L’étrange statue ci-dessous est celle du dieu Hermanubis.
Conservée au Musée du Vatican, elle date des premiers siècles de notre ère. Mais la divinité qu’elle représente est plus ancienne. Elle est apparue durant la période hellénistique de l’Égypte, entre la conquête de celle-ci par Alexandre le Grand (331 av. J.-C.) et son intégration dans l’empire romain (30 av. J.-C.).
Comme son l’indique son nom, Hermanubis est issu de la fusion du dieu égyptien Anubis à tête de chien et du dieu grec Hermès qui tient le caducée. Tous deux avaient pour tâche essentielle de guider les âmes des morts vers l’Au-delà. A ce titre, Hermanubis était le « maître des secrets » funéraires. Cela lui valut d’être repris ensuite par les alchimistes médiévaux qui l’assimilèrent parfois à leurs Hermès Trismégiste.
Le célèbre peintre autrichien Egon Schiele naquit le 12 juin 1890. Il laissa environ 300 peintures quand il disparut 28 ans plus tard. Beaucoup sont marquées par un érotisme mortifère. Elles exposent des corps cadavériques, dénudés, dans des positions torturées.
Le tableau que vous voyez ci-dessous, « La Famille », n’est moins gênant qu’en apparence. Il s’agit d’un autoportrait de Schiele avec son enfant et sa femme, Edith. Réalisé pendant la grossesse de cette dernière, il s’agit d’une projection, d’une vision du futur du peintre.
Le souci est que son épouse mourut de la grippe espagnole à son sixième mois de grossesse et que l’enfant ne naquit jamais. Schiele lui-même fut emporté par le mal peu de temps après sa jeune femme. Le tableau ne fut jamais achevé. Il reste une prédiction jamais advenue, comme la vision d’un bonheur jamais atteint.
Troie est tombée face aux Achéens exactement le 11 juin 1184 avant notre ère… Enfin si on en croit l’astronome Ératosthène de Cyrène qui dirigeait la grande bibliothèque d’Alexandrie au IIIᵉ siècle avant Jésus-Christ.
Je vous avoue que je ne sais pas très bien comment il est arrivé à une conclusion aussi précise (surtout parlant d’une guerre dont le caractère mythique ne fait pas de doute, même si son récit s’appuie sans doute sur des événements historiques).
Mais cela me donne l’occasion de vous montrer ce détail d’un pithos, une grande jarre à fond étroit, trouvé à Mykonos en Grèce. Elle date de 670 environ avant Jésus Christ. C’est une des plus vieilles représentations connue du fameux cheval de Troie qui perdit la ville.
On nous a menti. Les dragons ne crachent pas de feu. Ce sont juste des gros pythons qui avalent tout cru leurs adversaires :
Jason régurgité par le gardien de la Toison d’or devant Athéna. Coupe de Douris, v. 480-470 av. J.-C. venant de Cerveteri (Italie).
Le pavillon du célèbre pirate Barbe Noire (Edward Teach, 1680-1718) : un diable tenant dans une main une lance qui transperce un cœur, et dans l’autre, selon les versions, un sablier pour marquer la fuite du temps ou un verre pour trinquer avec le Diable.
L’an dernier, dans La Puissance et l’éternité, le sénateur Alix vous entrainait dans l’antre de la Sibylle de Cumes où une terrible surprise l’attendait.
A la rentrée prochaine, c’est un tout autre genre de tunnels qu’il parcourra dans Les Spectres de Rome. Mais ce qu’il y trouvera sera tout aussi terrifiant, promis.
Laissez-moi vous présenter mon saint de glace préféré : saint Pancrace de Rome que l’on fête aujourd’hui.
Selon la tradition chrétienne, il fut décapité à 14 ans pendant les persécutions lancées par l’empereur Dioclétien au début du IVe siècle de notre ère. A la fin du IXe, il devint la patron des chevaliers en Allemagne.
Mais c’est surtout pour sa statue-reliquaire que j’apprécie Pancrace. Le squelette est enchâssé dans une armure baroque très théâtrale datant de 1777. Elle fut réalisée en argent rehaussé d’or par un orfèvre d’Augbourg, Franz Högger, sur ordre de la ville suisse de Wil où se trouvaient les reliques.
Comme c’est bientôt l’heure d’aller se coucher : lit de madame Récamier, 1799, par les frères Jacob d’après Louis-Martin Berthault, conservé au Louvre.
Je suis très « tête de mort » ces temps-ci. Rassurez-vous, ce n’est pas parce que je déprime…Voici donc une Vanité de Philippe de Champaigne, réalisée vers 1671 et conservée au musée de Tessé au Mans (France).
Pour les curieux, une « vanité » est une peinture allégorique du caractère transitoire et vain de la vie humaine. Son nom vient du vers de l’Ecclésiaste dans l’Ancien Testament : « Vanité des vanités, tout est vanité ». En d’autres termes, la vie humaine est vaine : vide et inutile. Seule compte, la vie éternelle après la mort.
On trouve bien sûr des représentations de la mort dès l’Antiquité polythéiste mais les vanités proprement dites apparaissent au XVIIe siècle à un moment où Réforme et Contre-Réforme s’affrontent au sein de la Chrétienté et où on se pose plus que jamais des questions sur le sens de la vie. Philippe de Champaigne est lui-même un peintre proche des jansénistes, un mouvement religieux catholique rigoriste.
Ici, la tête de mort est simplement accompagnée d’un sablier et d’une fleur en train de faner, symboles du temps qui passe trop vite. Mais sur d’autres tableaux, on trouve aussi des livres, des bijoux, des armes ou encore du vin et des jeux pour illustrer la vanité du savoir, de la richesse, du pouvoir ou des plaisirs, toutes choses s’effaçant d’un coup devant la toute puissance de la mort.
Voici une des fresques les plus célèbres de Pompéi. C’est un tondo, un portrait peint sur un support en forme de disque. Réalisé vers l’an 50 de notre ère, il est conservé actuellement au Musée archéologique national de Naples.
Il représente une jeune femme aisée avec un filet d’or sur les cheveux et de lourdes boucles d’oreille du même métal. L’air songeur avec lequel elle approche son stylet de la bouche et tient ses tablettes de cire a longtemps fait penser qu’elle écrivait une lettre ou composait des vers. On l’avait même surnommée Sappho, du nom de l’autrice grecque qui avait chanté son amour des jeunes filles dans ses nombreux poèmes. Mais la réalité est moins romantique : au 1er siècle, les tablettes de cire ne servent pas aux activités culturelles – on leur préfère alors le papyrus – mais économiques et comptables. La jeune femme n’est donc pas en train d’écrire mais… de faire ses comptes.