Traces de la grande guerre… des Gaules

Dans le tome 10 d’Alix Senator qui sort la semaine prochaine, vous verrez que je remercie tout spécialement un bon copain : Pascal Mériaux. Pas le Pascal Mériaux qui fait partie de l’organisation du festival d’Amiens, mais le Pascal Mériaux des Éditions de la Gouttière.

Sans lui, je n’aurais sans doute pas pensé aborder les thèmes de la conquête de la Gaule par les Romains et surtout des terribles séquelles, physiques et psychologiques, laissées par les combats sur les combattants.

Pourtant, Alésia, la défaite gauloise, le sort des vaincus en général sont des thèmes très importants dans l’univers d’Alix. Avant d’être sénateur, il est lui-même un orphelin de guerre réduit en esclavage par ceux-là même qui ont tué son père. Ce sont les Parthes et non les Romains mais cela change peu de choses au final. Pourtant, c’est comme ça, sans Pascal, j’aurais sans doute laissé ces thèmes en friche encore un moment.

Heureusement, en 2017, il nous a parlés, à Denis et moi, d’un projet de collectif qu’il avait pour l’année suivante. Cela devait s’appeler Traces de la Grande Guerre et offrir des visions d’auteurs de la Première Guerre mondiale et des conflits en général. Nous avons tout de suite accepté de participer et nous avons entraîné dans l’aventure le reste de l’Atelier Virtuel. Mon histoire courte, Guerre éternelle, montre un garçon de la préhistoire découvrant que sa forêt allait être le lieu de batailles récurrentes pendant des siècles, des millénaires même. Je pensais surtout au nord de la France en écrivant ce scénario, et puis à ma région natale, la Lorraine, aussi.

Bien sûr, parmi tous ces combattants, je n’ai pas pu m’empêcher d’inclure des Romains. C’était trop tentant. C’est alors que j’ai eu le déclic : le prochain Alix senator que j’allais écrire devait parler de cette « guerre éternelle » et de ses traces indélébiles. J’ai commencé à me documenter sur la guerre des Gaules et à relire les albums d’Alix classique qui en parlaient. Et je me suis lancée…

Extrait de “Guerre éternelle”, dans le collectif Traces de la Grande Guerre, par l’Atelier virtuel. Éditions de la Gouttière.

Sans Pascal donc, sans ses Traces de la Grande Guerre, il n’y aurait pas eu de Forêt carnivore. Ça mérite bien un très grand merci, sur l’album, comme ici sur mon site.

Alix senator 10 : premières pages

Le tome 10 d’Alix senator, La Forêt carnivore, sera disponible dans toutes les bonnes librairies le 3 juin prochain.

Un petit rappel de l’intrigue ?

Après les terribles événements des Spectres de Rome, notre sénateur préféré a décidé de retourner en Gaule . Il veut retrouver ses racines et renouer avec la famille de son cousin Vanik. Mais il va découvrir que, si tout ou presque a changé depuis la conquête de César, le passé est loin d’être mort. La guerre des Gaules ne sera jamais vraiment terminée tant que des revenants hanteront la forêt d’Alésia.

En attendant tout pouvoir lire, voici les premières pages pour vous mettre définitivement l’eau à la bouche. Comme vous voyez, la première page fonctionne en écho avec la couverture ou plutôt c’est la couverture qui fonctionne comme en écho avec elle, comme si la même scène se reproduisait avec plusieurs dizaines d’années d’écart.

Sortie Alix senator et Jhen

Amis lecteurs, les nouvelles aventures d’ Alix Senator et de Jhen seront disponibles dans votre librairie préférée dès le 3 juin prochain.
Je suis très contente de les voir enfin “exister”, même si j’aurais aimé que les circonstances soient différentes évidemment.

Yuanyuan’s bubbles

Ô joie ! Yuanyuan’s bubbles, l’album que j’ai réalisé avec mes deux complices Steven Dupré et Cyril Saint-Blancat d’après une nouvelle du grand auteur de science-fiction Liu Cixin, est sorti en Chine depuis deux jours.

Il est accompagné de trois autres adaptations notamment celle de The wandering Earth, réalisée par deux experts en grand spectacle : Christophe Bec et Stefano Raffaele.

Ces albums sont édités à Pékin par Citic mais vous pourrez les retrouver aux éditions Delcourt sans doute l’année prochaine.

