Juste à côté de la halle Freyssinet où a eu lieu le festival de bande dessinée d’Amiens, se trouve le chantier archéologique d’une partie du théâtre romain d’Amiens à l’époque où la capitale picarde s’appelait encore Samarobriva Ambianorum.
Situé à la lisière de la cité, cet impressionnant bâtiment avait été construit sur le site d’entrepôts ou peut-être d’une caserne incendiée vers l’an 120 de notre ère. Ses gradins de bois se déroulaient sur environ 120/140 m de diamètre et ils pouvaient accueillir plus de 5 000 spectateurs.
Le théâtre fut utilisé jusqu’à la grave crise du IIIè siècle pendant laquelle tout le quartier fut abandonné. Il servit de décharge puis de nécropole.
On voit encore aujourd’hui des traces des différentes utilisations du site : murs des entrepôts, du théâtre, tombe et bien sûr, caves des maisons de l’époque moderne.
Les fouilles seront terminées dans quelques mois et laisseront la place au chantier de construction d’un immeuble.
Malheureusement, les restes antiques ne pourront pas être conservés et seront alors détruits (ça, je ne m’y ferai jamais…)
Merci encore à Josabeth Millereux-Le Béchennec, l’archéologue du chantier, de me l’avoir fait visiter. Ça a été passionnant.
Voici quelques photos du site et une reconstitution du monument par Jean-Claude Golvin.
Damned ! J’ai raté l’anniversaire de la mort de Jeanne d’Arc hier.
C’est donc le 30 mai 1431 qu’elle fut sortie de sa prison, emmenée place du Vieux-Marché à Rouen et liée à son bûcher.
Plusieurs témoins racontèrent que sa mitre d’infamie ou la pancarte décrivant ses « crimes » masquait son visage. Il n’en fallut pas plus pour que naisse une des fake news les plus populaires du Moyen-Âge: Jeanne avait survécu, une autre avait été exécutée à sa place.
En fait, Jeanne fut même brûlée trois fois de suite. Elle mourut dès la première crémation non à cause du feu mais du monoxyde carbone qui s’en dégageait. Cela aurait pu suffire mais, pour éviter que ne se développe un culte autour de ses reliques, ses bourreaux souhaitèrent que son corps soit entièrement détruit. Son bûcher fut donc rallumé encore deux fois.
Je suis restée plus positive dans le Moi, Jeanne d’Arc écrit avec Jeanne Puchol. Notre sorcière bien aimée accomplit le destin qu’elle s’était choisi en montant sur le bûcher et, en mourant, elle rejoint les anciens dieux.
Ci-dessous, une dernières pages de cet album aux éditions Ronds dans l’O de Marie Moinard.
Aujourd’hui, dernier dimanche de mai, nous célébrons en France la fête des mères.
C’était il y a 15 jours chez nos amis belges.
De telles célébrations existent depuis l’Antiquité : le 1er mars, on fêtait à Rome les Matronalia. C’était l’occasion d’offrir des cadeaux aux « matrones » et de célébrer l’anniversaire de la consécration du temple de leur protectrice, la déesse Junon.
C’était aussi une manière de rappeler, que tous les féministes s’accrochent à leur siège, que les premières matrones romaines, les Sabines enlevées et épousées de force par les Romains, avaient pris fait et cause pour ceux-ci. Elles les avaient finalement réconciliés avec leurs pères qui leur avaient déclaré la guerre.
Mais la fête des mères telle que nous la connaissons est apparue seulement au début du 20e siècle chez nous et aux États-Unis. En France, c’est le 10 juin 1906, qu’a lieu dans le village d’Artas une première cérémonie en l’honneur des mères de familles nombreuses. D’autres suivent ailleurs dans le pays.
En 1929, la journée des mères est officiellement adoptée dans le cadre de la politique nataliste suivant la Première Guerre Mondiale. Avec le maréchal Pétain, elle prend en 1942 une connotation encore beaucoup plus idéologique: la mère de famille est exaltée comme « l’inspiratrice de la civilisation chrétienne » de la France et la porteuse de toutes ses valeurs fondamentales.
Après guerre, la fête des mères est conservée mais redevient ce qu’elle était au début du siècle: une fête familiale et nataliste. Elle est bientôt rejointe par la fête des pères et celle des grand-mères.
Aujourd’hui, elle est célébrée dans plus de 130 pays.
Vous voulez tout savoir sur la capitale d’Auguste et le lieu des exploits de notre sénateur préféré ? Alors le dossier très complet et très bien illustré proposé les éditions Magnard en téléchargement gratuit sur leur site est fait pour vous :
Il a été réalisé par mon amie Annie Collognat, comme Aquilae cruoris, la V.O. du tome 1 ainsi que le manuel de latin de 3è de Magnard, année où Auguste est au programme.
Ci-dessous, Alix en V.O. et la page du dossier d’Annie sur le mausolée d’Auguste où Alix est enfermé dans le tome 7.
Depuis une semaine, les Musulmans sont entrés dans le mois du ramadan, leur mois saint par excellence, celui du jeûne et de la « nuit du Destin ».
