Eh oui, ce pain au miel traditionnel de Noël vient de très loin. C’est un lointain descendant du « Mi-kong » chinois, une pâtisserie cuisinée à base de farine de froment, de miel et, bien sûr, d’épices. Son voyage jusqu’à nos contrées occidentales fut aussi violent que sa dégustation est gourmande.
Connu dès le Xe siècle, il est consommé par les guerriers de Gengis Khan qui l’emmènent avec eux jusqu’au Moyen Orient. Là, les chevaliers croisés le découvrent à leur tour et le rapportent en Allemagne vers le XIIe ou le XIIIe siècle.
Il est adopté par les monastères et c’est par leur réseau qu’il se diffuse ensuite partout en Europe. Il arrive en Alsace au plus tard au XVe siècle. En 1476, les boulangers y fondent la corporations des « Meisterlebzelter », « maîtres en pain d’épices ». Aujourd’hui, le pain d’épice est toujours un classique de la gastronomie alsacienne.
Réalisé avec 4 épices : la cannelle, la girofle, le gingembre, l’anis, il est consommé partout en France. Depuis le début du XIXe siècle, c’est même une pâtisserie très populaire. La Foire du Trône parisienne est la descendante directe de la foire au pain d’épices qui s’est tenue là à partir de 1805. Vers 1890, elle comptait près d’un millier de marchands ! A l’époque, le pain d’épice de base était même moins cher que le pain classique. On en faisait déjà de toutes les formes : bonhommes, animaux, saint Nicolas… glacés au sucre ou fourrés à l’orange. Pas étonnant que les frères Grimm ait fait de la maison de la méchante sorcière qui veut manger Hansel et Gretel une maison en pain d’épices.
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