Les tunnels romains

Les tunnels qui permettent au sénateur Alix et à ses compagnons de gagner le lac Averne depuis Cumes à la fin du tome 7 ne sont pas une invention de ma part.

Il s’agit de 2 des 4 grands tunnels routiers construits par les Romains dans la région : la « crypta romana » et la « grotta di Cocceio » du nom de leur architecte, l’affranchi Lucius Cocceius Auctus.

Elles furent construites à l’initiative d’Agrippa, le gendre d’Auguste, qui voulait faire du lac Averne un port militaire. Les tunnels étaient alors destinés à relier la nouvelle base navale au port de Cumes. Plus tard, Agrippa installa finalement ses navires au cap Misène et les tunnels furent abandonnés.

Une autre construction du même genre relie Naples à Pouzzoles, la “crypta neapolitana”. Ses dimensions sont impressionnantes : 705 m de long, 4,5 m de large et 5 m de haut. À l’entrée, se trouve un énorme tombeau dont on a souvent fait celui du poète Virgile.

Plus tard, Séjan, le ministre favori de l’empereur Tibère, fit construire un dernier tunnel entre Coroglio et le rivage méditerranéen.

Pour aller plus loin : Encyclopédie Alix senator

Ci-dessous quelques photos de la crypta romana et de la crypta neapolitana.

Le lac Averne

 

Près de Cumes et de l’antre de sa sibylle se trouve toujours le lac Averne visité par le sénateur Alix et ses compagnons.
Son étrange forme ronde est due à son origine : c’est un ancien cratère volcanique envahi par l’eau. Dans l’Antiquité, il s’en échappait toujours des vapeurs sulfurées pestilentielles qui firent penser qu’une porte des Enfers se trouvait là.

Pour aller plus loin : Encyclopédie Alix senator

 

L’Antre de la Sibylle de Cumes

Les septièmes aventures du sénateur Alix se déroulent à Rome et à Cumes, une petite cité de Campanie célèbre pour avoir donné naissance à la légende de la sibylle, une prophétesse aimée d’Apollon. Elle est censée avoir vécue dans un mystérieux tunnel de 130 m de long situé sous l’acropole de la ville. Il s’agit en fait d’un tunnel de fortification archaïque mais son atmosphère étrange justifie à elle seule tous les mythes magiques.

Les saints de glace

Selon la culture populaire, nous traversons depuis deux jours la période des saints de glace et effectivement, il neige encore aujourd’hui dans le Massif Central, chose toujours étonnante un 13 mai 2018.

Au Moyen-Âge, les paysans priaient donc les saints Mamert, Pancrace et Servais, les saints fêtés des 11 au 13 mai à l’époque, pour éviter que ce genre d’ennui ne vienne détruire leurs cultures.
Dans ma région, la Lorraine, où il fait souvent plus froid plus longtemps qu’ailleurs en France, on s’adressait aussi à des saints fêtés encore plus tardivement : de Boniface, le 14 mai, à Urbain, le 25 mai.

La tradition est restée et on pense encore souvent que ces jours sont particulièrement froids et contrastent avec le reste du mois.
Parfois, on justifie même cette croyance par une explication pseudo-scientifique : la terre traverserait à ce moment-là un nuage de fines poussières qui feraient comme un voile entre le soleil et nous. Le souci c’est que ce nuage n’existe pas et quand bien même il existerait, il n’aurait aucune influence sur les températures terrestres…

En fait, statistiquement, la période du 11 au 13 mai (voire au 25), n’est pas plus froide que les autres. De 1939 à 2009, Météo France nous apprend qu’il n’a pas gelé plus de 4 fois ces jours-là.
Les « saints de glace », plutôt qu’un moment de gel systématique, sont donc la période où peuvent éventuellement se produire les derniers grands froids de l’année, précisément quand un anticyclone dégage le ciel suite aux derniers fronts hivernaux.

Les lemuria

Du 9 au 14 mai avaient lieu à Rome les fête de lemuria, en l’honneur des lémures.
C’était les fantômes des malheureux qui avaient eu une mort brutale, souvent qui avaient été assassinés. Il était impossible de mettre fin à leur errance alors, pour les conjurer et éviter qu’ils ne viennent hanter leur maison, chaque pater familias leur offrait des fèves, la nourriture traditionnelle des morts, et en frappait des objets en bronze pour leur faire peur.
Pendant ces rites, les mariages étaient interdits et tous les temples étaient fermés.

Ci-dessous, Livie maudit Alix en invoquant en autres les lémures dans le tome 3 d’Alix senator.

Octavien, héritier de César

Le 8 mai 44 avant Jésus Christ, Octavien, âgé seulement de 19 ans et quasiment sans expérience politique et militaire, accepte officiellement l’héritage de Jules César et se reconnaît donc comme son fils adoptif et successeur légitime.
Bien sûr, cela ne fait pas du tout les affaires de celui qui était jusque-là le chef des Césariens et entendait bien lui aussi récupérer l’héritage du dictateur : le consul Marc Antoine.
A ce moment, tout le monde parie sur une victoire facile de ce dernier sur son nouvel opposant. Pourtant, 14 ans plus tard, c’est Marc Antoine qui se suicide et Octavien ou plutôt celui que tout le monde appelle désormais Caius Julius Caesar qui prend le contrôle total de Rome.

Ci-dessous trois portraits d’Octavien, César et Marc Antoine.

Vue de Bayeux

Nous habitons au pied de la cathédrale de Bayeux. Au bout de notre rue, c’est les champs. Comme disait Alphonse Allais : « On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ! »

Le muguet du premier mai

L’habitude d’offrir du muguet le 1er mai remonte au printemps 1561, quand le roi Charles IX commença à en donner aux dames de la cour.
Cette tradition royale se perdit, bien sûr, après la Révolution française. Elle renaquit au début du XXè siècle quand les couturiers parisiens recommencèrent à offrir des bouquets à leurs employées et à leurs clientes.
Mais c’est avec le maréchal Pétain que le muguet fut définitivement associé au 1er mai. La fête des Travailleurs créée en 1889 devint en 1941 « la fête du Travail et de la Concorde sociale » et l’églantine rouge qui en était jusque-là le symbole révolutionnaire céda la place au muguet.

Vu que le muguet fleurit sur beaucoup de murs FB, je vous propose plutôt cette belle églantine rouge, aujourd’hui :

Les Floralies, fêtes des fleurs et des courtisanes

Fresque du Ier siècle ap.J.C., représentant Flore, venant de la Villa Ariana à Stabies et conservée au Musée Archéologique de Naples.

Du 28 avril au 2 mai, on célébrait à Rome les Jeux floraux, « ludi florales » en l’honneur de la déesse Flore, maîtresse des jardins et du renouveau printanier.
Très ancienne, cette fête devint annuelle vers 170 avant notre ère. Elle connu plus tard un grand succès dans tout l’empire.
Il faut dire qu’elle se célébrait pendant 5 nuits consécutives de représentations théâtrales, de danses mais aussi… d’orgies. Car Flore était aussi la déesse des courtisanes et elles participaient activement à ses célébrations.
Cela fit même dire au poète Lactance que le culte était né d’un don d’argent fait par une protituée nommée Flora au peuple romain en échange de l’institution d’une fête en son honneur.

 

 

Une orgie dans Alix Senator, tome 1, avec Thierry Démarez, éditions Casterman