La Fille au miroir

Peinture destinée à la couverture du numéro du 6 mars 1954 du Saturday Evening Post par Norman Rockwell (3 février 1894 – 8 novembre 1978), conservée au Musée Rockwell (Stockbridge, Massachusetts).

Pour ceux qui se poseraient la question, l’actrice à qui la petite fille se compare avec une certaine inquiétude est Jane Russell qui a tourné l’année précédente « Les hommes préfèrent les blondes » avec Marilyn Monroe. Elle est alors au sommet de sa carrière et passe pour un modèle de sensualité épanoui.

Le jour de la Marmotte

Photo: Sony Pictures Image tirée du film «Le Jour de la marmotte»

Si vous êtes comme moi et que regarder le film « Un jour sans fin » de Harold Ramis est un de vos petits plaisirs coupables, vous connaissez forcément le Jour de la Marmotte.

Cette fête que Bill Murray revit encore et encore n’est pas une invention des scénaristes : elle a lieu dans le nord de l’Amérique tous les 2 février, comme la Chandeleur.

On observe alors le terrier d’une marmotte. Selon la coutume, si des nuages voilent le soleil et l’empêchent de voir son ombre, elle sort de son trou et l’hiver est sur le point de se terminer. Mais si, au contraire, il fait grand soleil, elle prend peur et retourne bien vite chez elle, signe que le printemps n’est pas prêt d’arriver.

Cette façon d’observer le réveil d’un animal qui hiberne est très ancienne. Dans l’Europe médiévale, on surveillait un ours, un loup ou, c’était plus facile, une loutre ou un hérisson.

En fait, un temps dégagé est surtout le signe de la présence d’un anticyclone arctique amenant un air très froid avec lui et un temps nuageux le signe d’une dépression venant du sud et entraînant des températures plus douces.

Pour autant, la météo du 2 février ne laisse pas présager grand chose de la suite de la saison et il est rare de voir le printemps débuter vraiment avant le mois de mars, même si tout le monde en a envie.

Lire aussi : la Chandeleur

David et Goliath

Quel est l’art le plus grand et le meilleur ? La peinture ou la sculpture ? C’est pour participer à cet épineux débat qui faisait rage en 1555 en Italie, que Daniele da Volterra, un proche de Michel Ange, réalisa cet étonnant tableau.

Car, oui, il s’agit d’un seul tableau vu recto verso ! Son auteur voulait qu’on puisse en faire le tour comme pour une statue et voir la scène sous différents angles. Vous pouvez d’ailleurs le faire au Louvre où il est exposé.
Je vous laisse apprécier si c’est réussi ou non.

Volterra y montre une scène de l’Ancien Testament : le duel entre le jeune David, champion d’Israël, et son ennemi philistin, le terrible géant Goliath. David l’a abattu avec sa fronde d’une pierre en plein front. Il lui a volé son cimeterre et s’apprête à l’achever.

Malgré son originalité, ce n’est pas ce tableau qui rendit célèbre Volterra. En 1564, c’est lui qui fut chargé de peindre des pagnes sur les nus de la chapelle Sixtine, jugés obscènes par le pape Pie IV. Pour tous et pour longtemps, Volterra devint alors « le peintre des culottes ».

L’École des Chartes, c’est quoi ?

Il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir d’être interviewée par Anne Deguy ainsi que plusieurs autres anciens élèves des « Chartes » à l’occasion du bicentenaire de notre grande école.
Alors pour (re)découvrir cette vénérable maison qui est un peu mon Poudlard à moi et « qui étudie le passé pour mieux comprendre le présent. De l’écriture ancienne au mouvement punk… », c’est par ici dans Les Echos : Les Chartes : plongée dans la plus méconnue des grandes écoles françaises

La vallée des Baleines

À 150 km au sud du Caire, se trouve le Ouadi Al-Hitan, appelé aussi la vallée des Baleines à cause des nombreux fossiles de mammifères marins retrouvés là depuis le début du XXe siècle. Vous avez bien lu, « baleines » et « mammifères marins » ont été retrouvés en plein cœur du désert égyptien.
©www.egypttoursplus.com

Et pour cause : il y a 40 millions d’année, le sable ne recouvrait pas cet oued mais bien le paléo-océan de Thétys. La faune y était très abondante. À ce jour, plus de 1 500 fossiles y ont été retrouvés dont ceux de tortues de mer, serpents, crocodiles, requins et donc baleines.

