L’actualité

Stonehenge par William Turner

Je vous montrais hier un extrait d’une page du prochain Alix senator se déroulant à Stonehenge. Cela m’a donné envie de vous montrer cette aquarelle du peintre romantique William Turner, intitulée tout simplement Stonehenge. Peinte vers 1827-28, elle appartient à la série des Picturesque Views in England and Wales et est conservée au Salisbury Museum.

On y voit le monument avant que ses pierres soient toutes redressées comme aujourd’hui. Au-dessus, un éclair blanc tombe d’un ciel de feu et d’ambre vers le centre des trilithes (1) comme si un dieu en colère voulait y frapper la terre. Cette impression de déchainement de violence est renforcée par le troupeau de moutons du premier plan. La plupart des animaux sont allongés sur le sol, comme morts foudroyés.

Ces motifs renvoient directement à la réputation de monument païen et de lieu de sacrifice qu’avait Stonehenge dans la première moitié du XIXe siècle. L’idée de préhistoire n’existait pas encore et pour Turner et ses contemporains, les constructions mégalithiques avaient été élevées par les peuples celtes pour que leurs druides y conduisent leurs terribles cérémonies sanglantes.

En fait, Stonehenge a été élevé entre 3000 et 1100 avant notre ère, du néolithique à l’âge du bronze donc, par des populations très mal connues et pour un usage encore plus mal connu. Mais ceci est une autre histoire.

(1)Trilithe : structure composée de trois pierres ayant un caractère monumental

Alix senator 16 : page 5

Les aventures de notre sénateur préféré continuent cette semaine avec la page 5 du tome 16, L‘Atlantide, et la visite d’un lieu tout aussi magique que mystérieux : le cercle de pierres de Stonehenge.

Voici les différentes étapes de la fabrication de cette page :

 

Les dessins sont toujours de Thierry Démarez et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. L’album sortira le 27 août prochain aux éditions Casterman.

Catalogue de l’expo “Écrire est un métier”

À l’occasion du festival d’Angoulême 2022, Loo Hui Phang monta une grande exposition sur les scénaristes intitulée « Écrire est un métier ». On pouvait y découvrir les parcours, les méthodes de travail, parfois les joies et les angoisses de plusieurs dizaines de scénaristes.
J’ai eu la chance d’en faire partie aux côtés de Véro Cazot, Pierre Christin, Kris et beaucoup d’autres tout aussi talentueux et passionnés.
Aujourd’hui, l’exposition est toujours visible au festival BDFil de Lausanne, mais surtout son catalogue est disponible en ligne. Pour ceux qui ont raté l’expo ou voudrait la revoir, on peut l’acheter ici au prix de 10 CHF : https://bdfil.ch/boutique/produit/ecrire-est-un-metier/

Parce que, tu comprends, on manque de femmes…

En 2015, l’enquête des États généraux a montré que les autrices étaient moins invitées en festival que les auteurs, qu’elles participaient à moins de tables rondes, étaient moins exposées et recevaient globalement moins de prix. Aujourd’hui, même si rien n’est jamais parfait, les choses ont évolué. Les autrices participent davantage aux manifestations culturelles et sont, de manière générale, plus visibles.

Autrice moi-même, je ne peux que m’en féliciter. Je profite d’ailleurs du mouvement. J’ai eu le plaisir d’être conviée à de multiples salons et mise en avant dans plusieurs expositions. On m’a aussi proposé de participer à des débats thématiques, des jurys d’écoles de Bande Dessinée ou de prix, de donner des masters class…

Tout va donc très bien pour moi. Enfin presque. Quand je commence à discuter avec l’organisateur de la manifestation qui me contacte… Je dis « organisateur » parce que c’est un homme 90% du temps. Quand je commence à discuter avec lui donc, arrive très vite la vraie raison pour laquelle il m’invite. La moitié du temps, c’est « parce que, tu comprends, on manque de femmes ». Bon, je passe sur le fait que les autrices doivent représenter aujourd’hui le tiers, si ce n’est plus, des auteurs, et qu’il n’est donc pas si difficile d’en trouver. Je me retrouve donc invitée à un festival/une table ronde/un jury/… uniquement parce que je suis une femme. Parce qu’on veut mettre les femmes en avant pour réparer des années d’inégalité de traitement. Voire, largement pire, parce qu’il est de bon ton, de nos jours, d’avoir au moins une femme dans une manifestation, si on ne veut pas se faire épingler sur les réseaux sociaux comme ringard et sexiste.

