David et Goliath

Quel est l’art le plus grand et le meilleur ? La peinture ou la sculpture ? C’est pour participer à cet épineux débat qui faisait rage en 1555 en Italie, que Daniele da Volterra, un proche de Michel Ange, réalisa cet étonnant tableau.

Car, oui, il s’agit d’un seul tableau vu recto verso ! Son auteur voulait qu’on puisse en faire le tour comme pour une statue et voir la scène sous différents angles. Vous pouvez d’ailleurs le faire au Louvre où il est exposé.
Je vous laisse apprécier si c’est réussi ou non.

Volterra y montre une scène de l’Ancien Testament : le duel entre le jeune David, champion d’Israël, et son ennemi philistin, le terrible géant Goliath. David l’a abattu avec sa fronde d’une pierre en plein front. Il lui a volé son cimeterre et s’apprête à l’achever.

Malgré son originalité, ce n’est pas ce tableau qui rendit célèbre Volterra. En 1564, c’est lui qui fut chargé de peindre des pagnes sur les nus de la chapelle Sixtine, jugés obscènes par le pape Pie IV. Pour tous et pour longtemps, Volterra devint alors « le peintre des culottes ».

L’Homme au masque de fer

Le 19 novembre 1703, un étrange prisonnier meurt à la Bastille au bout de 34 ans d’incarcération. Nul ne connaît ni son nom, ni son visage, ni pourquoi il est là.

Bien sûr, cela enflamme les imaginations et, en 1751, Voltaire lui-même parle, dans son Siècle de Louis XIV, de cet « homme au masque de fer ». Il ajoute de nombreux détails croustillants aux simples faits connus et le prisonnier devient le symbole des dérives de l’absolutisme royal. La légende est lancée. Elle ne fera que s’amplifier par la suite.

Louis XIV par Hyacinthe Rigaud en 1701, Musée du Louvre.

Mais qui était le « masque de fer » finalement ? Voici les hypothèses les plus romanesques. Il s’agirait :
– selon Voltaire, du frère jumeau de Louis XIV, du frère aîné, bien sûr, qui aurait pu lui disputer le trône.
– de l’enfant adultérin de la reine Anne d’Autriche et du duc de Buckingham
– d’un autre amant de la même Anne d’Autriche qui serait le vrai père de Louis XIV
– du surintendant Nicolas Fouquet, victime de la jalousie de Louis XIV
– de Molière, qui ne serait pas mort sur scène mais aurait été arrêté car les jésuites ne lui pardonnaient pas le Tartuffe.
– de d’Artagnan que le masque aurait dissimulé aux regards des mousquetaires qui le gardaient et auraient voulu libérer leur ancien capitaine.
– du nain Nabo, un esclave noir appartenant à l’épouse de Louis XIV et avec qui elle aurait eu une fille.
– du chirurgien Auger, un des protagonistes de l’Affaire des poisons.
– d’un simple valet sans importance mais Saint-Mars, le gouverneur de la prison, voulait faire croire à tout le monde qu’il gardait un prisonnier important.

Je vous laisse en inventer d’autres maintenant 🙂

La Légende d’Arachné ou Les Fileuses

Voici une des dernières œuvres de Diego Vélasquez, mort le 6 août 1660. Je l’aime beaucoup, comme vous savez si vous me suivez : je vous ai déjà montré plusieurs tableaux de lui.

Celui-ci a été peint vers 1657 pour un homme de cour espagnol : Pedro de Arce. Très abîmé par le temps, il a dû être fortement restauré dans les années 1980. Celui-ci a été peint vers 1657 pour un homme de cour espagnol : Pedro de Arce. Très abîmé par le temps, il a dû être fortement restauré dans les années 1980. Il est aujourd’hui exposé au musée du Prado à Madrid.

Contrairement à ce que laissent penser les vêtements des femmes et les décors, il représente une légende antique, une des métamorphoses racontées par le poète latin Ovide.

La jeune Arachné était une excellente tisserande mais son talent lui monta à la tête. Elle prétendit être meilleure que Minerve, la déesse de l’intelligence et des artisans. Furieuse de cette arrogance, Minerve proposa un concours à Arachné.

