Tout va mal pour Marc Antoine le 1er août de l’an 30 avant notre ère.
Moins d’un an auparavant, en septembre 31, il a perdu la bataille navale d’Actium face à la flotte d’Octavien, le futur Auguste. Il a même dû s’enfuir avec la reine Cléopâtre pour ne pas être fait prisonnier. Ces troupes ne lui ont jamais pardonné. Une grande partie a fait défection et a rejoint son adversaire. Depuis l’ancien triumvir est plongé dans un profond abattement dont même les fastueux banquets d’Alexandrie n’arrivent pas à le tirer.
Il n’a donc rien fait pour retarder l’avance d’Octavien vers la ville. Quand celui-ci a pris Péluse, la cité qui verrouillait le Nil, Antoine a perdu ses derniers alliés orientaux et ce qui restait de sa cavalerie et de sa flotte, sans même réagir ou presque.
Alors ce 1er août, Octavien et les siens sont entrés sans difficulté dans Alexandrie. Depuis les rumeurs les plus folles courent les rues. Il paraîtrait même que Cléopâtre n’a pas voulu tomber aux mains de son vainqueur et s’est suicidée dans son palais ! Pour Marc Antoine, désespéré, c’est une nouvelle trahison, la pire de toutes. Mais lui non plus ne tombera pas aux mains d’Octavien. Sans attendre, il se jette sur son épée. Hélas, la rumeur de la mort de la reine est totalement fausse. Prévenue, elle se précipite auprès de son amant, mais c’est trop tard. Il est mourant.
Cléopâtre se tuera à son tour une douzaine de jours plus tard. Octavien sera sans doute déçu qu’elle ne figure pas à son futur triomphe à Rome, mais il sera beau joueur. Comme Marc Antoine a demandé par testament à être enseveli avec la reine, le futur empereur leur fera donner une sépulture commune mais, même aujourd’hui, nul ne sait où elle se trouve.
Ci-dessous :
Marc Antoine et Cléopâtre, interprétés par James Purefoy et Lynsey Marshal dans la deuxième saison de la série Rome (2007).
Ô joie ! Milou m’a rapporté ce matin mes premiers exemplaires des deux éditions du tome 9 d’ Alix Senator envoyés par Casterman.
Mais ce petit coquin a tenu à me les jouer à pile ou face. Résultat, j’ai perdu et c’est lui qui peut les lire en premier.
Le 21 août prochain, les lecteurs d’ Alix Senator seront face à leur éternel dilemme : acheter l’album classique ou premium.
Et vous quel choix ferez-vous ?
En attendant, après vous avoir montré la couverture version classique, voici la version premium ainsi que la première page du dossier historique « Aqua romana, qui contrôle l’eau, contrôle Rome » illustré par Thierry Démarez et écrit par moi.
On ne parlait pas encore de bouleversement climatique en 11 avant notre ère mais la canicule était déjà bien présente à Rome. L’accès à l’eau des centaines de milliers d’habitants de la capitale impériale était à la fois une nécessité très quotidienne et un enjeu de pouvoir considérable.
Quand Suétone veut montrer que César était vraiment trop sympa :
[César] était fort doux de nature, même dans ses vengeances. Quand il eut pris, à son tour, les pirates dont il avait été le prisonnier, et auxquels il avait alors juré de les mettre en croix, il ne les fit attacher à cet instrument de supplice qu’après les avoir fait étrangler.
Suétone, Vie de Jules César LXXIV
( illustration : Alix senator, tome 1, avec Thierry Démarez, chez Casterman BD)
L’an dernier, dans La Puissance et l’éternité, le sénateur Alix vous entrainait dans l’antre de la Sibylle de Cumes où une terrible surprise l’attendait.
A la rentrée prochaine, c’est un tout autre genre de tunnels qu’il parcourra dans Les Spectres de Rome. Mais ce qu’il y trouvera sera tout aussi terrifiant, promis.
Tous les 24 mars, avaient lieu les Sanguinaria, la fête d’Attis, un dieu oriental très important dans Alix Senator. Ce jeune prince était le modèle des galles, les prêtres de Cybèle dont Khephren, le fils d’Alix et d’Enak devient bien malgré lui l’avatar.
Les deux pages ci-dessous vous raconte son mythe.
Sa fête est d’abord une journée de deuil pendant laquelle les fidèles jeûnent et les galles se flagellent et se tailladent les bras. C’est aussi ce jour-là que ceux qui veulent les rejoindre participent aux rituels d’auto-castration.
Mais, dès le lendemain, tous retrouvent leur joie et célèbrent par des chants et des banquets la résurrection d’Attis aux côtés de la Grande Déesse. Le jeune homme est avant tout une divinité de la végétation qui meurt et renaît symboliquement à chaque début de printemps.
Au 1er siècle de notre ère, son culte à mystère devint l’un des plus importants de l’empire romain.
Pour en savoir plus sur Attis, Cybèle, les galles, vous pouvez aller sur le site Alix senator ou, pour ceux qui l’ont, lire le cahier premium du tome 5 sur les divinités orientales.
Marcellus, le fils d’Octavie et neveu d’Auguste mourut en 23 avant Jésus-Christ à 19 ans. Je ne pourrai donc jamais l’utiliser dans Alix Senator. Et c’est bien dommage !
Pour compenser, je vous présente sa statue réalisée sans doute à la demande de son oncle pour son monument funéraire par le sculpteur grec Cléoménès l’Athénien. Il reprend le type classique d’un « Hermès orateur », Hermès le messager des dieux, le dieu des marchands, des voleurs et un des plus beaux parleurs de l’Olympe.
En général, on montre cette statue de face mais je me demande si je ne préfère pas l’autre côté…
Pour les curieux, « callipyge » veut dire « aux belles fesses » ((καλός / kalόs = « bon, beau », πυγή / pugế = « fesse »))
Ô joie ! « Les Spectres de Rome », les neuvièmes aventures d’ Alix Senator seront dans toutes les bonnes librairies dès le 21 août prochain. J’ai déjà hâte d’avoir ce nouvel album en main.