Je suis donc conviée pour ce que je suis et pas pour ce que je fais. Mon travail, j’allais dire de manière ronflante « mon œuvre », n’a aucune importance. Que je sois une bonne autrice ou une autrice complètement nulle, que j’ai des choses intéressantes ou pas à dire, peu importe. Je suis une femme, je suis invitée. Et on me le dit, en plus. Sans que cela ait l’air de poser le moindre problème.

Eh bien, si. Je veux être appréciée pour mes albums, ma vision de la Bande Dessinée, le discours que je tiens sur notre art. Mon genre ne devrait avoir aucune importance. On devrait mettre en avant les autrices parce qu’on a, enfin, reconnu l’importance et la qualité de leurs œuvres et pas juste parce qu’« il faut mettre les femmes en avant ».

J’espère que cela viendra un jour prochain. On ne sait jamais, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.

Alix senator 16 : page 4

La preview des premières pages du tome 16 d’Alix senator continue avec la n°4. Le voyage de notre sénateur préféré vers l’Atlantide continue avec une première escale en Bretagne.

L’album paraîtra le 27 août prochain aux éditions Casterman, avec toujours Thierry Démarez au dessin et Jean-Jacques Chagnaud à la couleur.

Alix senator 16 : page 3

Après le making of des deux premières pages du tome 16 d’Alix senator, voici celui de la page 3. Le voyage vers l’Atlantide commence bien, même si certains passagers ne vont pas être de tout repos… 🙂

L’album paraîtra à la rentrée prochaine aux éditions Casterman, avec toujours Thierry Démarez au dessin et Jean-Jacques Chagnaud à la couleur.

Petit plaisir : retrouvailles avec mes usuels latins

Un de mes petits plaisirs, quand je prépare les cahiers premium d’ Alix Senator, c’est de ressortir les usuels de latin que j’utilisais en prépa et à l’École des Chartes, pour écrire les sous-titres latins des différentes parties. Ça va, je ne suis pas trop rouillée.

(Mais merci à Julie Gallego de vérifier ce que je fais 🙂 )

23 août 1942. Après une attaque massive de l’aviation nazie

Mystère de la recherche documentaire en ligne. En cherchant des images pour le cahier supplémentaire de l’édition premium du tome 16 d’Alix senator sur les Romains et la mer, je suis tombée sur cette étrange photo à la fois absurde et anxiogène, comme la vision d’une Alice au pays des merveilles post-apocalyptique.

Elle s’intitule 23 août 1942. Après une attaque massive de l’aviation nazie et a été prise par le photographe russe Emmanuel Noevich Evzerikhin. Elle représente la fontaine Danse ronde des enfants qui se trouvait sur la place de la gare de Stalingrad, fontaine créée par Olga Kudryavtseva en 1935.

La minute complotiste : et si l’Apocalypse, c’était pour demain

La mort du pape François est l’occasion de voir remonter à la surface du web un vieux texte ésotérique qui fait couler l’encre des férus d’eschatologie depuis 500 ans : la prophétie de saint Malachie. Selon elle, nous serions au bord de l’Apocalypse et il resterait à l’humanité tout au plus quelques mois ou un an.

Concrètement, la prophétie est un texte « découvert » à la fin du XVIe siècle par le moine Arnold Wion et attribué par celui-ci à Malachie d’Armagh, évêque d’Irlande dans la première moitié du XIIe siècle. Elle consiste en une liste de 112 devises censées représenter les papes depuis Célestin V (1113-1114) jusqu’au dernier successeur de saint Pierre.

Ce 112è pontife est le pape François. La devise qui lui est attribuée dans la prophétie est, traduite du latin, “Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple.” Bon, François ne s’appelle pas Pierre et il n’est pas né à Rome, mais on ne va pas chipoter. Et, après lui, ce sera donc le Jugement dernier, l’Apocalypse, la fin des temps…

Il va sans dire que cette prophétie a été très vite considérée comme un faux. Personne n’en a entendu parler entre sa soi-disant rédaction et sa découverte par Arnold Wion. De plus, les devises concernant des temps postérieurs à ce dernier sont souvent suffisamment floues pour pouvoir s’appliquer à tout le monde et à n’importe qui ou presque. Pourtant, la prophétie a connu un retour en grâce aux XIXe et XXe et je viens encore de voir plusieurs sites d’informations en faire mention plus ou moins sérieusement…

Alix senator 16 : la page 2

Jusqu’à la sortie L’Atlantide, le tome 16 d’Alix senator à la rentrée prochaine, je vais prépublier régulièrement des pages de l’album sur ce site.

Après la page 1, en début de ce mois, voici donc les différentes étapes de la page 2 du story-board, le brouillon de la page au rendu final, mis en couleurs et lettré. Le voyage d’Alix débute sous les meilleurs auspices comme vous voyez.