Au premier plan du tableau de Vélasquez, on les voit toutes les deux à l’ouvrage avec leurs assistantes. Derrière elles, dans la lumière, on a l’issue du concours : les tapisseries sont accrochées au mur et des femmes les jugent.

Minerve regarda attentivement l’œuvre de sa rivale mais ne réussit pas à y trouver un seul défaut. Cela la mit encore plus en colère : elle frappa Arachné et mit le merveilleux tissu en pièces. Humiliée, désespérée par le saccage de sa plus belle création, la jeune fille se pendit. Alors seulement, Minerve la prit en pitié. Elle la ressuscita et… la transforma en araignée pour qu’elle puisse passer le reste de sa vie à tisser.

Voir aussi :

L’Esclave de Vélasquez

Castle Howard

Hum, j’ai le lieu, reste à trouver l’histoire et les personnages… des détails quoi.

Voici château Howard, la maison de campagne de Charles Howard, 3e comte de Carlisle, dans le Yorkshire. L’ensemble a été construit par John Vanbrugh et Nicholas Hawsmoor entre 1699 et 1712.

Le château vu du parc, © John Robinson
La façade sur jardin © Castle Howard

Il est entouré d’immenses jardins à la française et à l’anglaise ponctués de deux fabriques, deux constructions ornementales, plus petites mais aussi impressionnantes que le château.

Vue satellite du domaine (googlemap)

– le temple des Quatre Vents

Le temple des Quatre Vents © Howard 49

– le mausolée du comte.
Ce dernier fit scandale à son époque. Non par ce qu’il représentait de dépenses somptuaires, comme le reste de l’ensemble architectural, à une époque où tout le monde ne mangeait pas à sa faim en Angleterre, mais parce qu’il manifestait l’hostilité du comte à la religion et sa volonté d’être enterré loin de toute église.

Le mausolée du comte © Jeff Dalton

 

 

Fdj : Élisabeth Vigée Le Brun

Élisabeth Vigée Le Brun naît le 16 avril 1755 à Paris d’un père pastelliste qui meurt stupidement douze ans plus tard après avoir avalé une arrête de poisson.

Très tôt passionnée par le dessin et la peinture, « Mlle Vigée » se fait rapidement remarquer : elle entre à l’Académie Saint-Luc dès 1774 et est admise à travailler à la cour de Louis XVI deux ans plus tard. Son agent, Jean-Baptiste Lebrun, un joueur et un libertin notoire, la demande en mariage. Elle accepte contre l’avis de tout son entourage, sans doute pour se débarrasser de son beau-père qui a pour habitude d’accaparer tous les revenus tirés de la vente de ses tableaux.

Autoportrait de 1790, Florence, Corridor de Vasari.

En 1778, elle devient la peintre officielle de la reine Marie-Antoinette et commence à la peindre d’après nature. Elle va alors de succès en succès : elle ouvre une académie, une salle des ventes, tient un salon à la mode. En 1783, elle est même admise à l’Académie royale de sculpture et de peinture (contre la volonté du premier peintre du roi qui ne veut pas d’une femme, épouse de surcroit d’un simple marchand de tableau).

La Reine « en gaule », 1783, Collection of the prince Ludwig von Hessen und bei Rhein, Wolfsgarten Castle, Allemagne.

La même année, elle propose pour la première fois une œuvre au Salon : Marie-Antoinette à la rose. Le tableau fait scandale : la reine est représentée dans une robe en mousseline qui fait plutôt partie du linge de corps, des sous-vêtements de l’époque. Élisabeth Vigée Le Brun doit retirer son œuvre et accrocher un autre portrait de la reine dans une robe plus conventionnelle.

Elle est alors au sommet de la gloire et… de l’impopularité. Elle partage la mauvaise réputation de la reine et de la cour en général. On l’accuse d’avoir des liaisons avec plusieurs courtisans, des lambris d’or dans son hôtel, d’allumer son feu avec des billets de caisse ( = de banque)…

À l’été 1789, elle est hors de Paris quand des sans-culottes déversent du souffre dans les caves de son hôtel particulier et essaient d’y mettre le feu. En octobre, alors que la famille royale est ramenée de force à Paris, Élisabeth Vigée Le Brun quitte Paris avec sa fille, laissant tous ses biens à son mari. Elle va d’abord en Italie où elle reste plusieurs années puis voyage dans toute l’Europe en continuant à peindre abondamment pour gagner sa vie.

