Il était une fois… Sharon Tate

Si dans Once upon a time… in Hollywood, Rick Dalton et Cliff Booth, alias Leonardo Di Caprio et Brad Pitt, sauvent Sharon Tate et ses amis de la fureur de la famille Manson, il n’en a pas été de même dans la réalité. La jeune femme, enceinte de 8 mois, a été sauvagement assassinée en août 1969 dans sa maison de Cielo Drive.
Mais qui était Sharon Tate ? Et que s’est-il passé exactement ?

Sharon Tate naît en janvier 1943 à Dallas. Son enfance est heureuse même si elle voyage beaucoup, au gré des différentes affectations de son père, sergent dans l’armée américaine. Elle se fait alors déjà remarquer par sa beauté et gagne de nombreux concours, encouragée par sa mère et sa grand-mère.

Dès le début des années 60, elle fait de petites apparitions dans des émissions de télévision et des films. En 1963, elle commence à se faire vraiment remarquer dans The Beverly Hillbillies, une sitcom racontant les aventures d’une famille de paysans de l’Arkansas devenue millionnaire par hasard et venue s’installer à Los Angeles. Sharon Tate y participe pendant deux ans avant de se tourner définitivement vers le cinéma.

En 1967, elle joue dans La Vallée des poupées qui raconte les vies de plusieurs jeunes femmes qui se brûlent les ailes en voulant devenir des stars. Sharon Tate y gagne une nomination aux Golden Globes. Sa carrière s’envole. La même année, elle tourne aussi Le Bal des vampires, une parodie de film d’horreur réalisée par le jeune Roman Polanski qui n’est alors qu’un jeune cinéaste prometteur, bien loin des agressions qu’on lui reproche aujourd’hui. Bientôt ils se rapprochent et se marient en 1968 à Londres.

Puis, ils retournent à Los Angeles où Polanski commence à tourner Rosemary’s baby, l’histoire paranoïaque d’une jeune femme enceinte du diable. Quelques mois plus tard, Sharon Tate découvre qu’elle-même attend un enfant. Le couple décide alors de s’installer dans une maison plus familiale sur Cielo Drive.

Sharon Tate et Roman Polanski le jour de leur mariage, le 20 janvier 1968. © Rex Features/REX/SIPA

À l’été 1969, Polanski a dû retourner à Londres pour un nouveau tournage et Sharon attend avec impatience sa délivrance. Le 9 août, elle passe la soirée avec des amis : le coiffeur des stars Jay Sebring, le producteur Wojciech Frykowski et sa fiancée Abigail Folger, héritière d’une compagnie de café.

Hélas, ce soir-là, Charles « Tex » Watson, Patricia Krenwinkel et Susan Atkins, trois jeunes gens appartenant à une communauté hippie dirigée par un certain Charles Manson, ont décidé d’en finir avec l’ancien occupant de la maison, un producteur de musique qui a osé refuser de signer leur gourou sur son label. Ils ignorent qu’il vient de déménager.

Charles Manson, ©Michael Ochs Archives/Getty Images

Après avoir coupé les fils du téléphone, ils croisent un ami du gardien de la propriété en train de quitter son pavillon et l’abattent de 4 balles dans la tête. « Par chance », le gardien écoute de la musique très fort et n’entend rien. Il sera le seul à être épargné.

Les trois hippies poignardent successivement toutes les personnes présentes dans la maison. Abigail Folger et Wojciech Frykowski seront retrouvés défigurés dans le jardin. Sharon Tate et Jay Sebring, eux, meurent dans le salon, reliés par une corde nouée autour de leur cou, et le visage couvert d’un masque blanc selon un rituel obscur. C’est Susan Atkins qui exécute la jeune actrice enceinte malgré ses supplications. Elle lui assène pas moins de 16 coups de couteau avant d’écrire « Pig » sur la porte d’entrée avec une serviette imbibée du sang de sa victime.

Ses crimes atroces causent un électrochoc aux États-Unis. C’est le début de la fin pour le mouvement hippie. Charles Manson et ses adeptes meurtriers sont condamnés à mort en 1971, peine commuée en prison à vie l’année suivante. Le gourou meurt en cellule en 2017. Susan Atkins l’a précédé dans la mort en 2009 mais les deux autres meurtriers sont toujours incarcérés.

