Les 92 ans d’Uderzo

Et si à côté de rendre hommage aux morts de la veille, on pensait aussi à ceux qui sont encore vivants ?

Aujourd’hui, Albert Uderzo fête ses 92 ans. Né le 25 avril 1927 à Fismes dans la Marne de parents italiens, il est naturalisé français en 1934.

Après avoir découvert la Bande Dessinée dans « Mickey Mouse », il publie son premier dessin dès 1941. Après une expérience décevante dans le dessin animé, il retourne à l’illustration et publie dans différents journaux, de l’édition jeunesse à la grande presse.

En 1950, il rencontre les scénaristes Jean-Michel Charlier et surtout René Goscinny avec qui il travaillera pour l’essentiel de sa carrière. Leur première œuvre commune est une rubrique de savoir-vivre pour un magasine féminin. Les années qui suivent sont assez difficiles et ce n’est qu’en 1958 qu’ils peuvent publier leur première série importante dans le journal Tintin: « Oumpah-Pah ».

Mais, dès l’année suivante, est lancé le magasine Pilote pour lequel Uderzo dessine deux séries : « Tanguy et Laverdure » scénarisée par Charlier et « Astérix » écrite par Goscinny. Il mène donc de front trois séries à cette époque. Mais, avec le succès croissant d’ « Astérix » et toutes les contraintes qui vont avec, Uderzo doit abandonner « Oumpah-Pah » en 1962, puis « Tanguy et Laverdure » en 1968.
En 1974, il crée, toujours avec Goscinny, les studios Idéfix pour adapter en dessin animé les aventures de leurs héros.

Goscinny meurt trois ans plus tard. Profondément bouleversé, Uderzo poursuit néanmoins seul « Astérix » avec plus ou moins de bonheur. Les années 90 sont marquées par une longue procédure judiciaire contre Dargaud portant sur les recettes de la vente des albums à l’étranger. L’éditeur est finalement condamné et Uderzo et les ayant-droits de Goscinny récupèrent les droits des 24 premiers albums de la série. Plus tard, vers les années 2000, commence un autre conflit qui oppose cette fois Uderzo à sa fille et son gendre.

En 2013, il a passé la main à Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin) pour « Astérix ». Mais il continue depuis à superviser leurs albums.

Ci-dessous :
– Uderzo et Goscinny
– Astérix le Gaulois, page 1.

 

Élisabeth Vigée Le Brun

Le projet Princesses que je mène avec Maud Amoretti m’amène en ce moment à beaucoup regarder les peintures du XVIIIe siècle. Cela vous a déjà donné droit à Adélaïde Labille-Guiard, il y a quelques jours. Aujourd’hui, c’est le tour de Louise Élisabeth Vigée Le Brun (16 avril 1755 – 30 mars 1842).

Vivant à la même époque, elles connurent toutes deux les mêmes succès et les mêmes vicissitudes de carrière (scandales, campagnes de calomnies… mais aussi entrée à l’Académie royale de peinture et de sculpture). Au siècle suivant, le style d’Élisabeth Vigée Le Brun fut jugé souvent « mièvre » par les historiens de l’art qui lui reprochaient surtout d’être restée « royaliste » jusqu’à sa mort.
Elle fut aussi jugée très sévèrement par les féministes telles Simone de Beauvoir : « Au lieu de se donner généreusement à l’œuvre qu’elle entreprend, la femme la considère comme un simple ornement de sa vie ; le livre et le tableau ne sont qu’un intermédiaire inessentiel, lui permettant d’exhiber cette essentielle réalité : sa propre personne. Aussi est-ce sa personne qui est le principal — parfois l’unique — sujet qui l’intéresse : Mme Vigée-Lebrun ne se lasse pas de fixer sur ses toiles sa souriante maternité » (Le deuxième sexe, 1949)

Aujourd’hui, si la question de la maternité comme identité féminine et du narcissisme dans son œuvre demeure, les féministes la replacent davantage dans le contexte historique qui la vu naître et s’intéressent à sa place de « femme artiste » dans une société où l’étude Beaux Arts est quasi interdite aux femmes, où les liens clientélistes sont essentiels et où la réputation personnelle et les relations avec les collègues masculins conditionnent toute une carrière.


Ci-dessous :

– Autoportrait de 1790, Florence, Corridor de Vasari.

– La Reine « en gaule », 1783, Collection of the prince Ludwig von Hessen und bei Rhein, Wolfsgarten Castle, Allemagne.
Ce portrait fit scandale à l’époque. La « gaule » est une étoffe qui ne sert qu’aux sous-vêtements. Ici, la reine est donc « en chemise » (et non « en robe »). On n’est pas loin de l’obscénité.

– Autoportrait avec sa fille Julie, huile sur panneau, 1786, Le Louvre.
Ce tableau fit également scandale à l’époque : on voit les dents d’Elisabeth. Ça c’est mal, c’est très mal : seuls les fous ou les ivrognes sourient ainsi… Les gens comme il faut sourient en serrant les lèvres.

Adélaïde Labille-Guiard

“Autoportrait avec deux élèves” par Adélaïde Labille-Guiard (11 avril 1749 – 24 avril 1803), Metropolitan Museum of Art, New York.

