L’Homme au masque de fer

Le 19 novembre 1703, un étrange prisonnier meurt à la Bastille au bout de 34 ans d’incarcération. Nul ne connaît ni son nom, ni son visage, ni pourquoi il est là.

Bien sûr, cela enflamme les imaginations et, en 1751, Voltaire lui-même parle, dans son Siècle de Louis XIV, de cet « homme au masque de fer ». Il ajoute de nombreux détails croustillants aux simples faits connus et le prisonnier devient le symbole des dérives de l’absolutisme royal. La légende est lancée. Elle ne fera que s’amplifier par la suite.

Louis XIV par Hyacinthe Rigaud en 1701, Musée du Louvre.

Mais qui était le « masque de fer » finalement ? Voici les hypothèses les plus romanesques. Il s’agirait :
– selon Voltaire, du frère jumeau de Louis XIV, du frère aîné, bien sûr, qui aurait pu lui disputer le trône.
– de l’enfant adultérin de la reine Anne d’Autriche et du duc de Buckingham
– d’un autre amant de la même Anne d’Autriche qui serait le vrai père de Louis XIV
– du surintendant Nicolas Fouquet, victime de la jalousie de Louis XIV
– de Molière, qui ne serait pas mort sur scène mais aurait été arrêté car les jésuites ne lui pardonnaient pas le Tartuffe.
– de d’Artagnan que le masque aurait dissimulé aux regards des mousquetaires qui le gardaient et auraient voulu libérer leur ancien capitaine.
– du nain Nabo, un esclave noir appartenant à l’épouse de Louis XIV et avec qui elle aurait eu une fille.
– du chirurgien Auger, un des protagonistes de l’Affaire des poisons.
– d’un simple valet sans importance mais Saint-Mars, le gouverneur de la prison, voulait faire croire à tout le monde qu’il gardait un prisonnier important.

Je vous laisse en inventer d’autres maintenant 🙂