Alix : extrait de la Reine des Amazones

Juste pour le plaisir : un extrait de la page 2 du prochain Alix, La Reine des Amazones à paraître cet automne.
C’est un retour aux sources pour le futur sénateur qui se livre à son sport favori : la course de char.
Mais il a un adversaire de choc cette fois…
Publié le Catégories Actualités personnelles, Alix, Livres
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Thésée et le Minotaure à la Renaissance

Voici un extrait d’une peinture Renaissance représentant le mythe de Thésée et du Minotaure. Elle a été réalisée en Italie au XVIe siècle par un anonyme de l’École du Maître des cassoni Campana et conservée au Louvre.

Dans le labyrinthe, le prince athénien, attendu par Ariane et sa sœur Phèdre, tue le Minotaure vu comme une variation du centaure, un homme au bas du corps de taureau, plutôt que sous sa forme habituelle pour nous d’homme à tête de taureau.

Si on regarde ensuite la peinture complète, on s’aperçoit qu’elle enchaîne, sans les séparer, les différentes étapes du mythe un peu dans le désordre.

– Au premier plan à gauche, on voit, Ariane, accompagnée de sa sœur Phèdre, donner son fameux fil à Thésée. Derrière eux, toujours à gauche, on les voit déjà discuter tous les trois devant une sorte de palais.

– Entre ces deux scènes, on a le bateau dans lequel Thésée est venu en Crète avec d’autres jeunes Athéniens et Athéniennes pour être sacrifié au Minotaure.

– Plus à droite, Thésée se dirige vers le labyrinthe.

– Derrière celui-ci, on voit le même genre de créature combattre des guerriers et finir par être capturée par eux : peut-être est-ce le père du Minotaure, le fameux « taureau » envoyé par Poséidon, le dieu de la Mer, dont Pasiphaé, la reine de Crète, tombe amoureuse. Il aurait alors déjà un buste d’homme comme son futur fils.

– Enfin, au centre de l’arrière-plan, on voit des bateaux aux voiles noires s’éloigner sur la mer : c’est le bateau de Thésée qui retourne à Athènes, victorieux mais ayant oublié de mettre des voiles blanches pour prévenir son père, Égée, de l’issue heureuse de son aventure.

Yuanyuan’s bubbles

En 2018, j’écrivais Yuanyuan’s bubbles, l’adaptation d’une nouvelle du grand auteur de SF chinois Liu Cixin, pour un éditeur de Pékin : FT Culture. Puis, Steven Dupré, déjà mon complice sur Le Club des prédateurs l’a mise en images. Et Cyril Saint-Blancat l’a mise en couleurs.

L’album est sorti en Chine en 2020 où, malgré la pandémie, il a connu un réel succès.
Aujourd’hui, il sort chez nous en version française aux éditions Delcourt. Il s’appelle désormais Pour que respire le désert et je compte sur vous pour lui faire un bon accueil.


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Résumé éditeur :
“La passion de Yuanyuan pour les bulles de savon irritait son père depuis toujours. Lui qui avait voué sa vie à la protection de la Cité de la Route de la Soie contre une désertification galopante, ne pouvait admettre son goût pour la légèreté.
Oublierait-il que nombre de d’avancées scientifiques naissent d’une idée fantaisiste, jaillissent d’esprits originaux et créatifs ?”
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Pour que respire le désert

Pour que respire le désert ou comment l’amour d’une petite fille pour les bulles de savon va sauver une cité de la désertification…


Mercredi prochain, sort aux Éditions Delcourt, l’adaptation d’une nouvelle du grand auteur de sf chinois Liu Cixin que j’ai réalisée avec Steven Dupré au dessin et Cyril Saint-blancat aux couleurs.

Vous pouvez en découvrir les 10 premières pages sur ActuaLitté ici : Preview : pour que respire le désert.

Résumé de l’éditeur :
“La passion de Yuanyuan pour les bulles de savon irritait son père depuis toujours. Lui qui avait voué sa vie à la protection de la Cité de la Route de la Soie contre une désertification galopante, ne pouvait admettre son goût pour la légèreté.
Oublierait-il que nombre de d’avancées scientifiques naissent d’une idée fantaisiste, jaillissent d’esprits originaux et créatifs ?”

Akrotiri, la perle de Santorin

L’île de Santorin, Théra dans l’Antiquité, a été ravagée par une gigantesque explosion volcanique vers 1600 avant notre ère. Au XXe siècle, des archéologues ont fait (à tort) de ce cataclysme l’origine du mythe de l’Atlantide. Spyridon Marinatos, le premier d’entre eux, est venu dans l’archipel pour essayer de corroborer son hypothèse à partir de 1967. Il y découvrit que la catastrophe avait détruit au passage une prospère cité de plusieurs milliers d’habitants. Ce lieu de fouille est appelé aujourd’hui Akrotiri.

 

La vie s’y organisait autour de bâtiments à étages qui servaient autant à l’artisanat (poterie, métallurgie, fabrication d’amphore, de tissus… ) qu’à l’habitation. La prospérité venait du commerce de ces fabrications locales ainsi que de celui du vin, de l’huile, du miel. Elle a permis l’importation de viandes et d’artefacts variés de Grèce, mais aussi la construction d’un premier réseau d’égouts et la réalisation de fresques qui n’ont rien à envier à celles de Cnossos.

Heureusement, l’éruption a fait très peu de victimes à Akrotiri : la plupart des habitants ont réussi à fuir à temps. Quand les tremblements de terre annonciateurs du pire ont débuté, ils ont vidé entrepôts et maisons et sont allés se mettre en sûreté. On ignore ce qu’ils sont devenus exactement. En tout cas, ils ne sont pas revenus chez eux. L’éruption a rendu leur île inhabitable pour plusieurs siècles.

