Célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint chrétienne, Halloween est une fête d’origine païenne, provenant des îles anglos-celtes.
Son nom est une contraction de l’anglais (et non du Celte) « All Hallows-Even » = « the eve of All Hallows’ Day » = « la veille de tous les saints ». Cependant, la plupart des historiens du folklore européen considèrent Halloween comme une survivance de Samain, une fête célébrée au début de l’automne par les Celtes qui marquait plutôt pour eux le nouvel an. La nuit de Samain n’appartenait ni à l’année qui se terminait ni à celle qui commençait. C’était le moment où l’autre monde se confondait avec le monde réel et où les mortels pouvaient communiquer avec les morts et les divinités.
De leur côté, les catholiques ont commencé à commémorer les martyrs à Rome à partir de 619. Ils le faisaient le 13 mai, jour des anciennes Lemuria, pendant lesquelles les Romains païens conjuraient les mauvais spectres. Mais, au IXe siècle, le pape Grégoire IV transforma cette fête en célébration de tous les saints et la déplaça au 1er novembre, peut-être pour christianiser Samain et ses équivalents locaux.
Puis, en 998, les moines de Cluny commencèrent à célébrer tous les fidèles morts le 2 novembre. Rome adopta officiellement cette fête des défunts au XIIIè siècle.
Mais la fête du 31 octobre, resta toujours une fête très populaire en Irlande, en Écosse et au Pays de Galles. D’ailleurs Jack-o’-lantern, la citrouille lanterne, est elle-même dérivée d’une légende irlandaise.
Jack aurait été un ivrogne, un avare qui joua plusieurs fois des tours pendables au diable. A sa mort, il ne put donc entrer ni au paradis, ni en enfer : il fut condamné à errer éternellement avec un navet creusé et contenant un charbon ardent pour s’éclairer.
Au XIXe siècle, apparut, toujours en Irlande et en Écosse, une nouvelle tradition : les enfants allaient de maison en maison pour prier et chanter en échange de « soul cakes ». Cela s’exporta aux État-Unis et au Canada en même temps que le reste de la fête d’Halloween avec l’arrivée massive d’émigrants irlandais et écossais sur le sol américain, notamment à la suite de la Grande famine en Irlande (1845-1851). Vers 1930, cette pratique y devint le « trick-or-treating ». Aujourd’hui, les enfants se déguisent toujours en petits monstres et visitent toujours leur quartier orné de squelettes, de citrouilles maléfiques et de chapeaux de sorcières pour récolter des bonbons.
En France, la célébration d’Halloween s’est développée surtout dans les années 90 du siècle dernier à l’initiative de quelques grandes marques. Mais, vue surtout comme un phénomène commercial et marketing, elle s’est essoufflée progressivement (jusqu’à son retour en force grâce à un prochain effet de mode ?).
Les églises chrétiennes cherchent d’ailleurs à en décourager la célébration qui concurrence pour eux la Toussaint et la fête des morts.