La Prudence, une étrange statue

Il y a quelques années, quand j’ai visité la cathédrale de Nantes, j’y ai découvert une étrange statue dans un angle du tombeau du duc François II de Bretagne, mort en 1488 : la Prudence.

J’ai un faible pour elle parce qu’elle me rappelle beaucoup le dieu romain Janus. Mais elle n’a pas grand-chose à voir avec lui.

La Prudence est une des 4 vertus cardinales, des vertus « charnières », les plus importantes, aux yeux des Chrétiens du XVIe siècle, l’époque à laquelle on l’a sculptée. Les trois autres sont la Force, la Tempérance et la Justice. Elles occupent le reste des angles du tombeau. Ce sont aussi des figures allégoriques mais plus classiques que la Prudence.

Alors pourquoi celle-ci a-t-elle un visage de vieillard derrière sa tête de jeune femme ? Pas parce que Michel Colomb, le sculpteur, a voulu faire une surprise à ceux qui contournaient son œuvre (quoique…), mais pour montrer qu’être prudent réclame une certaine expérience et la connaissance du passé.

De même, le miroir que tient la Prudence lui permet de regarder derrière elle tout en avançant vers l’avenir, un peu comme un rétroviseur quand on est sur la route. Il lui permet aussi de se regarder elle-même bien sûr, mais pas pour s’admirer avec complaisance, non, pour se connaître elle-même, voir ses défauts et les corriger.

Il est complété par un compas qui permet de prendre la juste mesure des choses et d’un serpent… Pas le serpent tentateur qui pousse au péché et au mal mais le serpent évoqué dans l’Évangile de Matthieu (10,16) : « Soyez prudent comme des serpents ».

Fdj : Madame de Sévigné

Avec le festival d’Angoulême, voilà une semaine que je ne vous ai pas posté de portrait de femme. Alors, je vais m’y remettre avec un grand classique : Madame de Sévigné.

Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné, naît le 5 février 1626 à Paris dans une famille de vieille noblesse. Son ancêtre Mayeul de Rabutin possédait déjà des terres dans le Charolais au XIIe siècle. La petite fille reçoit une solide éducation, connaît l’italien, l’espagnol et assez bien le latin.

À 18 ans, elle épouse Henri de Sévigné, dont les aïeux, des nobles bretons sans titre officiel, se sont pourtant fait appelés barons puis marquis. Elle devient alors ainsi qu’elle le dit marquise « par approximation bien plus que par usurpation ».

Ce mariage n’est pas très heureux mais, « heureusement », dès février 1651, Marie de Sévigné devient veuve. Son mari meurt dans un duel pour… défendre l’honneur de sa maîtresse, madame de Gondran. Il laisse à son épouse deux enfants dont une fille, Françoise, qui deviendra la principale destinatrice des lettres qui rendront célèbres sa mère.

En effet, mariée en 1669 au comte Grignan alors lieutenant général en Provence, la jeune fille quitte Paris deux ans plus tard avec lui pour Aix-en-Provence. Comme elle s’ennuie beaucoup, la marquise entreprend de lui raconter la gazette de Versailles. Elle lui écrit quasiment trois ou quatre fois par semaine pendant près de 30 ans. Les deux femmes ne se reverront que 3 fois pendant toutes ses longues années.

Les lettres de la marquise, si elles constituent un témoignage poignant d’amour maternel, sont aussi des récits très vivants des principaux événements auxquels elle assiste : procès de Fouquet, mariage de la Grande Mademoiselle, mort de Turenne, disgrâce de Pomponne, mort de Condé, de Louvois… Elle y détaille longuement les costumes, les paroles, les gestes de chacun et nous renseigne involontairement sur les mœurs de son temps, le tout dans un style quasi parlé, avec beaucoup d’humour et d’émotion.

