Rencontre à Bayeux

Vous avez envie de discuter de peplum, de SF ou des deux ? Alors venez me retrouver le samedi 9 novembre à 15h à la (superbe) Librairie Metropolis de la bonne Ville de Bayeux.

En plus, je vous signerai mes derniers opus : Alix Senator ( Casterman BD) et MMCXIX : les Futurs des Belles Lettres (Éditions Les Belles Lettres ).

Petit retour sur le Fléau des dieux

Le 23 octobre 425, le jeune Valentinien III devenait empereur d’Occident. Vous ne le connaissez sans doute pas mais c’est sous son règne qu’Attila attaqua l’empire romain et affronta le patrice Flavius Aetius.

Valentinien est donc aussi un des personnages principaux du Fléau des dieux, la version space opera que j’ai réalisée avec Aleksa Gajic de la guerre des Huns contre les Romains.
Voici donc deux pages du tome 3… On est à Rome et l’impératrice Galla Placidia, mère de Valentinien, flirte avec Flavius Aetius… Enfin croit-elle : c’est en fait sa fille Flavia qui a pris sa place sous son armure.
Ça m’a beaucoup amusé à l’époque de changer le sexe du défenseur de l’empire romain. Et une jeune fille chef d’armée dans la BD, ce n’était pas si courant que ça à l’époque. Ça a beaucoup fait jaser.

Les évêques de la cathédrale

Comme tous les ans, les évêques de la cathédrales de Bayeux se préparent pour Halloween… pardon, la Toussaint.

Ces impressionnantes statues (2 m de haut pour 500 kg) proviennent en fait de la façade de la cathédrale. Au nombre de dix, elles sont été déposées en 2009 car leurs fixations étaient érodées et elles-mêmes avaient subi les outrages du temps et de la météo. Elles sont actuellement exposées en bas de la tour nord (celle de gauche quand on est sur le parvis).
Sculptées sans doute au XIIIe s, on ne sait pas qui elles représentent exactement.

MMCXIX en librairie

Depuis ce matin dans toutes les bonnes librairies de la Terre et d’ailleurs. (J’allais dire de Rome et d’ailleurs par réflexe, mais mon sénateur préféré n’est pas le coup cette fois-ci.)

“Au début de la Première Guerre mondiale, un érudit se désolait de ne pouvoir emporter dans son paquetage une édition critique française d’Homère. La légende veut qu’ainsi fût conçu le projet d’une maison consacrée à l’édition savante des textes anciens, la société Les Belles Lettres, fondée en 1919. Un siècle plus tard, ce recueil de nouvelles est là pour assurer aux amoureux de la culture que la maison à la chouette continuera à faire rayonner l’humanisme.”

Du Mont-Tombe au Mont-Saint-Michel

Selon une tradition locale remontant au XIe s, c’est le 16 octobre 709, que l’évêque d’Avranches, le futur saint Aubert, aurait fait la dédicace de la première église couronnant le tertre le plus célèbre de Normandie : le Mont-Saint-Michel.

L’archange était adoré en Occident depuis le Ve siècle de notre ère mais c’est seulement sous Charlemagne, au début du IXe, qu’il devint vraiment populaire. C’est alors qu’un chanoine de Normandie écrivit la « Revelatio ecclesiae sancti Michaelis in monte Tumba » racontant la légende fondatrice du Mont.

Comme dans beaucoup de récits hagiographiques de cette époque, Aubert est né fils de seigneur avant de distribuer son héritage aux pauvres et de devenir prêtre. Promu évêque, il chasse un dragon qui harcèle les fidèles. Puis il assiste à un combat entre saint Michel et un autre dragon qui se termine sur le Mont alors appelé « Tombe ».

L’archange ordonne alors en rêve à Aubert de lui consacrer un sanctuaire à l’endroit même de sa victoire. Mais l’évêque n’obéit pas tout de suite: devant l’incongruité de la demande, il croit avoir affaire au Malin en personne. Il faut dire que le Mont est alors une pointe rocheuse quasi isolée en mer et peuplée uniquement de mauvais herbes et de bêtes sauvages.
Mais saint Michel insiste une deuxième fois. Aubert ne le croit pas davantage. Lassé, l’archange appuie fortement son doigt sur le crâne de l’évêque et lui laisse une marque (la relique du crâne d’Aubert est même percée d’un gros trou !).