Elle ne rentre à Paris qu’en 1802. Mais elle peine à y retrouver sa place. Elle continue à voyager beaucoup jusqu’en 1809. Là, elle s’installe à Louveciennes et recommence à fréquenter les artistes à la mode. Mais elle ne retrouve jamais le succès qui fut le sien avant la Révolution. Son mari, dont elle a divorcé entre temps meurt en 1813 et elle sombre petit à petit dans la misère. Pire, elle perd progressivement la vue jusqu’à sa mort en mars 1842.

Autoportrait avec sa fille Julie, huile sur panneau, 1786, Le Louvre. Ce tableau fit également scandale à l’époque : on voit les dents d’Elisabeth. Ça c’est mal, c’est très mal : seuls les fous ou les ivrognes sourient ainsi… Les gens comme il faut sourient en serrant les lèvres.

Élisabeth Vigée Le Brun a peint au total 900 tableaux dont 660 portraits (une cinquantaine d’auto-portraits). Mais, si elle connaît un grand succès de son vivant, son style est jugé souvent « mièvre » au XIXe siècle par les historiens de l’art. Ils lui reprochent surtout d’être restée « royaliste » jusqu’à sa mort.

Elle est ensuite jugée très sévèrement par les féministes telles Simone de Beauvoir : « Au lieu de se donner généreusement à l’œuvre qu’elle entreprend, la femme la considère comme un simple ornement de sa vie ; le livre et le tableau ne sont qu’un intermédiaire inessentiel, lui permettant d’exhiber cette essentielle réalité : sa propre personne. Aussi est-ce sa personne qui est le principal — parfois l’unique — sujet qui l’intéresse : Mme Vigée-Lebrun ne se lasse pas de fixer sur ses toiles sa souriante maternité » (Le deuxième sexe, 1949)

Aujourd’hui, si la question de la maternité comme identité féminine et du narcissisme dans son œuvre demeure, les féministes la replacent davantage dans le contexte historique qui la vu naître et s’intéressent à sa place de « femme artiste » dans une société où l’étude des Beaux Arts est quasi interdite aux femmes, où les liens clientélistes sont essentiels et où la réputation personnelle et les relations avec les collègues masculins conditionnent toute une carrière.

Pallas et le centaure

Allégorie du jour :
“Pallas et le centaure” ou la Raison doit dominer les bas instincts ou ” Tu resteras chez toi tant qu’on te le demandera, nom de Zeus !”

Cette peinture allégorique peinte par Sandro Botticelli en 1482 sera à nouveau visible dès la fin du confinement au Musée des Offices de Florence.

Pallas est un autre nom de la déesse Athéna, divinité de la Sagesse, qui apaise ici de la main un centaure, chimère mi-homme – mi-cheval symbole dans l’Antiquité et la Renaissance de bestialité.

Gabrielle d’Estrée et une de ses sœurs

Tel est le titre de l’amusant tableau ci-dessous, peint par un anonyme vers 1594 et conservé au Louvre. Il est donc censé représenter à gauche, Julienne d’Estrées, duchesse de Villars et à droite sa sœur, la belle Gabrielle. Elles ont encore 5 autres sœurs et sont toutes de mœurs si légères que madame de Sévigné les surnommera « les 7 péchés capitaux ».

Gabrielle, d’abord maîtresse d’un ancien mignon d’Henri III, devient en 1590 celle du roi Henri IV (l’homme représenté à l’arrière-plan, un tissu rouge sur le sexe ?). Il la couvre de cadeaux comme le château royal de Montceaux-lès-Meaux ou le titre de duchesse de Beaufort. Mais Gabrielle a de plus hautes ambitions : elle veut devenir reine, épouser le roi, ce que symbolise peut-être la bague qu’elle tient de la main gauche.

