Les riches Heures : Avril

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojda

Selon le poète latinOvide, avril était le mois de Vénus et son nom venait de la version grecque de celui de la déesse de l’Amour : Aphrodite.

Peut-être est-ce pour cela qu’une scène de fiançailles illustre le mois d’avril dans les très riches heures du duc de Berry. Sur la gauche, on voit un jeune couple échanger des anneaux. On ignore s’il s’agit de la fille ou de la petite-fille du duc et de leur futur mari.

A côté d’eux, des suivantes cueillent des fleurs devant un château, celui de Dourdan ou celui de Pierrefonds.


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Un étonnant “homme zodiacal”

L’homme zodiacal

À la fin du calendrier des Très riches Heures du duc de Berry se trouve cette étonnante miniature qui montre comment la médecine et l’astrologie sont liées à la fin du Moyen-Âge. Chaque partie du corps de l’homme est reliée à un signe du zodiaque qui le gouverne: la tête au Bélier, le cou au Taureau, les épaules aux Gémeaux… Signes qui se retrouvent dans la double mandorle, la figure en forme d’amande qui entoure l’homme lui-même dédoublé.

Au quatre coins, on trouve des renseignements supplémentaires : les phrases latines décrivent chacun des signes en fonction des quatre humeurs (chaud, froid, sec ou humide) et des quatre tempéraments (colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique) que les médecins du temps attribuaient aux organes, mais aussi aux quatre points cardinaux :
« le Bélier, le Lion et le Sagittaire sont chauds et secs, colériques, masculins, orientaux » en haut à gauche.
« le Taureau, la Vierge et le Capricorne sont froids et secs, mélancoliques, féminins, occidentaux » en haut à droite.
« Les Gémeaux, le Verseau et la Balance sont chauds et humides, masculins, sanguins, méridionaux » en bas à gauche ;
« Le Cancer, le Scorpion et les Poissons sont froids et humides, flegmatiques, féminins, septentrionaux » en bas à droite.

Toute maladie était interprétée comme un déséquilibre de ces humeurs qu’il fallait attendre le bon moment pour soigner. Bien sûr, cette approche est totalement invalidée de nos jours. Elle peut même se révéler très dangereuse: alors qu’on ignorait tout de la circulation sanguine à l’époque du duc de Berry, on pensait calmer les tempéraments trop sanguins par des saignées qui ne faisaient rien d’autre qu’affaiblir, voire tuer les malades.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

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Merlin et la forme de la terre

Revu ce soir avec toujours autant de plaisir : “Merlin l’enchanteur” (1963).

Il y a une scène que j’avais oubliée mais qui a beaucoup plus de sel aujourd’hui que la première fois que j’ai regardé ce dessin animé dans les années 80. Merlin poursuit l’éducation d’Arthur en lui donnant une information révolutionnaire, quelque chose que tous les autres hommes ignorent encore et qui lui donnera donc un grand avantage sur eux : la Terre n’est pas plate mais ronde !

Une information qui redevient révolutionnaire de nos jours !

La saint Patrick

Aujourd’hui, c’est la saint Patrick, autrement dit la fête de tout ce qui symbolise l’Irlande à l’étranger : le vert, le trèfle et surtout la bière.

L’hôtel de ville de Bayeux illuminé en vert ce week-end. ©Ouest-France

 

A l’origine seul le trèfle est réellement lié à saint Patrick. Il ne recommandait pas la consommation excessive de bière (on s’en doute) et on le célébrait à d’abord avec du bleu. Le vert est apparu seulement en 1798 pendant la révolte de l’Irlande quand le trèfle et sa couleur sont devenus des symboles du patriotisme irlandais et que la Société des Irlandais unis se choisit un drapeau vert avec la harpe d’or.

Saint Patrick lui-même est un saint censé être mort en Ulster le 17 mars 461 après avoir évangélisé l’Irlande.

Selon la légende, il était issu d’une famille de citoyens romains de l’île de Bretagne. Enlevé par des pirates, il fut vendu comme esclave en Irlande. Là, il « rencontra Dieu » et devînt très pieux. Une vision divine l’aida ensuite à s’échapper et il retourna chez lui après s’être promis de revenir évangéliser l’île où il avait été retenu. Quelques années plus tard, en 432, il fut effectivement envoyé par le pape Célestin répandre le culte chrétien en Irlande . Là, il convertit de nombreux princes, se proclama évêque, créa des diocèses – 365 selon la légende – et des monastères.

