Utopiales 2019

Je serai comme tous les ans et toujours avec autant de plaisir au prochain festival des Utopiales de Nantes. Il se tiendra à la Cité des Congrès du 31 octobre au 3 novembre prochain sur le thème de « Coder/Décoder » puisqu’ « en perçant les codes cryptés dans toutes les pensées, les actions, les réalisations et la chair même de l’humanité,
la science-fiction s’est attachée de tout temps à décoder notre réalité. »

Je serai, bien sûr, là pour discuter avec vous mais aussi participer à plusieurs tables rondes :

– jeudi 31 octobre
10h30 — Scène Shayol : Cryptographie
Conserver des données, transmettre l’information, ne pas la rendre forcément accessible à tout le monde, voilà ce qui pourrait définir l’invention de l’écriture dont l’usage ne s’est répandu que depuis environ deux siècles alors que l’humanité en use depuis un peu plus de 5000 ans. La cryptographie serait-elle une couche de complexité sur ce qui l’était déjà ?
Avec : Éric Gauthier, Laura Fernández, Valérie Mangin Modération : Marion Cuny

– samedi 2 novembre
13h30 — Scène Shayol : L’exercice du pouvoir Combien de romans de science-fiction théorisent la montée des extrêmes et la fin de la démocratie ? La grogne sociale s’est faite mondiale. Manifestations violemment réprimées, surdité étatique aux revendications et rejet des migrations amènent désormais le citoyen à s’interroger sur l’avenir de la démocratie. Celle-ci est-elle devenue un mensonge d’État ? Avec : Valérie Mangin, Guillaume Lavenant, Tade Thompson Modération : Yann Olivier

19h00 — Salle Tardis : L’Antiquité décode le futur
Trois des auteurs de MMCXIX Les futurs des Belles Lettres évoquent comment ils ont travaillé à ce recueil qui célèbre le centenaire de la maison d’édition éponyme, mais aussi, plus généralement, comment les mythes, l’histoire et les thèmes de l’Antiquité sont revisités par la science- fiction et permettent de la décoder.
Avec : Valérie Mangin, Pierre Bordage, Raphaël Granier de Cassagnac
Modération : Vincent Bontems

– dimanche 3 novembre
16h – Scène Hetzel : Léonard de Vinci
Le 2 mai 1519, il y a donc 500 ans, mourrait à Blois le signor Leonardo di ser Piero da Vinci, appelé aussi Léonard de Vinci. Son prénom est devenu synonyme de génie touche à tout, on le retrouve en bande dessinée mais aussi en série télé. De la peinture à l’ingénierie, en passant par la philosophie, hommage à l’incarnation de l’Homme Parfait de la Renaissance.
Avec : Ada Palmer, Stéphane Levallois, Valérie Mangin Modération : Xavier Mauméjean

Et pour découvrir le reste du programme, c’est par ici : Toutes les tables rondes, les expos, les films…

La reddition de Vercingétorix

Le lendemain de la défaite d’Alésia, le 27 septembre 52 av. J.-C., Vercingétorix se rend à César ou lui est livré après un échange diplomatique. Selon la légende, c’est un acte de « devotio » : il offre sa vie en échange de celle des autres survivants, qui seront effectivement épargnés par César.

Longtemps négligé par les historiens français qui s’intéressent peu aux Gaulois, Vercingétorix n’est « redécouvert » qu’au XIXè siècle. Sous la Troisième République, il devient un héros national, celui qui résiste envers et contre tout à l’envahisseur et qui finit par se sacrifier à un vainqueur cruel et vindicatif. Il faut dire qu’on est juste après la défaite de 1870 face à l’Allemagne.

C’est cet esprit nationaliste qui anime la grande peinture de l’époque et le fameux tableau de Lionel Royer (ci-dessous). Aujourd’hui, on envisage le personnage avec plus de recul mais il reste une figure populaire qui apparaît à la télévision, dans les jeux vidéo ou, bien sûr la bande dessinée.


Ci-dessous :
– Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Lionel Royer, 1899, musée Crozatier du Puy-en-Velay.
– Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, de Jacques Martin dans Alix, Le Le Sphinx d’or, 1956.
– Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, d’Uderzo et Goscinny dans Astérix, Le Bouclier arverne, 1968.

La chute d’Alésia

C’est traditionnellement le 26 septembre 52 av. J.-C. qu’on situe la fin d’une des grandes batailles de l’histoire de France qui est aussi une des batailles les plus importantes de la série Alix: le siège d’Alésia.