Merci encore à Corinne Bertrand et à FT Culture qui ont rendu possible cette grande aventure !

Pazuzu

Oui, amis amateurs de culture pop, le démon Pazuzu existait bien avant Adèle Blanc-Sec et le film L‘Exorciste.

Voici sa statuette conservée au musée du Louvre. Vous pouvez admirer sa tête de dragon, ses (quatre) ailes et ses pattes de rapace. Elle date du début du Ier millénaire avant notre ère.

À cette époque, Pazuzu était considéré par les Assyriens, un peuple vivant notamment dans l’Irak actuel, comme un démon maléfique. Il était lié aux vents d’ouest censés amener la peste. Mais cela ne l’empêchait pas d’être aussi souvent invoqué comme un bienfaiteur: il avait le pouvoir de chasser d’autres créatures maléfiques, notamment sa femme, Lamashtu, réputée apporter elle aussi bien des maladies.

Interview sur Alix Mag

Les prochains Alix senator et Jhen devaient sortir dans quelques jours. Ce ne sera, bien sûr, pas le cas. mais il en faut plus pour arrêter un passionné comme Stéphane Jacquet.

Vous pouvez donc lire ma nouvelle interview sur La Forêt carnivore et le Conquérant dès aujourd’hui sur le site Alix Mag. C’est par ici : Valérie Mangin, d’Alix senator à Jhen

Sorties repoussées pour Alix senator 10 et Jhen 18

C’était devenu inévitable : les sorties du tome 10 d’ Alix Senator et du tome 18 de Jhen sont repoussées sine die.

Ce n’est pas ce qui arrive de pire en ce moment, j’ai même de la chance par rapport à mes amis auteurs dont les livres sont parus au moment même où les librairies fermaient.

J’ai évidemment un peu de vague à l’âme, mais ce n’est que partie remise. On se rattrapera dès que tout ça sera derrière nous. 🙂

D’ici là, bon courage à tous, en particulier à ceux qui sont en première ligne !

 

Les Ides de Mars

Au matin des ides de mars 44 avant Jésus-Christ, Jules César, mon dictateur perpétuel préféré, était assassiné de 23 coups de couteau par une conjuration de sénateurs au pied de la statue de Pompée, son meilleur ennemi.

Menés par Marcus Junius Brutus et Caius Cassius Longinus, ces grands aristocrates romains s’opposaient à la dérive autocratique de César. Ils ne se rendaient pas compte que leur défense désespérée de la République romaine traditionnelle allait relancer les guerres civiles et surtout ouvrir la voie au petit-neveu de César, le futur Auguste.

J’ai toujours voulu représenter ce tragique événement dans une de mes BD. Cela paraissait difficile dans Alix Senator qui se déroule une trentaine d’années après. Mais j’ai trouvé une solution dans la lignée de Jacques Martin. Ne pouvant raconter directement l’aventure de Spartacus, il consacre un album à son fils où un ancien révolté évoque ses souvenirs de la guerre servile. Dans Alix Senator, j’imagine donc que Césarion a survécu à la chute de l’Égypte, complote contre Auguste et connaît la même fin tragique que son père supposé.

Ci-dessous, la mort de Césarion dans Alix Senator, tome 3 : La Conjuration des Rapaces.

M’enfin !

Le 28 février 1957, un nouvel (anti-)héros arrive dans le n°985 du Journal de Spirou : Gaston.

Dessiné par André Franquin, il a été annoncé les semaines précédentes par de mystérieuses traces de pas dans les marges du journal. S’il porte alors le costume et le nœud papillon, il prend le look décontracté qu’on lui connaîtra jusqu’à la fin de la série dès le 15 mars.

Pourtant, il faut attendre le 25 avril pour que Fantasio, l’ami de Spirou qui est aussi le secrétaire de la rédaction fictionnel du journal, explique sa venue : Gaston ne se souvient plus de qui l’a embauché mais il est sûr que c’était pour un emploi de « héros de Bande Dessinée ». Malheureusement, personne ne se rappelle non plus avoir pensé à lui pour l’intégrer dans une des séries du journal.

Gaston est donc le premier « héros sans emploi » de l’histoire de la Bande Dessinée. Par défaut, il finit par intégrer le service courrier de la rédaction du journal. La multitude ses gaffes finira par lui valoir un nom de famille et… ravir les lecteurs: Gaston connaîtra les joies de l’album dès 1960. Franquin n’arrêtera sa série qu’en 1991.