Convaincu (par la douleur ?), l’évêque se met donc à l’ouvrage et les miracles commencent au Mont. La « pierre païenne » (un menhir ?) qui se trouve sur l’îlot est renversée dès qu’Aubert appuie contre elle un simple nouveau-né. Puis un taureau montre au religieux où construire le premier oratoire avant qu’un rond de rosée ne lui en indique la forme. Plus tard, c’est une source d’eau pure qui apparaît soudainement entre les pierres et qui est bien vite transformée en puits.

Satisfait, saint Michel envoie un dernier rêve à Aubert. Il lui enjoint de ramener au Mont des reliques de son sanctuaire du Mont-Gargan, en Italie : une pierre avec l’empreinte de son pied, un morceau de son voile… Aubert, qui a compris la leçon, obéit tout de suite cette fois. Tandis que ses envoyés se hâtent vers le sud, un raz-de-marée a lieu dans la baie : il engloutit la forêt de Scissy qui reliait le Mont à la terre et en fait une vraie île.

Aubert n’a plus qu’à installer douze chanoines dans le nouveau sanctuaire. Le Mont-Saint-Michel est né.


Ci-dessous :
La Fête de l’Archange, page de l’ouvrage Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, ms.65, f.195.
La miniature est attribuée à l’un des frères de Limbourg, qui l’a peinte entre 1411 et 1416

Le Mont-Saint-Michel vu du ciel © Amaustan

Virgile

Le 15 octobre 70 avant J.C. est né le futur poète Vigile à Andes au nord de l’Italie, ville renommée depuis Virgilio en son honneur.

Sa famille est aisée : son père est un propriétaire terrien qui vit de l’agriculture et de l’apiculture.

Premières œuvres

Virgile rendra hommage à toutes ses activité dans les « Géorgiques », un poème didactique achevé en 29 avant J.C., marqué par l’empathie de son auteur pour les paysans mais aussi son amour de la nature, des animaux et des plantes.
Elle transparaîtra aussi dans les « Bucoliques », un recueil de poèmes en forme de dialogues entre des bergers paru en 37 avant J.C.

Entre philosophes et poètes

Le poète n’a pourtant pas passé sa vie à la campagne. Sa jeunesse est marquée par de solides études en lettres, droit, médecine, mathématique. Il va même à Naples suivre l’enseignement de professeurs de rhétorique et de philosophie grecs, proches des épicuriens. Ces derniers professent que seuls les plaisirs naturels et nécessaires permettent d’atteindre le bonheur, c’est-à-dire surtout l’absence de souffrance et la sérénité de l’esprit. A cela, ils ajoutent non seulement que tout est composé d’atomes indivisibles et que les mondes comme la terre sont en nombre infini mais aussi, que les dieux, s’ils existent bien, se désintéressent des humains qui doivent aussi se désintéresser d’eux…
Inutile de dire que cette philosophie était déjà très controversée dès l’Antiquité.

Très jeune, Virgile fréquente aussi les plus célèbres poètes de son temps : Cornelius Gallus, L. Varius Rufus (qui sera l’éditeur de l’Enéide) ou Catulle. C’est sans doute par lui qu’il entre en contact avec celui qui deviendra son protecteur : Asinius Pollion. Malheureusement celui-ci prend le parti de Marc Antoine contre Octave pendant les guerres civiles. Le domaine familial de Virgile est confisqué et le poète met plusieurs années à se réconcilier avec le futur Auguste.

L’Énéide

En 29 avant J.C., Virgile commence ce qui deviendra son chef d’œuvre : l’Enéide, une épopée retraçant les aventures du prince troyen Enée de la chute de sa ville à son installation en Italie où ses descendants fonderont Rome. Dès l’Antiquité, elle rivalisera en notoriété avec ses modèles l’Iliade et l’Odyssée d’Homère. Pourtant son but est éminemment politique : montrer que Rome est destinée dès l’origine à dominer le monde et surtout que son Histoire va trouver son apogée avec Auguste et la paix universelle dont il est porteur.

Malheureusement, alors qu’il recherche de la documentation en Grèce, Virgile est victime d’une insolation. Il meurt peu après son retour dans le sud de l’Italie en 19 avant J.C. Il avait demandé que son œuvre, inachevée, soit brûlée mais l’empereur s’y oppose et la fait publier.

Le corps du poète fut brûlé et ses cendres déposées à Pouzzole. Aujourd’hui, la tradition veut toujours que son tombeau se trouve à l’entrée de la crypta neapolitana, un de ses tunnels romains dont je vous ai déjà parlé.


