assemblée Nationale ?
Le peintre Jacques-Louis David – celui du Serment du jeu de paume par exemple – répond à cette épineuse question vers 1795-1799 :
Projet de costume de représentant du peuple conservé au Musée Carnavalet.
– Portrait d’une jeune Vénitienne réalisé par Albrecht Dürer en 1505 et conservé au Musée d’Histoire de l’Art de Vienne.
– Bon j’avoue, je ne vous montre pas ces photos pour Maurice Garin mais beaucoup plus pour la voiture avec ses entraîneurs. Toute une époque !
Ci-dessous donc :
Maurice Garin, futur premier vainqueur du Tour de France au départ de la première étape en 1903.
Photo prise par Jules Beau et restée dans sa collection
et
Automobile de Maurice Garin, conduite par ses entraîneurs lors de la course Paris-Brest de 1901
Photo prise par Jules Beau et restée dans sa collection
– Tête d’une épouse ou d’une fille du pharaon Akhenaton réalisée en quartzite peinte vers 1350-1340 avant notre ère et conservée au Musée égyptien de Berlin.
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Voici les dernières :
-” Dickens’ Dream “, peinture inachevée de Robert W. Buss (1875) conservée au Musée Charles Dickens de Londres
– Jeune travailleuse attachant des têtes de poupées dans une usine de jouets en Grande-Bretagne, septembre 1918.
Photo de George P. Lewis.
– Premier autoportrait connu d’une femme peintre peint par la Flamande Catharina van Hemessen en 1548 et conservé au Musée des beaux Arts de Bâle.
– Quelques photos du télescope Hubble :
Rencontre de deux galaxies en spirale
Echos lumineux demeurant 3 ans après l’explosion de l’étoile V838
A ce jour, plus de 10 000 hectares de forêt ont été dévastés par le feu en Gironde cet été. A titre de comparaison, d’habitude ce sont « seulement » 11 000 hectares qui brûlent en moyenne par an (sur les 16,9 millions d’hectares boisés qui existent en France). Mais ce caractère exceptionnel n’est malheureusement pas une première. Le pire incendie que connut notre pays eut lieu aussi en Gironde, en 1949, pendant un été déjà caniculaire.
Du 19 au 25 août, l’incendie ravagea 52 000 hectares dont 25 000 de forêt landaise et surtout causa la mort de 82 personnes.
A cette époque, les bois de la région étaient peu entretenus et il y avait peu de moyens de lutte contre le feu. Les premiers à intervenir le firent avec… de simples branches de pin. Plus tard, les contre-feux allumés échouèrent tous à limiter le désastre. Le 20 août, le vent soufflait si fort que le feu parcourut jusqu’à 6 000 hectares en 20 minutes. Il s’abattit en tempête sur son front nord et tua 82 des pompiers, militaires, bénévoles et intervenants des Eaux et Forêts sur les 89 qui se trouvaient là. En fin d’après-midi, une pluie de cendres recouvrit Bordeaux. La situation ne redevint contrôlable que quand le vent tomba naturellement. Mais il fallut encore plusieurs jours pour que tous les feux soient maitrisés.
Plus tard, l’enquête révéla que tout était parti de la cabane d’une scierie dont le gardien fumait dans son lit.
Vous le savez nous n’en sommes pas à notre première canicule. La plupart d’entre vous doivent même se souvenir de l’été 2003 qui fit énormément de victimes parmi les personnes âgées. Au total, on enregistra cette année-là plus de 15 000 décès surnuméraires.
Mais d’autres étés furent encore plus meurtriers en France. Celui de 1636 emporta ainsi plus de … 500 000 personnes, ceux de 1718-1719, quelques 700 000. L’essentiel des morts était causé par la dysenterie : par manque d’eau, on se mettait à boire des étendues de liquides plus ou moins croupis qui ne tardaient pas à rendre malade.
Plus près de nous, la canicule qui sévit entre le 5 juillet et le 13 septembre 1911 fit plus de 40 000 victimes. Un quart d’entre elles étaient déjà des personnes âgées. Les autres étaient des enfants, quasiment tous de moins de 2 ans. Les plus frappés étaient ceux des deux extrémités de l’échelle sociale : les enfants abandonnés et les bébés mis en nourrice. Ils étaient nourris au biberon et, cette année-là, une épidémie de fièvre aphteuse causa une pénurie de lait de vache et obligea à leur donner des aliments moins appropriés pour eux. Cela les fragilisa face à l’eau parfois croupie voire franchement polluée qu’on leur fit absorber pour les hydrater pendant les chaleurs.
Cette tragédie frappa les esprits et une vaste politique sanitaire fut mise en place à destination des nourrissons. Mais, comme on le vit en 2003, on oublia un peu vite qu’ils n’avaient pas été les seuls frappés par la canicule intense.