Quoi qu’il en soit, séparé de la reine Margot depuis de longues années, Henri envisage très sérieusement de se remarier avec sa favorite. Le 23 février 1599, il le proclame même officiellement et lui offre l’anneau porté lors de son sacre.

Gabrielle est alors très impopulaire tant auprès du peuple qui la surnomme « la duchesse d’Ordure » que des nobles très catholiques car elle a soutenu la mise en place de l’Édit de Nantes. Promulgué en 1598, il donne aux protestants des droits tant civils que politiques et religieux et met fin de fait aux guerres de religion qui ensanglantent alors la France depuis 1562.

Mais la « mauvaise réputation » de Gabrielle n’est pas de nature à faire reculer le roi, d’autant qu’elle lui a déjà donné ce qui manque tant à son premier mariage : des enfants ou plutôt des héritiers pour le trône de France. Sur le tableau, le geste de la duchesse de Villars n’est sans doute pas seulement érotique: en pinçant le téton de Gabrielle, elle montre que celle-ci est enceinte ou vient tout juste d’avoir un bébé.

Pourtant, Gabrielle ne sera jamais reine. Enceinte du quatrième enfant d’Henri, elle se met à convulser dans la nuit du 9 au 10 avril 1599. Son visage noircit. Elle a de terribles douleurs au ventre. Elle meurt quelques heures plus tard. Le bruit court très vite qu’elle a été empoisonnée, mais on pense plutôt aujourd’hui qu’elle a été victime d’une éclampsie, une crise convulsive généralisée. Gabrielle est enterrée dans le chœur de l’église de l’abbaye de Maubuisson dirigée par sa sœur Angélique, un autre des 7 péchés capitaux.

Henri, lui, refuse bravement la proposition de la duchesse de Villars de succéder à sa sœur dans son lit. Mais, il se console très vite avec une autre jeune femme, Henriette d’Entragues. Il lui promet aussi le mariage à condition qu’elle accouche d’un fils. Elle ne meurt pas à cette occasion mais… fait une fausse couche. Henri n’a plus qu’à se résoudre à épouser Marie de Médicis, « la grosse banquière » comme la surnomme Henriette. Même si les deux époux ne s’entendront jamais vraiment Marie donnera au roi ce qu’il attendait, en plus d’une dot de 600 000 écus d’or : 6 enfants en 9 ans de mariage.

Fdj : Madame de Sévigné

Avec le festival d’Angoulême, voilà une semaine que je ne vous ai pas posté de portrait de femme. Alors, je vais m’y remettre avec un grand classique : Madame de Sévigné.

Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné, naît le 5 février 1626 à Paris dans une famille de vieille noblesse. Son ancêtre Mayeul de Rabutin possédait déjà des terres dans le Charolais au XIIe siècle. La petite fille reçoit une solide éducation, connaît l’italien, l’espagnol et assez bien le latin.

À 18 ans, elle épouse Henri de Sévigné, dont les aïeux, des nobles bretons sans titre officiel, se sont pourtant fait appelés barons puis marquis. Elle devient alors ainsi qu’elle le dit marquise « par approximation bien plus que par usurpation ».

Ce mariage n’est pas très heureux mais, « heureusement », dès février 1651, Marie de Sévigné devient veuve. Son mari meurt dans un duel pour… défendre l’honneur de sa maîtresse, madame de Gondran. Il laisse à son épouse deux enfants dont une fille, Françoise, qui deviendra la principale destinatrice des lettres qui rendront célèbres sa mère.

En effet, mariée en 1669 au comte Grignan alors lieutenant général en Provence, la jeune fille quitte Paris deux ans plus tard avec lui pour Aix-en-Provence. Comme elle s’ennuie beaucoup, la marquise entreprend de lui raconter la gazette de Versailles. Elle lui écrit quasiment trois ou quatre fois par semaine pendant près de 30 ans. Les deux femmes ne se reverront que 3 fois pendant toutes ses longues années.