Selon une tradition populaire, il se serait servi d’un trèfle pour expliquer le concept de trinité lors d’un sermon, trèfle qui serait resté associé à son nom par la suite. Patrick est aussi réputé avoir chassé tous les serpents de l’île, c’est-à-dire, d’en avoir symboliquement chassé le démon.

Sa fête devint une fête légale irlandaise dès 1607 et un jour férié en 1903. Ce n’est cependant pas la fête nationale irlandaise comme on l’entend souvent: l’Irlande n’a pas d’équivalent à notre 14 juillet.

Très riches Heures du duc de Berry: mars entre printemps de féérie

Avec le mois de mars revient enfin le printemps au Moyen-Âge. On est alors très loin d’avoir plus de 20° en février et de craindre le réchauffement climatique. Au contraire, vers 1410-1420, on est en plein dans le petit âge glaciaire qui durera jusqu’à la fin du XIXe siècle. On est donc content de pouvoir labourer un champ, tailler sa vigne ou aérer le sol comme les paysans de cette peinture des très riches Heures.

Derrière eux, on voit le château de Lusignan, un des plus grands château fort de France situé dans le Poitou. Il appartient au duc de Berry qui l’a fait complètement rénové et « modernisé ». Mais il est surtout censé avoir été fondé par la fée Mélusine, une ancêtre légendaire du duc.
Quelques années auparavant, en 1392, le poète Jean d’Arras a composé pour lui la Noble histoire de Lusignan dans laquelle il raconte comment Mélusine interdisait à ses proches de venir la voir le samedi, jour de son bain. Lassé, son mari, Raymondin de Lusignan, finit par briser l’interdit. Hélas, il découvrit que sa femme était victime d’une malédiction : une fois par semaine, le bas de son corps se changeait en queue de serpent ! Découverte, Mélusine se transforma complètement en dragon et s’enfuit pour toujours par la fenêtre. C’est elle que l’on voit voler au-dessus de la tour de droite du château.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojda

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Très riches Heures du duc de Berry : les frimas de février

Je ne vais pas attendre à nouveau la fin du mois pour vous montrer cette miniature. Totalement opposée à celle du mois de janvier qui offrait un duc de Berry donnant un somptueux festin pour des invités de marque, elle montre des paysans passer tant bien que mal l’hiver.

Le soleil, toujours présent dans le ciel sous la forme d’un Apollon inspiré de l’art byzantin, n’arrive pas à réchauffer le paysage de neige, un des premiers de la peinture médiévale.

Les châteaux habituels ont laissé la place à une ferme avec une bergerie, un pigeonnier et quatre ruches. Dans la maison, des personnages se réchauffent devant le feu. Un jeune couple soulève ses vêtements pour mieux profiter des flammes et les sexes des deux personnages sont clairement visibles. Certains critiques y ont vu une volonté des frères Limbourg, les auteurs de la peinture, ou de leur aristocratique commanditaire de ridiculiser ces pauvres gens. Leur grossièreté supposée, leur manque de pudeur les rapprocheraient symboliquement des animaux qu’ils côtoient. En tout cas, on est bien loin de l’image flatteuse donnée des nobles dans les autres mois de l’année.

Cette miniature semble avoir bien influencé les enlumineurs postérieurs.
Ci-dessous, à côté d’elle, vous pouvez voir une peinture sortie du Bréviaire Grimani réalisé entre 1510 et 1520 et rapidement entré dans la famille éponyme avant d’être légué à la république de Venise où il se trouve toujours aujourd’hui.


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La Chandeleur

Aujourd’hui, comme tous les 2 février, c’était la Chandeleur, la fête des crêpes mais aussi des chandelles.

Selon la tradition, c’est le pape Gélase 1er qui, en 472, a mené la première procession aux flambeaux un 2 février. À cette date, les Chrétiens célébraient la Présentation de Jésus au Temple et la Purification de la Vierge. Dans le récit biblique, quarante jours après son accouchement, Marie, comme toutes les mamans juives qui venaient d’avoir leur premier garçon, offrit un sacrifice à son Dieu et lui présenta son fils. Au Temple, elle fut reçue par Siméon, un vieillard, qui reconnut dans le nouveau-né la « lumière d’Israël ».

Ces idées de « lumière » et de « purification » étaient présentes aussi dans les fêtes religieuses d’autres cultures célébrées en février. « Februarius », février en latin, est d’ailleurs dérivé du verbe « februare » qui veut dire « purifier ». Chaque 15 février avaient lieu à Rome les Lupercales, des fêtes qui visaient à purifier la ville et à lui assurer une année de prospérité. De même, les Celtes célébraient au début du mois, la déesse Brigit (devenue la sainte Brigitte fêtée… le 1er février) qui devait purifier les champs et y ramener la fertilité.

