Les Saisons d’Archimboldo

Ça fait trop longtemps que je n’ai pas fait de statut « éphéméride ». Pour me faire pardonner, et puisque l’automne commence ce lundi 23 septembre, voici les Saisons du peintre milanais Giuseppe Arcimboldo.

Ces portraits grotesques d’hommes réalisés avec des fruits et légumes font rire depuis leur réalisation en 1573. L’empereur Maximilien II de Habsbourg les commanda à Archimboldo pour les offrir au puissant Auguste de Saxe dont les armes figurent sur la collerette de l’hiver.
Mais l’empereur ne voulait pas qu’amuser son allié. Il voulait surtout lui signifier tout l’étendue de son pouvoir et lui rappeler combien il lui était supérieur. L’empire Habsbourg se voulait alors semblable aux saisons : éternel et exerçant sa domination sur les hommes et tout le règne de la Nature.


Archimboldo, les saisons, 1573, musée du Louvre.
L’Hiver dialogue avec le printemps et l’été avec l’automne.
Les guirlandes de fleurs ont sans doute été ajoutées au XVIIe siècle.

Exposition Alix senator

À partir du 19 septembre prochain, vous pourrez admirer (et acheter) les magnifiques planches que Thierry Démarez a réalisées pour le tome 9 des aventures d’Alix senator à la librairie Bulles en Têtes située 42 rue le Peletier dans le 9e arrondissement de Paris.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici les 5 premières pages des Spectres de Rome version noir et blanc :

MMCXIX : Les Futurs des Belles Lettres

Ce printemps, j’ai eu le plaisir de sortir de ma zone de confort pour écrire pour la première fois une nouvelle de science fiction. C’était d’autant plus “inconfortable” (et excitant) que je savais qu’elle serait publiée à côté de récits de maîtres du genre : Norman Spinrad, Raphael Granier de Cassagnac et Pierre Bordage.
Heureusement, la thématique m’était familière : les Éditions Les Belles Lettres fêtent cette années leurs cent ans et voudraient qu’on s’interroge sur leurs futurs en MMCXIX.
Pour moi, en 2119, les textes anciens seront plongés dans “La Nuit des livres”, leur futur sera sombre (vous me connaissez) mais pas désespéré. Il suffira d’une Page pour ramener le jour.

Ce sera en librairie le 18 octobre.

Un tout grand merci à Vincent Bontems alias Lucien 2.0, éditeur aussi intéressé par les passés que par les futurs, pour sa confiance et son soutien.

Via Appia

La première page du dernier Alix Senator que je vous montrais la semaine dernière se déroule sur la Via Appia. Vous avez déjà vu plusieurs fois cette route romaine dans la série car c’est elle qui reliait Rome au port de Brundisium (Brindisi) d’où partaient les bateaux vers l’Orient. Et Alix devenu sénateur a un faible certain pour l’est de la Méditerranée… 🙂

Aujourd’hui, la Via Appia existe toujours. On peut encore y voir quelques-uns des tombeaux qui l’entouraient dans l’Antiquité, quand il était interdit aux morts de côtoyer les vivants et donc d’installer leur dernière demeure à l’intérieur des cités.
Mais les parias qui trouvaient refuge dans les tombes – prostituées, lépreux, mendiants… – ne sont plus là. Aujourd’hui, on y croise plus que des promeneurs et des touristes en quête d’un peu de fraîcheur.

Piscina mirabilis

Les Spectres de Rome, le tome 9 d’ Alix Senator, se terminent dans un endroit grandiose qui a malheureusement disparu de nos jour : le réservoir où se déversait l’eau de trois aqueducs arrivant à l’est de Rome.

Mais il nous reste d’autres constructions romaines du même genre dont une près de Naples. Alimentée à l’origine par l’ « Aqua Augusta », un autre aqueduc, elle est si spectaculaire qu’on l’appelle depuis le XVIe siècle, « piscina mirabilis ». Ce gigantesque réservoir d’eau potable a été creusé dans la pente au-dessus du port de Misène : l’endroit idéal pour approvisionner en eau les navires militaires qui stationnaient dans la baie. Haut de 15 m, il était long de 72 et large de 25. Sa capacité totale était de 12 600 mètres cubes.

Les trous que vous voyez entre les voûtes servaient à ventiler la piscina mais aussi d’emplacement aux machines qui prélevaient l’eau et l’envoyaient dans les canalisations qui la distribuaient.