Les lettres de la marquise, si elles constituent un témoignage poignant d’amour maternel, sont aussi des récits très vivants des principaux événements auxquels elle assiste : procès de Fouquet, mariage de la Grande Mademoiselle, mort de Turenne, disgrâce de Pomponne, mort de Condé, de Louvois… Elle y détaille longuement les costumes, les paroles, les gestes de chacun et nous renseigne involontairement sur les mœurs de son temps, le tout dans un style quasi parlé, avec beaucoup d’humour et d’émotion.

Mais il ne faut pas voir dans ses lettres des documents intimes et destinés à la seule lecture privée de madame de Grignan. Elles sont parfois même recopiées avant même le départ du courrier pour être lues en société, dans les salons littéraires de l’époque. Madame de Sévigné acquiert ainsi, de son vivant même, une réputation de grande épistolière. La première publication de quelques-unes de ses lettres a lieu tout juste un an après sa mort en 1697. Elles ne cesseront plus ensuite d’être rééditées.

Portrait anonyme de madame de Sévigné vers 1670

Fdj : Izumo no Okuni

Au début du XVIIe siècle, le shogun Tokugawa Ieyasu interdit la pratique du théâtre de kabuki aux femmes. Pourtant, c’est bien à l’une d’elle que l’on doit la fondation de cet art de la scène : Okuni.

Elle naît, peut-être vers 1572, dans une famille de serviteurs du grand sanctuaire shinto d’Izumo et part très jeune en tournée pour recueillir des fonds pour le temple. On la retrouve ainsi à Kyoto exécutant des yayako odori, « danse de bébé ».

Plus tard, elle rencontre le succès en exécutant de manière sensuelle (érotique ?) le nembutsu odori, une danse en l’honneur du bouddha Amida. Elle y interprète un jeune homme (mais oui) qui prie le bouddha après une rupture amoureuse et évoque son bonheur perdu.

Mais, c’est en 1603 qu’elle entre dans l’Histoire en devenant sur la scène du temple Tenman-gu de Kyoto un kabuki-mono, un rônin devenu brigand, qui flirte avec une serveuse. Aujourd’hui, « kabuki » a pris le sens de « danse-chant-technique » mais ce n’est peut-être qu’un dérivé de ce tout premier personnage théâtral.

Quoi qu’il en soit, ce spectacle originel regroupe des chants et des danses, mais sans raconter d’histoire particulière. Okuni, soutenue financièrement par un certain Sanzaburo Ujisato, le complexifie petit à petit et commence à y intégrer des éléments dramatiques.
Parallèlement, elle continue à souvent jouer des personnages masculins : samouraï, prêtre chrétien… sa troupe est d’ailleurs entièrement féminine.

Le genre remporte un grand succès populaire et se répand très vite dans tout le Japon, en particulier dans les bordels de luxe qui veulent distraire des clients cultivés.
C’est cela qui cause finalement l’interdiction du shogun, interdiction qui perdure jusqu’au XXe siècle.

Statue hommage à Okuni à Kyoto, dans le quartier Pontochō (2003).

Le Caravage

Le 29 septembre 1571 naissait à Milan un peintre qui m’a beaucoup marquée quand j’ai enfin vu ses œuvres « en vrai » pendant de mon voyage à Rome en 2014: Michelangelo Merisi da Caravaggio.
C’est évidemment son « goût des ténèbres » ainsi que la puissante de son réalisme qui m’ont frappée dans la solitude des galeries muséales ou la pénombre des églises.

Le Caravage connut un énorme succès dès les années 1600. Mais, en 1606, déjà bien connu de la justice du pape pour sa violence et ses excès, il tua un adversaire en duel. Il dut alors quitter Rome pour le sud de l’Italie et Malte. Il ne revint jamais dans la capitale italienne et mourut seulement quatre ans plus tard en Toscane toujours poursuivi par sa mauvaise réputation d’homme violent.

Elle lui valut d’être négligé par l’histoire de l’art jusqu’au début du XXè siècle, fait curieux autant qu’injuste vu l’influence qu’il eut sur de nombreux artistes postérieurs de Georges de La Tour (Post FB ) à Jacques Louis David dont « La Mort de Marat » s’inspire de la mise au tombeau conservée au Vatican et bien d’autres.