Pastelliste et peintre, Adélaïde Labille-Guiard fut une des rares femmes à entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture à une époque où il était encore jugé “indécent” qu’une femme s’exerce au modèle vivant ou fasse le portrait d’un homme.
Séparée de son mari, puis divorcée dès que le permit la Révolution, elle dut d’ailleurs faire face à une campagne de dénigrement qui l’accusa de coucher avec ses professeurs et ses modèles et donc, de devoir sa carrière plus à sa prostitution qu’à son talent.

Les riches Heures : Avril

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojda

Selon le poète latinOvide, avril était le mois de Vénus et son nom venait de la version grecque de celui de la déesse de l’Amour : Aphrodite.

Peut-être est-ce pour cela qu’une scène de fiançailles illustre le mois d’avril dans les très riches heures du duc de Berry. Sur la gauche, on voit un jeune couple échanger des anneaux. On ignore s’il s’agit de la fille ou de la petite-fille du duc et de leur futur mari.

A côté d’eux, des suivantes cueillent des fleurs devant un château, celui de Dourdan ou celui de Pierrefonds.


Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

Un étonnant “homme zodiacal”

Poisson d’avril

On fait des farces à ses amis le 1er avril depuis au moins le XVIIe siècle. Mais l’origine de cette pratique est inconnue. Deux siècle plus tôt, un « poisson d’avril » est un entremetteur ou un valet qui porte les billets doux de son maître à l’heureuse élue. Rien à voir donc !

Depuis, on a cherché beaucoup d’explications. Le 1er avril aurait été le premier jour de la pêche au Moyen-Âge ou bien une reprise des « Hilaria », des fêtes romaines pendant lesquelles on jouait des satires et des farces, ou encore un moyen de marquer la fin du Carême et de l’obligation de manger du poisson. On a pensé aussi à la sortie du signe zodiacal des Poissons.
Bref, le mystère reste entier.

 

La planète Vulcain

Lithographie du système solaire of E. Jones & G.W. Newman, Librairie du Congrès.

Fin mars 1859, l’astronome Urbain Le Verrier, découvreur de Neptune, est face à une énigme : le mouvement de Mercure autour du Soleil diffère légèrement de celui prévu par la mécanique newtonienne qui fait référence à l’époque. Et si une planète encore inconnue existait entre les deux corps célestes et influençait Mercure ? Censée être l’astre le plus chaud et le plus volcanique du système solaire, ce serait la planète… Vulcain.

Surprise, c’est un amateur, Edmond Modeste Lescarbault, médecin à Orgères, qui vient confirmer l’hypothèse de Le Verrier : le docteur a, dit-il, observé une tache noire passant devant le Soleil, autrement dit, le transit d’une nouvelle planète devant notre étoile ! Satisfait d’avoir eu raison, Le Verrier présente la découverte de Lescarbault à l’Académie des Sciences dès janvier 1860.

Malheureusement, Le Verrier et ses successeurs échouent ensuite à observer Vulcain. Des expériences sont menées en vain jusqu’à 1974. Il faut bien se rendre à l’évidence : la planète n’existe pas. Quant aux « anomalies » de mouvement de Mercure, elles n’existent pas non plus : elles sont expliquées dès 1916 par Albert Einstein grâce à la théorie de la relativité générale.

Mais cela n’empêche pas les auteurs de fiction de s’emparer de la planète fantôme. Le Docteur Who y poursuit les Daleks dans un épisode de 1966 et, la même année, Gene Roddenberry donne le nom de Vulcain à la lointaine planète d’origine de l’énigmatique M. Spock.

Image promotionnelle de Leonard Nimoy en M. Spock pour la série originelle Star trek, 1967..

 

Marina Raskova

Marina Raskova, 28 mars 1912 – 4 janvier 1943 (Stalingrad).

Aviatrice soviétique, fondatrice de l’escadron des “sorcières de la nuit”, constitué exclusivement de femmes et spécialisé dans les attaques nocturnes des positions allemandes à Stalingrad. Une héroïne de l’URSS quasiment au sens mythologique du terme.

Sanguinaria

Tous les 24 mars, avaient lieu les Sanguinaria, la fête d’Attis, un dieu oriental très important dans Alix Senator. Ce jeune prince était le modèle des galles, les prêtres de Cybèle dont Khephren, le fils d’Alix et d’Enak devient bien malgré lui l’avatar.

Les deux pages ci-dessous vous raconte son mythe.
Sa fête est d’abord une journée de deuil pendant laquelle les fidèles jeûnent et les galles se flagellent et se tailladent les bras. C’est aussi ce jour-là que ceux qui veulent les rejoindre participent aux rituels d’auto-castration.

Mais, dès le lendemain, tous retrouvent leur joie et célèbrent par des chants et des banquets la résurrection d’Attis aux côtés de la Grande Déesse. Le jeune homme est avant tout une divinité de la végétation qui meurt et renaît symboliquement à chaque début de printemps.

Au 1er siècle de notre ère, son culte à mystère devint l’un des plus importants de l’empire romain.

Pour en savoir plus sur Attis, Cybèle, les galles, vous pouvez aller sur le site Alix senator ou, pour ceux qui l’ont, lire le cahier premium du tome 5 sur les divinités orientales.

Flore

Pour célébrer le printemps, une fresque du 1er siècle italien représentant la déesse Flore.
Selon certains auteurs, elle était à l’origine… une prostituée richissime qui aurait légué toute sa fortune à Rome et que la ville aurait remercié en la divinisant. Ça laisse un peu rêveur…