Je vous laisse apprécier le fait que les femmes venant d’accoucher ainsi que la terre nourricière devaient être purifiées… D’autant que ces cérémonies prenaient parfois un tour extrêmement violent comme les Lupercales dont je vous reparlerai sans doute ou les fêtes de l’ours célébrées à l’origine chez les Germains ou les Scandinaves. La sortie du plantigrade de son hibernation hivernale marquait le retour de la lumière. Elle était fêtée par des déguisements en ours, des feux de joie… et des simulacres d’agressions sexuelles qui dégénéraient à l’occasion en vrais viols.

Pour le pape et les évêques chrétiens, mettre en avant la fête des chandelles, c’était autant lutter contre le paganisme que contre ces violences ritualisées. Mais, me direz-vous, on est toujours loin des crêpes. Pas tant que cela en fait. La tradition raconte que c’est le même pape, Gélase 1er qui institua les processions aux flambeaux et les crêpes. Il faisait distribuer ces gâteaux aux pèlerins qui étaient arrivés trop tard à Rome pour y fêter Noël. Rondes et dorées, les crêpes rappellent, comme les galettes des rois, le soleil et sa chaude lumière. De plus, les paysans les confectionnaient avec de la farine provenant de leur récolte précédente alors même qu’ils entamaient les semailles d’hiver qui devaient leur amener la suivante. C’était à nouveau un rituel liant retour de la lumière et de la fécondité, mais beaucoup plus pacifique que les précédents.

Ci-dessous :
– La présentation de Jésus au Temple, fresque de Fra Angelico, vers 1437-1446, Florence.
– Crêpes de la Chandeleur ©Helena-Zolotuhina

Très riches Heures du duc de Berry : le festin de janvier

Mieux vaut tard que jamais : voici l’illustration du mois de janvier des Très Riches heures du duc de Berry.

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda
Le duc lui-même est représenté sur la droite, en bleu, avec une coiffe en fourrure brune. A côté de lui, on voit l’inscription « Approche approche », sorte de « bulle » avant l’heure et, effectivement, des proches, prélats et laïcs avancent vers lui.
Devant la table, deux serviteurs, des écuyers tranchants (chargés de découper la viande) portent l’écharpe blanche des partisans des Armagnacs.
La France est alors en pleine guerre civile. Suite à la folie du roi Charles VI, le pays est dirigé par un conseil de régence. Outre la reine Isabeau, ses membres les plus influents sont Jean sans Peur, duc de Bourgogne, et Louis d’Orléans, frère du souverain et gendre de Bernard VII d’Armagnac. Deux hommes aussi puissants et ambitieux ne peuvent pas s’entendre longtemps et leur conflit personnel dégénère très vite en véritable guerre. Les « Bourguignons » et les « Armagnacs » s’affrontent donc pendant 25 ans, de 1410 à 1435 !
Le duc de Berry appartient au parti des Armagnacs. Le festin représenté ci-dessus est peut-être celui qu’il a organisé le 1er janvier 1415 pour tenter de réconcilier ses alliés avec leurs ennemis bourguignons dans le cadre de la paix d’Arras qu’ils vont signer le mois suivant. Malheureusement, cette paix se révélera n’être qu’une trêve et les hostilités reprendront très vite.
L’idée de guerre est d’ailleurs présente dans le motif d’arrière-plan de la scène: de grandes tapisseries qui montrent des scènes de la mythique guerre de Troie.

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Bûche du solstice

Mon dernier souvenir de 2018 fut une succulente bûche aux amandes.
En son honneur, je vais vous parler aujourd’hui de l’origine de ce dessert de fin d’année.

Parmi les rites archaïques marquant le solstice d’hiver, on trouve un peu partout le fait de faire brûler un tronc d’arbre en offrande aux dieux afin qu’ils donnent en retour de bonnes récoltes l’année suivante.

Cette habitude s’est ensuite christinianisée : lors de la veillée de Noël on enflammait une grosse bûche qui devait, dans l’idéal, brûler douze jours, jusqu’à l’Épiphanie. Le bois devait provenir d’un arbre porteur de fruits comestibles : arbre fruitier, châtaignier… On l’arrosait de vin ou de lait et on la bénissait avec une branche de buis. Le but final était le même qu’autrefois : s’assurer que les prochaines récoltes seraient bonnes. Les tisons et les cendres étaient ensuite conservées pour assurer la protection de la maison contre les sorcières ou autre esprits malfaisants.

