Diana Rigg

La future actrice Diana Rigg est née le 20 juillet 1938, à Doncaster.

Après une enfance partagée entre l’Inde et l’Angleterre, elle a étudié à la Royal Academy of Dramatic Art. Depuis, même si elle a acquis sa notoriété ailleurs, elle a surtout joué au théâtre des rôles dramatiques comme Médée dans la pièce éponyme d’Euripide, Mère Courage dans « Mère Courage et ses enfants » de Bertold Brecht ou Martha dans « Qui a peur de Virginia Woolf ? » d’Edward Albee.

Mais, tout le monde la connaît évidemment pour son interprétation d’Emma Peel dans la série « Chapeau melon et bottes de cuir » aux côtés de Patrick Macnee, entre 1965 et 1967.
A ce propos, elle a raconté seulement cette année qu’au début, elle gagnait « moins que le cameraman » et qu’elle avait assez mal supporté son statut de sex symbol : « Je me sentais rabaissée, parce que j’étais bien plus que cette simple image de femme sexy. D’ailleurs, la combinaison en cuir que je portais était très inconfortable, et me faisait transpirer beaucoup, ce n’était vraiment pas sexy. »

Tout cela et la volonté de ne pas se cantonner à un seul personnage l’ont amené à quitter la série et à faire « une erreur », comme elle le dit elle-même. Elle a accepté d’incarner Tracy, la femme de James Bond dans « Au services secrets de sa Majesté ».

Malgré ces expériences, disons, compliquées, Diana Rigg a continué à jouer pour le cinéma et la télévision jusqu’à aujourd’hui. En 2013, elle est revenue dans une série très populaire. Elle a interprété Olenna Tyrell dans « Game of Throne » durant 18 épisodes (un nombre respectable vu le taux de mortalité élevé des personnages). La même année, elle a joué aussi dans un épisode d’une autre série culte « Docteur Who : Le Cauchemar écarlate ».

Diana Rigg dans “Game of Throne” ©Le Parisien

Alix senator 9 premium

Le 21 août prochain, les lecteurs d’ Alix Senator seront face à leur éternel dilemme : acheter l’album classique ou premium.
Et vous quel choix ferez-vous ?

En attendant, après vous avoir montré la couverture version classique, voici la version premium ainsi que la première page du dossier historique “Aqua romana, qui contrôle l’eau, contrôle Rome” illustré par Thierry Démarez et écrit par moi.

On ne parlait pas encore de bouleversement climatique en 11 avant notre ère mais la canicule était déjà bien présente à Rome. L’accès à l’eau des centaines de milliers d’habitants de la capitale impériale était à la fois une nécessité très quotidienne et un enjeu de pouvoir considérable.

 

Suétone et César

Quand Suétone veut montrer que César était vraiment trop sympa :

[César] était fort doux de nature, même dans ses vengeances. Quand il eut pris, à son tour, les pirates dont il avait été le prisonnier, et auxquels il avait alors juré de les mettre en croix, il ne les fit attacher à cet instrument de supplice qu’après les avoir fait étrangler.

Suétone, Vie de Jules César LXXIV

( illustration : Alix senator, tome 1, avec Thierry Démarez, chez Casterman BD)

Simone Veil

Annick Cojean : Quel est le pire que vous ayez entendu ?

Simone Veil : Les propos de Jean-Marie Daillet.

A. C. : Celui qui vous demande si vous accepteriez de jeter les embryons au four crématoire ?

S. V. : Oui. Je crois qu’ il ne connaissait pas mon histoire, mais le seul fait d’ oser faire référence à l’ extermination des Juifs à propos de l’ IVG était scandaleux. Et puis, il y avait tant d’ hypocrisie dans cet hémicycle rempli essentiellement d’ hommes, dont certains cherchaient en sous-main des adresses pour faire avorter leur maîtresse ou quelqu’ un de leurs proches.

Entretien de Simone Veil (13 juillet 1927 – 30 juin 2017) avec Annick Cojean, après le discours du 26 novembre 1974 dans lequel la ministre de la Santé présente au Parlement le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse, qui dépénalise l’avortement.

Cette femme nous mène à la ruine !

Laissez-moi vous présenter aujourd’hui la dernière femme a avoir été « chef d’État » en France : María Eugenia Ignacia Agustina de Palafox-Portocarrero de Guzmán y Kirkpatrick, marquise d’Ardales, marquise de Moya, 20e comtesse de Teba dite Eugénie de Montijo, (oui, tout ça !) morte le 11 juillet 1920 à Madrid.