Santorin, la Crète et l’Atlantide

Le temple du Minotaure, le mystérieux sanctuaire atlante que découvre Alix dans sa dernière aventure, se situe près d’une île des Cyclades, Théra, appelée Santorin de nos jours. Ce n’est pas un hasard.

L’Atlantide est une civilisation imaginaire décrite par Platon, un philosophe du Ve siècle avant notre ère. On l’a cherchée ensuite partout dans le monde, mais c’est seulement le XX e siècle qui l’a associée avec la Crète et plus encore avec Santorin, située à 100 kilomètres environ au nord de la grande île.

L’île de Santorin, an 2000 – EOS photo NASA

Tout a commencé avec l’archéologue Spyridon Marinatos. En 1939, il a effectué des fouilles en Crète et posé l’hypothèse que la pierre ponce trouvée dans le sol provenait d’une éruption du volcan de Santorin. Pour lui, un tsunami causé par cette même éruption a entraîné la chute de la civilisation minoenne et le mythe de l’Atlantide est né du souvenir déformé de cette catastrophe.

De fait, Santorin a connu une énorme éruption vers 1600 avant notre ère, une des plus puissantes de notre Histoire. Le volcan a été pulvérisé ou s’est effondré sur lui-même. La mer est entrée en contact avec la lave qui devait atteindre les 1000° C. Ce brutal choc thermique a engendré un gigantesque tsunami. Au moins trois vagues de plus de vingt mètres de haut ont pénétré les côtes de la Crète sur des centaines de mètres emportant tout sur leur passage. Mais on pense aujourd’hui que cela a été insuffisant pour causer la décadence de l’île. Elle ne s’est produite vraiment que quelques siècles et quelques autres catastrophes plus tard.

Le cataclysme a-t-il néanmoins inspiré l’Atlantide ? Rien n’est moins sûr non plus. Il n’est pas évoqué par Platon, ni par aucun autre auteur de l’Antiquité. Sa date ne correspond pas à celle donnée pour la disparition de la cité légendaire et la géographie de celle-ci est très différente de celle de Santorin. Le plus probable est donc que le rapprochement fait entre la catastrophe réelle et le récit platonicien est aussi erroné qu’il peut être stimulant pour l’imagination.

Le Disque de Phaistos

En 1908, l’archéologue Luigi Pernier a découvert un bien curieux objet dans les ruines du palais minoen de Phaistos, en Crète : un disque d’argile de 16 cm de diamètre couvert de hiéroglyphes inconnus disposés en spirales.

Peut-être s’agit-il d’un texte dans une écriture encore indéchiffrée à ce jour. Il daterait du IIe millénaire avant notre ère. Mais aucun autre objet du même type n’a encore été découvert et certains savants pensent qu’il peut s’agir d’un faux réalisé début XXe siècle.

Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler dans le dernier Alix Senator, mais j’en aurais bien fait un exemple de la mystérieuse écriture atlante que Kachta et Tefnout cherchent à décrypter en vain pour l’instant.

La déesse aux serpents

« Déesse aux serpents », datée de 1600 avant notre ère, trouvée à Cnossos et conservée au Musée archéologique d’Héraklion. © Jebulon

 

Voici la déesse aux serpents, une des plus célèbres statuettes de l’art minoen.

Elle a été retrouvée dans les ruines de Cnossos et restaurée par Arthur Evans, le premier archéologue à avoir redécouvert l’endroit. Mais Evans avait tendance à « réinventer » les objets qu’il trouvait et on se demande aujourd’hui si certaines parties ( dont la tête) voire l’objet entier ne sont pas des faux.

Reste que d’autres statuettes reprenant la même thématique ont été découvertes aussi depuis. Elles sont souvent interprétées comme des représentations d’une déesse-mère à la féminité à la fois sauvage et subversive. Base d’une religion matriarcale, elle aurait dominé un panthéon crétois constitué d’un jeune dieu et de divinités mineures liées à la nature : esprits de la végétation (griffons, animaux ailés), arbres ou monts sacrés.

Poulpe minoen

Bon, j’imagine bien que vous aurez la tête à autre chose ce week-end mais…

Le Minotaure n’est pas le seul monstre que va croiser le sénateur Alix dans son aventure crétoise. D’ailleurs, les habitants de Cnossos ou d’Héraklion n’avaient pas une fascination uniquement pour le taureau: ils ont aussi souvent représenté les créatures marines dans leur art. Beaucoup de leurs vases sont ornés de poulpes dont les tentacules permettent de nombreux effets graphiques.

Vase minoen orné d’un poulpe, réalisé vers 1500 avant notre ère, conservé au musée archéologique d’Héraklion en Crète.
© Wolfgang Sauber

Des palais labyrinthes

Qui dit minotaure dit labyrinthe. On a souvent assimilé à ce dernier les fameux « palais » crétois de Cnossos, Phaistos ou Malia.

Apparus vers 2000 avant notre ère, ces constructions sont aussi complexes que gigantesques. Elles comprennent des habitations, des ateliers, des entrepôts et des sanctuaires organisés autour d’une grande cour.

On a longtemps voulu y voir des résidences royales mais on ignore en fait quelle était leur fonction exacte : centre administratif, religieux, commercial ?

Aujourd’hui, on peut encore admirer certaines de leurs magnifiques fresques réalisées pour la plupart vers 1500 – 1400 avant notre ère, même si elles ont du être rénovées parfois de manière (trop) lourde par les premiers archéologues.