Mais il ne faut pas voir dans ses lettres des documents intimes et destinés à la seule lecture privée de madame de Grignan. Elles sont parfois même recopiées avant même le départ du courrier pour être lues en société, dans les salons littéraires de l’époque. Madame de Sévigné acquiert ainsi, de son vivant même, une réputation de grande épistolière. La première publication de quelques-unes de ses lettres a lieu tout juste un an après sa mort en 1697. Elles ne cesseront plus ensuite d’être rééditées.

Portrait anonyme de madame de Sévigné vers 1670

Jhen : quelques cases et deux fantômes

Angoulême est définitivement derrière nous et je dois déjà retourner à mes mout… pardon, mes albums.

Alors, pour vous donner envie, voici quelques cases du prochain Jhen, le Conquérant, dessiné par Paul Teng et mis en couleurs par Céline Labriet.

Il arrivera dans les rayons de votre librairie favorite dès le début du mois d’avril.

Interview sur Odysseum

Après le passionnant article de Ueihtam Nipacs et Matthieu Soler sur “Le dernier Troyen”, Odysseum, le site de l’Éducation nationale vous propose… une interview de moi par la toujours passionnée Annie Collognat : « L’Énéide dans les étoiles ».

Pour les curieux, c’est par icien passant par le dossier sur la série :
Interview sur Le dernier Troyen

Fdj : Song Qingling

Song Qingling est une femme politique chinoise, épouse de Sun Yat-sen, le premier président de la République de Chine.

Elle est née le 27 janvier 1893 dans une famille profondément chrétienne. Son père Charles Soong est un missionnaire méthodiste devenu entrepreneur dans l’imprimerie. Qingling a trois frères et deux sœurs. Celles-ci connaîtront des destins assez parallèles au sien : Soong Ai-ling épousera un riche homme d’affaire qui deviendra ministre des finances et Soong May-ling se mariera avec Tchang Kaï-chek qui sera lui aussi président de la République chinoise avant l’arrivée des Communistes au pouvoir.

Song Qingling rencontre Sun Yat-sen au Japon en 1914 après avoir étudié aux États-Unis. Elle devient sa secrétaire et rapidement entame une relation amoureuse avec lui. Très vite, ils veulent se marier mais les parents de la jeune fille s’y opposent tout comme les partisans du fondateur du Kuomintang, le « parti nationaliste » chinois. Il faut dire qu’en plus d’avoir 26 ans de plus que Song Qingling, Sun Yat-sen est marié depuis 30 ans avec Lu Muzhen, même s’ils ne vivent plus ensemble depuis longtemps – elle n’a pas pu le suivre dans ses pérégrinations aventureuses d’activiste politique, notamment à cause de ses pieds bandés. Les amis de Sun Yat-sen lui conseillent donc de prendre Song Qingling comme concubine. Mais les parents de celle-ci refusent. Ils emmènent leur fille à Shanghai et l’enferment dans leur maison. Peine perdue, elle parvient à s’échapper avec l’aide d’une domestique. Elle retourne au Japon où elle épouse enfin Sun Yat-sen qui vient d’obtenir le divorce. Les parents n’ont plus qu’à s’incliner devant le fait accompli.

Song Qinling entre 1939 et 1945, photo appartenant aux Imperial War Museums (Royaume-Uni).

La suite est moins romanesque. En 1922, elle fait une fausse couche qui la laisse stérile. Elle ne se consacrera plus désormais qu’à la lutte politique. En 1926, elle est élue au comité central exécutif du Kuomintang. Mais, l’année suivante, elle refuse l’entente de celui-ci avec la Bande Verte, une triade de Shanghai, et entre en conflit avec le nouvel homme fort du parti : Tchang Kaï-chek. Comme ses parents avaient refusé son mariage avec Sun Yat-sen, elle prétend empêcher le mariage de sa sœur Meiling avec lui. Des rumeurs se mettent à courir : il essaierait de la faire assassiner avec l’aide de la troisième sœur : Ailing. Song Qingling n’a plus le choix : elle rompt officiellement avec le parti en juillet et quitte la Chine.