Ci-dessous :

– Virgile écrivant l’Énéide entre Clio, la muse de l’Histoire et Melpomène, la muse de la Tragédie, mosaïque du IIIè siècle conservée au musée national du Bardo, Tunis

– le tombeau de Virgile ©http://www.bellanapoli.fr

– la première page du Dernier Troyen, ou l’Enéide en version galactique réalisé avec Thierry Démarez, édition Soleil.

Utopiales 2019

Je serai comme tous les ans et toujours avec autant de plaisir au prochain festival des Utopiales de Nantes. Il se tiendra à la Cité des Congrès du 31 octobre au 3 novembre prochain sur le thème de « Coder/Décoder » puisqu’ « en perçant les codes cryptés dans toutes les pensées, les actions, les réalisations et la chair même de l’humanité,
la science-fiction s’est attachée de tout temps à décoder notre réalité. »

Je serai, bien sûr, là pour discuter avec vous mais aussi participer à plusieurs tables rondes :

– jeudi 31 octobre
10h30 — Scène Shayol : Cryptographie
Conserver des données, transmettre l’information, ne pas la rendre forcément accessible à tout le monde, voilà ce qui pourrait définir l’invention de l’écriture dont l’usage ne s’est répandu que depuis environ deux siècles alors que l’humanité en use depuis un peu plus de 5000 ans. La cryptographie serait-elle une couche de complexité sur ce qui l’était déjà ?
Avec : Éric Gauthier, Laura Fernández, Valérie Mangin Modération : Marion Cuny

– samedi 2 novembre
13h30 — Scène Shayol : L’exercice du pouvoir Combien de romans de science-fiction théorisent la montée des extrêmes et la fin de la démocratie ? La grogne sociale s’est faite mondiale. Manifestations violemment réprimées, surdité étatique aux revendications et rejet des migrations amènent désormais le citoyen à s’interroger sur l’avenir de la démocratie. Celle-ci est-elle devenue un mensonge d’État ? Avec : Valérie Mangin, Guillaume Lavenant, Tade Thompson Modération : Yann Olivier

19h00 — Salle Tardis : L’Antiquité décode le futur
Trois des auteurs de MMCXIX Les futurs des Belles Lettres évoquent comment ils ont travaillé à ce recueil qui célèbre le centenaire de la maison d’édition éponyme, mais aussi, plus généralement, comment les mythes, l’histoire et les thèmes de l’Antiquité sont revisités par la science- fiction et permettent de la décoder.
Avec : Valérie Mangin, Pierre Bordage, Raphaël Granier de Cassagnac
Modération : Vincent Bontems

– dimanche 3 novembre
16h – Scène Hetzel : Léonard de Vinci
Le 2 mai 1519, il y a donc 500 ans, mourrait à Blois le signor Leonardo di ser Piero da Vinci, appelé aussi Léonard de Vinci. Son prénom est devenu synonyme de génie touche à tout, on le retrouve en bande dessinée mais aussi en série télé. De la peinture à l’ingénierie, en passant par la philosophie, hommage à l’incarnation de l’Homme Parfait de la Renaissance.
Avec : Ada Palmer, Stéphane Levallois, Valérie Mangin Modération : Xavier Mauméjean

Et pour découvrir le reste du programme, c’est par ici : Toutes les tables rondes, les expos, les films…

Les Tournesols de Van Gogh

Pourquoi vous montrer les tournesols de Van Gogh aujourd’hui ? Eh bien, c’est un peu tiré par les cheveux 🙂

Ceux d’entre vous qui me suivent régulièrement savent que j’adore les calendriers et les éphémérides. Pourtant il y en a un dont je n’ai encore jamais dû vous parler : le calendrier républicain. On s’en est servi en France seulement de 1793 à 1806.

Les Révolutionnaires l’avaient créé pour rompre avec les traditions monarchiques et catholiques qui prévalaient jusque-là. Ainsi chaque jour, le saint fêté était remplacé par un fruit, un animal, un outil… Par exemple, le 10 octobre n’était plus le jour de la saint Ghislain mais celui… du tournesol.

Et voilà, je tiens mon prétexte pour vous montrer ceux que Vincent van Gogh a peints entre 1888 et 1889. À l’origine, les premiers étaient destinés à la chambre de Paul Gauguin, un ami proche de Van Gogh. On peut les admirer de nos jours dans divers musées américains et européens… sauf celui que je vous montre en premier : « Vase avec cinq tournesols ». Acheté par un amateur japonais, il fut détruit le 6 août 1945 dans un incendie déclenché par un bombardement américain, juste avant la capitulation de Tokyo !

Allez, je vous laisse jouer au jeu des 7 différences maintenant.