Arrivé en Gaule en 58, César en contrôle la majeure partie quand Vercingétorix se révolte contre lui au début de l’année 52. Malgré sa victoire de Gergovie, le chef arverne finit encerclé dans l’oppidum d’Alésia, l’actuelle Alise-Sainte-Reine, au début de l’été.

Fin septembre, une puissante armée de secours vient enfin tenter de le délivrer mais elle subit plusieurs revers. Le 26 septembre, Vercassivellaunos, un cousin de Vercingétorix, prend la tête des meilleures troupes gauloises et se lance dans ce qui va être la bataille décisive.

Les Romains, attaqués par ces hommes mais aussi par les assiégés qui tentent une sortie, commencent à perdre pied. Mais César ne cède pas et il a une bonne idée tactique : au lieu de demander à toute sa cavalerie germaine d’aller au secours des Romains les plus en difficulté, il en envoie la moitié attaquer l’ennemi à revers.

Surpris, les Gaulois de l’armée de secours paniquent. Beaucoup essaient de s’enfuir et sont massacrés par les Germains. Vercassivellaunos est capturé. Voyant ce désastre, Vercingétorix ne peut plus d’ordonner le repli de ses propres guerriers. C’est la fin du dernier espoir gaulois.

Ci-dessous :
Un vétéran de l’armée de secours gauloises raconte la dernière bataille dans “Vercingétorix”, Alix, par Jacques Martin, éditions Casterman.

Exposition Alix senator

À partir du 19 septembre prochain, vous pourrez admirer (et acheter) les magnifiques planches que Thierry Démarez a réalisées pour le tome 9 des aventures d’Alix senator à la librairie Bulles en Têtes située 42 rue le Peletier dans le 9e arrondissement de Paris.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici les 5 premières pages des Spectres de Rome version noir et blanc :

MMCXIX : Les Futurs des Belles Lettres

Ce printemps, j’ai eu le plaisir de sortir de ma zone de confort pour écrire pour la première fois une nouvelle de science fiction. C’était d’autant plus “inconfortable” (et excitant) que je savais qu’elle serait publiée à côté de récits de maîtres du genre : Norman Spinrad, Raphael Granier de Cassagnac et Pierre Bordage.
Heureusement, la thématique m’était familière : les Éditions Les Belles Lettres fêtent cette années leurs cent ans et voudraient qu’on s’interroge sur leurs futurs en MMCXIX.
Pour moi, en 2119, les textes anciens seront plongés dans “La Nuit des livres”, leur futur sera sombre (vous me connaissez) mais pas désespéré. Il suffira d’une Page pour ramener le jour.

Ce sera en librairie le 18 octobre.

Un tout grand merci à Vincent Bontems alias Lucien 2.0, éditeur aussi intéressé par les passés que par les futurs, pour sa confiance et son soutien.

Via Appia

La première page du dernier Alix Senator que je vous montrais la semaine dernière se déroule sur la Via Appia. Vous avez déjà vu plusieurs fois cette route romaine dans la série car c’est elle qui reliait Rome au port de Brundisium (Brindisi) d’où partaient les bateaux vers l’Orient. Et Alix devenu sénateur a un faible certain pour l’est de la Méditerranée… 🙂

Aujourd’hui, la Via Appia existe toujours. On peut encore y voir quelques-uns des tombeaux qui l’entouraient dans l’Antiquité, quand il était interdit aux morts de côtoyer les vivants et donc d’installer leur dernière demeure à l’intérieur des cités.
Mais les parias qui trouvaient refuge dans les tombes – prostituées, lépreux, mendiants… – ne sont plus là. Aujourd’hui, on y croise plus que des promeneurs et des touristes en quête d’un peu de fraîcheur.

Piscina mirabilis

Les Spectres de Rome, le tome 9 d’ Alix Senator, se terminent dans un endroit grandiose qui a malheureusement disparu de nos jour : le réservoir où se déversait l’eau de trois aqueducs arrivant à l’est de Rome.

Mais il nous reste d’autres constructions romaines du même genre dont une près de Naples. Alimentée à l’origine par l’ « Aqua Augusta », un autre aqueduc, elle est si spectaculaire qu’on l’appelle depuis le XVIe siècle, « piscina mirabilis ». Ce gigantesque réservoir d’eau potable a été creusé dans la pente au-dessus du port de Misène : l’endroit idéal pour approvisionner en eau les navires militaires qui stationnaient dans la baie. Haut de 15 m, il était long de 72 et large de 25. Sa capacité totale était de 12 600 mètres cubes.

Les trous que vous voyez entre les voûtes servaient à ventiler la piscina mais aussi d’emplacement aux machines qui prélevaient l’eau et l’envoyaient dans les canalisations qui la distribuaient.