©tourismdailynews.com
Souvent bien conservés, ils ont révélé des évolutions assez inattendues chez certaines espèces. Ainsi, les squelettes de basilosaurus, « roi des lézards », ont été ainsi nommés car leurs inventeurs pensaient avoir affaire à des lézards en raison de leurs taille (plus de 20 m pour les plus grands) et surtout de leurs pattes. Mais on s’est rendu compte depuis qu’il s’agissait en fait d’ancêtres des baleines. Les spécialistes pensent même désormais que la vallée a été le témoin du passage de la transformation de la baleine d’animal terrestre en animal marin.
© nationalgeographic.com

Sarcophage d’Osiris

Statue de basalte d’Osiris momifié fécondant Isis transformée en oiseau, exposition temporaire de l’Institut du monde arabe, 2015.

Après avoir assassiné Osiris, son frère Seth dépeça son corps et le découpa en quatorze morceaux qu’il dispersa dans toute l’Égypte.
Heureusement, Isis, la sœur-épouse d’Osiris, parvint à retrouver tous les morceaux à l’exception du pénis divin que des poissons avaient mangé (!). Elle reconstitua donc le corps d’Osiris et lui modela un nouveau sexe artificiel. Puis, grâce à sa magie, elle insuffla à nouveau la vie au dieu et se transforma en oiseau pour s’unir à lui. De là naquit Horus, le dieu à tête de faucon.
Osiris, ranimé, ne revint pas sur terre. Il devint le roi du royaume des morts et laissa son fils le venger et devenir le dieu-souverain de l’Égypte.

Palette antique

Je viens de découvrir l’outil de travail d’un des plus vieux ancêtres de mes amis peintres et coloristes : cette émouvante palette en ivoire égyptienne date de 1390–1352 environ avant notre ère. Le cartouche porte le nom royal d’Amenhotep III, «Nebmaâtrê Mérienrê », c’est à dire « Rê est le possesseur [Maître] de la justice, Aimé de Rê ».

© Metropolitan Museum de New York

Les Textes des pyramides

Chambre intérieure de la pyramide du pharaon Ounas à Saqqarah, XXIVe siècle avant notre ère.

Pour la première fois, apparaissent les Textes des pyramides gravés sur ses murs. Ce sont des inscriptions religieuses qui reprennent l’ensemble des idées sur la mort et des coutumes funéraires égyptiennes.

Selon les archéologues, ils dépeignent en fait des pratiques archaïques, parfois déjà abandonnées au moment où ils sont gravés dans la pierre, comme la construction de mausolées en briques ou bien… le cannibalisme :

« C’est ledit Ounas qui mange les hommes, qui se nourrit des dieux. […] C’est Khonsou, couteau des Seigneurs, qui les dépècera pour Ounas et qui extirpera pour lui ce qui est dans leur ventre. […] C’est Chesmou qui les sacrifiera pour Ounas et qui en cuit un morceau sur les fourneaux du repas du soir ! C’est ledit Ounas qui mange leur magie-hekaou et avale leur pouvoir-akh ! »

Hymne cannibale traduit par Claude Carriera.

Découverts par Gaston Maspéro en 1881, les Textes des pyramides sont ici photographiés en 1900.

Carmenta

À chaque époque ses combats…

À la fin du IIe siècle avant notre ère, les Romaines se virent privées par le Sénat du droit de… voyager en voiture. Aussitôt, elle se mirent en grève et refusèrent de « faire des enfants » tant que ce droit ne leur serait pas rendu. Ce fut vite fait.

Apparemment, le Sénat ne leur en voulut pas trop. Il accepta que, tous les 11 et 15 janvier, cette victoire féminine soit commémorée par deux jours de fêtes consacrés à la déesse Carmenta, protectrice de toutes les futures mamans.

Carmenta, miniature de Robinet Testard tirée d’un manuscrit du « De mulieribus claris » de Boccace, vers 1488-1496, BNF, Fr.599, f.22v.

Madame X de John Sargent

John Singer Sargent (12 janvier 1856 – 14 avril 1925) dans son atelier avec le portrait de Madame X, à Paris en 1884, photographie attribuée à Adolphe Giraudon.

Sargent mit un an à peintre le portrait de Virginie Gautreau, une mondaine parisienne, appelé ensuite « Madame X ». S’il est aujourd’hui considéré comme l’un de ses meilleurs tableau, il suscita un grand scandale à l’époque. Le décolleté, accentué dans la première version par une bretelle tombante fut jugé d’une sensualité bien trop provocante, voire malsaine.

Les critiques se déchaînèrent après sa présentation au Salon de 1884 au point que les commandes se tarirent et que Sargent pensa arrêter la peinture pour la musique ou même les affaires. Finalement, il n’en fit rien mais quitta tout de même Paris pour Londres. Là, il laissa le tableau bien en vue dans son atelier mais ne le vendit au The Metropolitan Museum of Art, New York seulement en 1916, après la mort de son modèle. Il y est toujours.