Épouse de Napoléon III, elle fut trois fois impératrice-régente en l’absence de son mari : pendant la campagne d’Italie en 1859, son voyage en Algérie en 1865, et surtout en juillet 1870, après la déclaration de guerre contre la Prusse.

Vous voyez cela date vraiment beaucoup, sans compter que cela tourna au désastre.

Plus belliciste que son mari, à l’instar de la cour et des milieux politiques français, Eugénie de Montijo l’encouragea à déclarer la guerre à la Prusse. Quand il vint lui annoncer que c’était fait, elle se mit à danser de joie avec leur fils. Voyant cela, un de leurs amis ne put s’empêcher de dire : « Cette femme nous mène à la ruine ! ».

En effet, l’armée prussienne était plus nombreuse, avait un matériel bien plus moderne et avait développé toute une stratégie à opposer aux Français. Car Otto von Bismarck, le ministre-président du royaume de Prusse espérait bien cette déclaration de guerre. Il pensait que seul un conflit contre la France permettrait aux principautés germaniques de s’unir en un seul « empire allemand ». Et c’est bien ce qui arriva.

Les troupes prussiennes vainquirent les Français à plusieurs reprise, notamment lors du désastre de Sedan, le 1er septembre 1870. Moins de deux mois après la déclaration de guerre, l’empereur, fait prisonnier, devait capituler.

L’impératrice-régente ne réussit pas à faire face. Le 4 septembre la République était proclamée. Eugénie de Montijo se réfugia en Angleterre et termina sa vie en exil.

De son côté, le nouveau Gouvernement de Défense nationale ne put redresser la situation face à la Prusse. Un armistice dut être signé le 28 janvier 1871. La France dut céder l’Alsace-Lorraine au nouvel empire allemand et payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or.

Ci-dessous :
Copie du portrait officiel de l’impératrice, par Franz Xaver Winterhalter, conservé actuellement au musée d’Orsay. Entre 1855 et 1870, l’État commanda 400 versions en pied de ce portrait pour l’exposer dans des bâtiments officiels. Le portrait original fut présenté lors de l’Exposition universelle de 1855 puis installé au palais des Tuileries. Il a disparu pendant l’attaque des lieux au moment de la Commune de Paris (1871)

Maillot, mon beau maillot

Ce week-end de grands départs en direction des plages, ayons une pensée émue pour Annette Kellerman.
Vous ne connaissez pas cette Australienne née le 6 juillet 1886 ? Ce fut pourtant la première actrice à apparaître entièrement nue dans un film hollywoodien : La Fille des dieux.

Mais ce n’est pas pour cela que je vous en parle aujourd’hui. Nageuse accomplie, elle milita pour le droit des femmes à pratiquer librement les sports aquatiques. Pour cela, elle devaient avoir le droit de porter un maillot de bain confortable et n’entravant pas la nage, contrairement à ceux qui étaient en usage au début du XXe siècle (voir ci-dessous).

La tenue qu’elle porte sur la photo de droite lui valut d’être arrêtée en 1907 à Boston pour indécence mais le juge trancha en sa faveur. Il reconnut que sa combinaison moulante était juste parfaitement adaptée à une pratique sportive. Cette décision, très médiatisée, contribua à l’évolution des mentalités. Le maillot de bain d’Annette Kellerman devint très courant dans les années 1920 et le sport féminin commença à se développer en parallèle.

À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ?

Le 4 juillet 1865, était publié “Alice’s Adventures in Wonderland”, le conte de Charles Lutwidge Dodgson dit Lewis Carroll, professeur de mathématiques à Oxford.

J’imagine que vous en connaissez tous les principaux épisodes : la poursuite du lapin blanc, la rencontre avec Tweedledee et Tweedledum, la découverte du chat du Cheshire, le thé avec le chapelier toqué et le lièvre de Mars, la fuite devant la reine de cœur…
Chacun d’eux mériterait son statut sur cette page. Mais c’est autre chose qui m’a donné l’envie d’en faire un aujourd’hui.

Voici la première phrase de Carroll sur laquelle je suis tombée en faisant ma petite recherche : « À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ? ». C’est Alice qui se pose la question en regardant sa sœur lire un de ces livres bien austères. Cela pourrait être la devise de l’auteur ou de l’amateur de Bande Dessinée. Lewis Carroll en aurait sans doute été un grand si elle avait existé à son époque.

On sait que les images étaient très importantes pour lui. Photographe amateur, il a lui-même choisi l’illustrateur de son Alice : John Tenniel alors connu pour ses caricatures dans le magazine Punch. Ses dessins donnent d’ailleurs un côté assez inquiétant au conte. Avec lui, si l’absurde garde le côté merveilleux qui sera mis en avant plus tard par Disney, il tombe aussi parfois dans une sorte de folie bien angoissante.