Elle reste quatre ans en Europe. En 1936, elle rejoint la lutte anti-japonaise et renoue avec ses sœurs et le Kuomintang. Mais son hostilité pour Tchang Kaï-chek demeure et elle se rapproche petit à petit des Communistes. En 1949, après leur victoire, elle est le seul membre de sa famille à rester en Chine. Elle est alors nommée à d’importantes fonctions honorifiques : vice-présidente du gouvernement populaire central, présidente de l’Association des amitiés soviéto-chinoises et présidente honoraire de l’Association des femmes. Elle reçoit plusieurs prix internationaux comme le prix Staline pour la Paix (!).

En 1959, elle devient même vice-présidente de la République populaire de Chine. Persécutée ensuite par Jiang Qing, l’épouse de Mao Zedong, pendant la révolution culturelle, elle parvient à échapper aux purges grâce au soutien de celui-ci. Il met son nom en tête de la liste des cadres protégés. Elle est néanmoins de plus en plus isolée.

Elle meurt d’une leucémie en mai 1981, quinze jours après avoir été inscrite au parti communiste et instituée présidente honoraire de la République. Au final, si elle a été couverte d’honneurs par les dirigeants successifs de la Chine, son rôle politique a surtout été symbolique. Elle a très peu participé à la réalité des décisions et a surtout joué un rôle de représentation de l’État chinois à l’international.

Le dernier Troyen sur Odysseum

Quand Mathieu Scapin et Matthieu Soler vous parlent du Dernier Troyen sur Odysseum, le site de l’Éducation nationale, ça donne un passionnant article qui décode entièrement ou presque tous les liens que Thierry Démarez et moi avons tissés entre la mythologie gréco-romaine et la science-fiction.

Un tout grand merci à eux, à Julie Gallego qui avait publié ce texte pour la première fois et à Annie Collognat qui l’a remis en avant.

Pour le lire, c’est par ici :
Mythes en mouvement, réinventer la fondation de Rome dans la Bande dessinée de science-fiction

Fdj : Izumo no Okuni

Au début du XVIIe siècle, le shogun Tokugawa Ieyasu interdit la pratique du théâtre de kabuki aux femmes. Pourtant, c’est bien à l’une d’elle que l’on doit la fondation de cet art de la scène : Okuni.

Elle naît, peut-être vers 1572, dans une famille de serviteurs du grand sanctuaire shinto d’Izumo et part très jeune en tournée pour recueillir des fonds pour le temple. On la retrouve ainsi à Kyoto exécutant des yayako odori, « danse de bébé ».

Plus tard, elle rencontre le succès en exécutant de manière sensuelle (érotique ?) le nembutsu odori, une danse en l’honneur du bouddha Amida. Elle y interprète un jeune homme (mais oui) qui prie le bouddha après une rupture amoureuse et évoque son bonheur perdu.

Mais, c’est en 1603 qu’elle entre dans l’Histoire en devenant sur la scène du temple Tenman-gu de Kyoto un kabuki-mono, un rônin devenu brigand, qui flirte avec une serveuse. Aujourd’hui, « kabuki » a pris le sens de « danse-chant-technique » mais ce n’est peut-être qu’un dérivé de ce tout premier personnage théâtral.

Quoi qu’il en soit, ce spectacle originel regroupe des chants et des danses, mais sans raconter d’histoire particulière. Okuni, soutenue financièrement par un certain Sanzaburo Ujisato, le complexifie petit à petit et commence à y intégrer des éléments dramatiques.
Parallèlement, elle continue à souvent jouer des personnages masculins : samouraï, prêtre chrétien… sa troupe est d’ailleurs entièrement féminine.

Le genre remporte un grand succès populaire et se répand très vite dans tout le Japon, en particulier dans les bordels de luxe qui veulent distraire des clients cultivés.
C’est cela qui cause finalement l’interdiction du shogun, interdiction qui perdure jusqu’au XXe siècle.

Statue hommage à Okuni à Kyoto, dans le quartier Pontochō (2003).

Les Chroniques réimprimées

Fin d’hibernation précoce pour Milou cette année : les Chroniques de l’Antiquité galactique sont rééeditées par les Éditions Soleil.
En-dessous, vous pouvez voir Le dernier Troyen que j’ai réalisé avec Thierry Démarez avant Alix Senator mais Le Fléau des dieux avec Aleksa Gajic a été réimprimé aussi.