Le ramadan est le neuvième mois du calendrier musulman ou hégirien. Il s’agit d’un calendrier lunaire et chaque année hégirienne compte seulement 12 mois de 29 ou 30 jours. Elle est donc plus courte d’environ 11 jours que l’année solaire. Ainsi, le ramadan se décale d’autant par rapport au passage des saisons et au calendrier grégorien, le calendrier solaire utilisé aujourd’hui pour les usages civils dans la plupart des pays du monde.
Le début du mois de ramadan a lieu le jour suivant la nouvelle lune, quand le croissant est visible pour la première fois au coucher du soleil. Après cette « nuit du doute » commence officiellement le jeûne, l’un des 5 piliers de l’Islam. Les Musulmans doivent renoncer à manger, boire, fumer et avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil pendant tout le mois.
Ils attendent aussi « la nuit du Destin », la nuit la plus importante de l’année, qui commémore la révélation du Coran à Mahomet par l’archange Gabriel. Les plus pieux la passent au moins en partie en prières.
Plusieurs autres événements importants de l’histoire islamique ont eu lieu aussi pendant le ramadan : la prise de la Mecque par exemple ou la mort de Khadija, la première épouse de Mahomet.
La fin du ramadan qui marque la rupture du jeûne est aussi célébrée par des prières à la mosquée mais aussi par des banquets en famille ou entre amis et des dons aux plus pauvres. Le ramadan est aussi le mois de la charité.
Ci-dessous : Prière de Tarawih dans la Grande Mosquée de Kairouan. Ramadan 2012
Il n’y a pas que la déesse orientale Cybèle qui est adorée en en Italie. L’Égyptienne Isis est aussi bien présente. Elle possède un temple à Pompéi, juste à côté du théâtre. Des cérémonies s’y déroulent tous les jours comme celle où l’on présente solennellement la statue hellénisée de la déesse à ses fidèles qui prient longuement devant elle.
Evidemment, ce n’est pas le repaire d’agents secrets impériaux que je décris dans le tome 7 d’Alix senator mais je n’ai pas pu résister au plaisir de donner aux galles des ennemis dignes d’eux.
Pour aller plus loin : http://www.alixsenator.com/encyclopedie.lieux.html?voir=55
Les ruines du temple d’Isis aujourd’hui.
La déesse Isis en version hellénisée, vers 117-138 après J.-C., musée du Capitole (Rome)
Le temple d’Isis dans Alix Senator, tome 7 par Thierry Démarez, éditions Casterman.
Les Chrétiens célébraient dimanche dernier la Pentecôte, du grec ancien « pentêkostề hêméra », le cinquantième jour. Cette fête se situe donc toujours le septième dimanche ou le quarante-neuvième jour après Pâques.
Elle commémore la descente du Saint-Esprit sur les disciples du Christ. Selon les Actes des Apôtres, une langue de feu se posa sur leur tête et ils reçurent le don de pouvoir s’exprimer dans d’autres langues que la leur. Il ne leur restait plus qu’à se répandre dans le monde pour lui apporter la promesse du salut universel.
L’Eglise était née.
Ci-dessous La Pentecôte dans le Livre d’heures de Béatrice de Rieux, vers 1390, bibliothèque Les Champs Libres, Rennes.
Les tunnels qui permettent au sénateur Alix et à ses compagnons de gagner le lac Averne depuis Cumes à la fin du tome 7 ne sont pas une invention de ma part.
Il s’agit de 2 des 4 grands tunnels routiers construits par les Romains dans la région : la « crypta romana » et la « grotta di Cocceio » du nom de leur architecte, l’affranchi Lucius Cocceius Auctus.
Elles furent construites à l’initiative d’Agrippa, le gendre d’Auguste, qui voulait faire du lac Averne un port militaire. Les tunnels étaient alors destinés à relier la nouvelle base navale au port de Cumes. Plus tard, Agrippa installa finalement ses navires au cap Misène et les tunnels furent abandonnés.
Une autre construction du même genre relie Naples à Pouzzoles, la “crypta neapolitana”. Ses dimensions sont impressionnantes : 705 m de long, 4,5 m de large et 5 m de haut. À l’entrée, se trouve un énorme tombeau dont on a souvent fait celui du poète Virgile.
Plus tard, Séjan, le ministre favori de l’empereur Tibère, fit construire un dernier tunnel entre Coroglio et le rivage méditerranéen.
Près de Cumes et de l’antre de sa sibylle se trouve toujours le lac Averne visité par le sénateur Alix et ses compagnons.
Son étrange forme ronde est due à son origine : c’est un ancien cratère volcanique envahi par l’eau. Dans l’Antiquité, il s’en échappait toujours des vapeurs sulfurées pestilentielles qui firent penser qu’une porte des Enfers se trouvait là.
Les septièmes aventures du sénateur Alix se déroulent à Rome et à Cumes, une petite cité de Campanie célèbre pour avoir donné naissance à la légende de la sibylle, une prophétesse aimée d’Apollon. Elle est censée avoir vécue dans un mystérieux tunnel de 130 m de long situé sous l’acropole de la ville. Il s’agit en fait d’un tunnel de fortification archaïque mais son atmosphère étrange justifie à elle seule tous les mythes magiques.