– Autoportrait de Lewis Carroll, 1855
– Portrait d’Alice Littell par Lewis Carroll. C’est pour elle qu’il improvisa la première version du conte en 1862, lors d’une promenade en barque.
– Illustrations de John Tenniel pour les Aventures d’Alice

« Bonjour, cordialement, votre correspondant à l’Agessa »

Amis auteurs, amies autrices, vous le savez, contacter l’Agessa, notre sécurité sociale, tient souvent de la quête initiatique. Le 1er juin dernier, je me sentais une âme d’aventurière, alors je me suis donnée pour mission d’éclaircir un des grands mystères de l’univers : Comment toucher la « mesure de soutien » au pouvoir d’achat des artistes auteurs pour l’année 2019 ?

Vous le savez si vous parcourez régulièrement nos murs : cette mesure de compensation de la hausse de la CSG, enfin proposée fin 2018, est logiquement prolongée pour cette année. Mais impossible, en fouillant sur le site de l’Agessa, de trouver quoi que ce soit à ce sujet. Qu’importe, le bouton « nous contacter » est là pour ça. Formidable, on me promet de me répondre dans les plus brefs délais.

La réponse de l’Agessa est enfin arrivée le 17 juin, plus de deux semaines après. Il faut savoir être patient quand on part en quête. Patient et ouvert à la surprise aussi.

Comment ça je ne suis pas à jour de mes cotisations ? Alors que j’ai opté depuis des années pour le prélèvement automatique ? En plus, en avril encore, j’avais reçu un échéancier me confirmant que j’avais bien choisi ce mode de paiement.

Je dois dire que je n’avais pas vérifié si les prélèvements avaient bien été effectués. Pour la bonne et simple raison que ça se passe sans problème depuis des années. Quand on choisit la méthode automatique, c’est bien pour ne plus avoir à y penser, non ?

Ensuite, comme est-il possible qu’un prélèvement bancaire ne passe pas sans que l’Agessa ne nous le signale clairement ? Ma banque m’aurait signalé, elle, le moindre accident. C’est donc un problème de prélèvement du côté de l’Agessa. Oubli ? Incident technique ? Changement lié aux réformes ? Comment pourrais-je le savoir sans aucune communication de leur part ?

En plus, pourquoi, s’il y a un retard de payement de plusieurs mois, ne recevons-nous aucun message de relance ? Un courrier, un petit email, ou au moins une alerte claire sur le site ? Pourquoi le prélèvement n’est-il tout simplement pas relancé ? C’est quoi l’idée ? De laisser ça trainer, sans rien nous dire, puis d’envoyer le dossier pour recouvrement à l’Urssaf, avec les surcoûts pour l’auteur qui l’accompagnent ?

J’en ai discuté avec Denis, mon époux. On s’est aperçu qu’il était exactement dans la même situation que moi. C’est donc que l’Agessa n’a pas lancé les prélèvements automatiques de février et mars 2019 pour beaucoup d’auteurs, peut-être même pour tous. Denis s’étonne de suite que l’Agessa n’ait pas eu idée d’en informer et de relancer sérieusement les auteurs concernés, puisque le problème vient d’elle. Il faut dire que Denis connaît bien les problèmes liés à la sécurité sociale des artistes-auteurs, en tant que fondateur du SNAC BD et vice-président de la Ligue des auteurs professionnels.

Nous rédigeons donc un nouveau courrier ensemble :

Bon, soyons honnêtes, nous espérions créer une petite inquiétude à l’Agessa. La réponse fut en effet ultra-rapide, une semaine d’attente seulement ! Et je dois dire que cette réponse fut magique, à la hauteur de toute cette histoire :

Je vous le confirme, il n’y a pas de problème technique, la capture d’écran ci-dessus est bien complète.

Si. Vraiment.

Je vais réécrire à l’Agessa, parce que j’aime l’aventure, j’aime les quêtes impossibles, j’ai une foi inébranlable dans l’humanité. Mais j’ai quand même pris mes précautions et réglé par carte bleue sur le site les échéances non prélevées. J’ai aussi supprimé le prélèvement automatique, puisque c’est devenu n’importe quoi. On ne sait jamais, avec un tel talent, l’Agessa pourrait me prélever 5 000 euros en plaçant mal une virgule.

Avec la Ligue des auteurs professionnels, nous avons aussi décidé de rendre cette histoire publique. Si l’Agessa est incapable d’informer les assurés sociaux de ses erreurs, comme nous le lui avons demandé, il faut bien que nous, auteurs, le fassions à sa place.