Fdj: Lorraine Warren

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’une femme dont l’anniversaire se fêtera pendant le festival d’Angoulême plutôt qu’aujourd’hui : Lorraine Warren. Née le 31 janvier 1927 dans le Connecticut, elle aurait pu apparaître dans SOS Fantomes si elle ne s’était pas prise autant au sérieux. « Medium et clairvoyante », elle forme avec son mari, le « démonologue » Ed Warren, le plus célèbre couple spécialiste des sciences occultes des États-Unis des années 70-80.

À la tête de la New England Society for Psychic Research qu’ils ont fondée en 1952, ils combattent une multitude de démons, fantômes et autres loups garous. On ne sait toujours pas aujourd’hui s’ils croient réellement aux phénomènes paranormaux ou s’ils ne sont qu’un banal couple d’escrocs. Quoi qu’il en soit, leurs livres rencontrent un grand succès et ils hantent les plateaux télé pendant des années avant de finir même par ouvrir le Warrens’ Occult Museum où ils conservent pieusement les traces de leurs infernales victimes.

Lorraine Warren dans son musée.

Le cas le plus célèbre auquel ils sont mêlés est celui d’Amityville. Oui, le Amityville du film d’horreur de Stuart Rosenberg (1979). Il m’a beaucoup impressionnée quand j’étais ado et c’est un peu pour ça que je vous parle de Lorraine Warren aujourd’hui.

Lorraine et la maison du diable

Pour ceux qui ne connaissent pas cette sinistre histoire : dans la nuit du 13 novembre 1974, le fils aîné de la famille DeFoe assassine avec un fusil ses parents et ses quatre frères et sœurs dans un quartier huppé de la petite cité d’Amityville. L’année suivante, une autre famille, les Lutz, vient s’installer dans la maison. Aussitôt, ils sont assaillis par des phénomènes paranormaux terrifiants. Apeurés, ils s’enfuient d’Amityville et racontent tout à l’écrivain Jay Anson qui transforme leurs mésaventures en best-seller.

Bien sûr, l’émotion publique passée, la plupart des gens admettent que tous les terribles événements postérieurs aux meurtres des DeFoe relèvent de la supercherie pure et simple. Tout cela n’est qu’un canular monté par Anson et les Lutz pour convertir en bon argent le vague malaise éprouvé par ces derniers à leur arrivée dans la « maison des meurtres ».

Pourtant, Lorraine et Ed Warren s’intéressent à cette affaire et arrivent à la conclusion… que les Lutz ont bien été les victimes de forces surnaturelles. Lorraine dit ressentir un profond sentiment d’horreur à la visite de la propriété. Ed aperçoit « des milliers de points lumineux » quand il descend à la cave. Des ombres noires se précipitent sur lui pour le jeter par terre. Un de leurs collaborateurs a un malaise et doit être évacué quand ils font une tentative pour entrer en contact avec les « habitants » de la maison…

Pour eux, le « mal » hante Amityville depuis des temps immémoriaux : la maison a été élevée sur le lieu où des indiens Montauketts gardaient leurs malades mentaux (une variante intéressante du fameux cimetière indien). Plus tard, un des sorciers de Salem s’est installé au même endroit pour rendre un culte au démon.

Curieusement, ce démon ne se manifeste plus jamais après 1976. Il laisse tranquille tous les nouveaux habitants de la maison. Ce n’est pas le cas des nombreux touristes qui continuent longtemps à les persécuter de leur curiosité et de leurs demandes de visites guidées. À défaut de pouvoir les exorciser, les Cromarty, qui ont racheté la maison aux Lutz, finissent par faire un procès à ceux-ci. Ils sont responsables de la notoriété malsaine de leur demeure après tout. Un accord à l’amiable est trouvé. Finalement, c’est peut-être juste le démon de l’argent qui hante la maison d’Amityville.

La maison du 112 Ocean Avenue à Amityville, le 7 décembre 2005. © Seulatr