Le 26 septembre 1791 naquit à Rouen le peintre romantique Theodore Gericault. C’est, bien sûr, l’auteur du fameux Radeau de La Méduse. Mais c’est un autre tableau que je vous montre aujourd’hui : La Monomane de l’envie ou La Hyène de la Salpêtrière.
Il s’agit de l’un des cinq portraits de fous que Géricault réalise vers 1819-1820.
L’idée de soigner les malades mentaux est alors toute récente : c’est seulement depuis la Révolution qu’on ne les enferme plus en prison mais dans des hôpitaux comme la Salpétrière. Son médecin-chef, Jean-Estienne Esquirol vient d’ailleurs tout juste de définir la « monomanie » comme une fixation psychique et obsédante d’un malade sur un objet unique. C’est peut-être lui qui commande ce portrait de femme à Géricault, pour le montrer en amphithéâtre à ses élèves et illustrer ses travaux.
Une deuxième théorie veut que le tableau ait été commandé au peintre… pour le guérir de sa propre dépression par son médecin, Étienne-Jean Georget, un autre psychiatre de la Salpétrière.
En fait, on ne saura sans doute jamais ce qui a pu réellement motiver Géricault, mais le résultat est là : je suis sûre que vous aurez bien du mal à oublier ce regard maintenant.