Portrait de Simonetta Vespucci

Tableau peint vers 1480 et conservé actuellement au Musée Condé (Chantilly)

Ce portrait idéalisé de jeune femme a été peint vers 1480 par Piero di Cosimo alors sans doute aussi jeune que son modèle.
L’inscription qui ressemble à celles de l’Antiquité évoque la sublime Simonetta Vespucci qui ravit la ville de Florence par sa beauté de son mariage avec Marco Vespucci en 1469 à sa mort seulement sept ans plus tard. La tuberculose l’emporta a à peine 23 ans.
Mais les peintre ne l’oublièrent pas : Boticelli réalisa plusieurs portraits posthumes d’elle et demanda même à être enterré à ses pieds.
Quant à Piero di Cosimo, il la représenta ainsi dénudée, avec un serpent enroulé autour de son cou. On ignore la signification exacte de l’animal : est-il un symbole de la mort foudroyante ? Fait-il de Simonetta une nouvelle Cléopâtre ? Une deuxième Ève ? Une déesse des Enfers ? Je vous laisse choisir.

Dracula : extrait pour l’anniversaire de la mort de Bram Stocker

” Le clair de lune était si éclatant que sa lumière, passant par les jalousies jaunes, suffisait à éclairer la pièce. Sur le lit près de la fenêtre gisait Jonathan Harker, le visage congestionné, la respiration pénible, comme s’il était en était d’hypnose. Agenouillée à l’autre bout du lit, le plus près de nous, la silhouette blanche de sa femme. A coté d’elle se tenait un homme, grand, mince, tout habillé de noir. Bien que nul ne vît son visage, nous reconnûmes immédiatement le comte. De la main gauche il tenait les deux mains de Mrs. Harker et les écartait le plus possible du corps ; de la main droite, il lui avait saisi le cou, obligeant son visage à se pencher sur sa poitrine. La chemise de nuit était éclaboussée de sang et un mince filet rouge coulait sur la poitrine dénudée de l’homme. La scène présentait une terrible ressemblance avec une scène plus familière – par exemple un enfant que l’on oblige à avaler un brouet qu’il n’aime pas. Comme nous faisions irruption dans la pièce, le comte tourna la tête, et son visage prit cette expression diabolique dont les autres m’avaient déjà parlé. Les yeux brûlaient d’une terrible passion ; les énormes narines du nez aquilin s’ouvrirent davantage encore et palpitèrent ; les dents blanches et aiguës comme des dagues, derrière les lèvres dégoutantes de sang, claquèrent comme celles d’un fauve.”

Dracula (1897), Bram Stocker (8 novembre 1847 – 20 avril 1912)

Traduction de Ève et Lucie Paul-Margueritte

 

Étrange hydrie

Big brother version Grèce antique.

Hydrie du British Museum, fabriquée à Athènes vers 500 avant notre ère.
Une hydrie est un vase destiné à recueillir et servir de l’eau.

Elle représente deux sirènes confrontées avec de grands yeux sur leurs ailes. De même, au-dessus, le dieu du vin (!) Dionysos est représenté entre deux grands yeux.

Pourquoi tous ces yeux ?? Excellente question 🙂

Deux cases d’Alix senator 12

Alix Senator, deux strips noir et blanc et couleurs juste pour le plaisir.
Tome 12, le Disque d’Osiris, à paraître le 22 septembre prochain.

Avec Thierry Démarez au dessin, Jean-Jacques Chagnaud aux couleurs, Jimmy Vanden Hautte et Clément Fourrey à l’éditorial, le tout aux éditions Casterman.

La croix de Lothaire

La « Lotharkreuz » que je vous montre ci-dessous est une grande croix précieuse réalisée à la fin du Xe siècle de notre ère. Elle a été donnée par Otton III, roi de Francie orientale (Germanie) puis empereur, à la cathédrale d’Aix-la-Chapelle où il avait été couronné en 983.

© Sailko

Le principal ornement de la croix est caractéristique de l’idéologie impériale germanique de l’époque qui faisait d’Otton le successeur des empereurs romains : il s’agit d’un camée en sardonyx (mélange de sardoine et d’onyx) représentant l’empereur Auguste couronné de lauriers et tenant à la main un sceptre avec un aigle. Il date même du début du Ier s. de notre ère !

La croix elle-même, haute de 50 cm, sans compter son pied en argent du XIVe siècle, est faite de chêne recouvert de feuilles d’or et incrustée de 102 pierres semi-précieuses et 33 perles, parfois de réemploi comme le camée. Son revers est délicatement gravé d’une crucifixion et d’une main de Dieu.

L’objet tire son nom d’un sceau en quartz vert situé près de sa base qui porte le nom d’un certain « Lothaire », sans doute un roi du IXe siècle, de France ou de Lotharingie (royaume situé entre la France et la Germanie et qui finit par se faire avaler par eux).

Les Piliers de la création

Histoire de s’évader un peu voici les « Piliers de la création », des colonnes de poussières interstellaires prises en photo le 1er avril 1995 par le télescope spatial Hubble. Pour vous donner une idée de leur taille, le Pilier de gauche est grand comme plus de trois fois le diamètre de notre système solaire.

Auteurs de la photo : Jeff Hester et Paul Scowen de l’Université de l’Arizona. Image composée de 32 photos prises par Hubble.

L’image est très spectaculaire surtout dans la version haute définition de 2014-2015 que je vous montre ci-dessus. Mais j’avoue la trouver encore plus sublime car ces Piliers, situés à plus de 7000 années-lumière de nous, ont sans doute été détruits par l’explosion d’une supernova il y a plus de 6 000 ans. C’est-à-dire que nous les admirons tels qu’ils étaient mille ans avant leur destruction et que l’image de celle-ci ne parviendra à nos descendants que dans mille ans.
Ça donne le vertige 🙂