Dans certaines régions comme la Normandie, les parents cachaient des friandises dans la bûche en disant aux enfants d’aller prier dans un coin de la pièce. A leur retour, la bûche leur avait donné des bonbons 🙂

Mais l’invention de la bûche « gâteau » est beaucoup plus récente. Elle date du XIXe siècle sans qu’on connaisse le nom de son inventeur. Peut-être est-elle née à Lyon vers 1860 ou un peu plus tôt chez un pâtissier de Saint-Germain-en-Laye. Quoi qu’il en soit, elle n’est devenue populaire comme dessert de Noël ou de nouvel an qu’après la deuxième Guerre Mondiale.

Sa consommation entraîne-t-elle de bonnes récoltes l’année suivante ? La question est ouverte. J’attends vos futurs témoignages.

Le Sapin de Noël

Il s’agit d’une des traditions les plus vivaces qui entourent Noël (et ma préférée aussi).

Le sapin de Noël tire son origine de l’habitude de nombreux peuples de l’Antiquité de décorer leurs maisons aux alentours du solstice d’hiver (21 décembre) de branches à feuillage persistant, symbole de renaissance. A Rome, pendant les Saturnales, on suspendait du laurier, du buis ou de l’olivier chez soi et on laissait brûler constamment des lampes pour éloigner les esprits malins.

Un sapin de Noël chez Oscar Andersen en Norvège entre 1911 et 1926.

Mais, si on en croit la tradition catholique, le sapin de Noël tel que nous le connaissons serait apparu à la fin du VIe siècle en Gaule. Pendant une veillée de Noël, saint Colomban aurait emmené les moines du monastère de Luxeuil (Haute-Saône actuelle) jusqu’au sommet de la montagne voisine où se trouvait un vieux sapin encore adoré par les païens de la région. Les religieux accrochèrent leurs lanternes à ses branches et dessinèrent une croix lumineuse à son faîte avec leurs torches. Les paysans les virent de loin et accoururent voir ce spectacle inédit. Le saint en profita, bien sûr, pour les convertir. On ne se refait pas.

Une autre légende raconte que saint Boniface de Mayence, l’« apôtre des Germains », après avoir abattu le chêne de Thor adoré dans la région de Hesse, se servit de la forme triangulaire d’un sapin pour expliquer la Trinité divine aux peuples locaux. Il opposait aussi le sapin, arbre de l’Enfant Jésus, au pommier dont Adam et Eve mangèrent les fruits et qui causa leur chute. Bon, saint Boniface eut beau être très créatif en matière de symbole, il ne convainquit pas tout le monde : il fut massacré avec ses compagnons en Frise en 754.

le sapin de Noël qui décore le parvis de Notre Dame à Paris en 2018 © https://www.paristribune.info/

Plus tard au Moyen-Âge, les symboles du sapin et du pommier se sont rejoints plutôt que s’opposer. Dans les mystères, c’est un sapin, orné de pommes rouges – le fruit défendu -, qui sert à représenter l’arbre du Paradis pendant l’hiver. Dès le XVe siècle, cet « arbre du Paradis » est installé aussi aux sièges des corporations, à l’entrée des hôpitaux… dans les pays germaniques.

En 1492, l’Œuvre Notre-Dame, chargée de l’entretien de la cathédrale de Strasbourg installe un sapin dans chaque paroisse de la ville. A la même époque, toujours en Alsace, les particuliers commencent à orner leurs maisons de branches de sapin (enfin, c’est de cette époque que datent les premiers témoignages de cette pratique). Au XVIIe siècle, on passe au sapin entier. Après la guerre de 1870 et l’abandon de l’Alsace à l’Allemagne, de nombreux habitants de la région choisissent de venir vivre en France et importent avec eux la tradition du sapin de Noël.

Elle se retrouve un peu partout aujourd’hui. En 2014, plus de 5,7 millions de sapins naturels et 1 million de sapins artificiels ont ainsi été achetés dans notre pays.

« Tree » de Paul Mac Carthy installé sur la place Vendôme à Paris en 2014. Exposée dans le cadre de la programmation Hors les murs de la FIAC, cette œuvre fit scandale. Certains y voyant un sapin de Noël et d’autres un sex-toy. ©Jacques Brinon/SIPA