Exposition Alix à Versailles

Si vous avez raté l’exposition “Alix, l’art de Jacques Martin” à Angoulême et à Bruxelles, il est encore temps de vous rattraper. Elle se tient désormais du 19 février au 19 avril, Espace Richaud à Versailles.

Vous pourrez y retrouver les centaines d’originaux déjà visibles lors des deux précédentes présentations mais d’autres pages dues aux continuateurs d’Alix dont, bien sûr, des pages de Thierry Démarez sur Alix Senator et Marc Jailloux sur Alix.

Alix Senator 10 premium : la Guerre des Gaules

Début avril prochain, vous pourrez découvrir la version premium de “La Forêt carnivore” en même temps que sa version classique. Le dossier civilisation parlera cette fois de “La Guerre des Gaules, une conquête pour la gloire” avec César et Vercingétorix en guest stars.

C’est d’ailleurs le chef arverne que vous pouvez voir sur la statère – la pièce de monnaie antique – qui illustre la première page du dossier. Son apparence est très différente du cliché du Gaulois avec les cheveux longs et une imposante moustache. En fait, il ressemblerait plus à l’idée qu’on se fait d’un jeune Grec du 1er siècle avant notre ère.

Il y a au moins deux explications possibles à cela. D’une part, les Gaulois de l’époque, surtout ceux du sud de la Gaule comme les Arvernes, étaient depuis longtemps en contact avec les Grecs – et les Romains – et avaient subi leur influence. Il n’est pas impossible que Vercingétorix ait été imberbe et ait porté les cheveux courts. Certains pensent même qu’il avait été auxiliaire des Romains avant sa révolte et portait la toge à l’occasion…

D’autre part, les monnaies gauloises de l’époque s’inspiraient presque toutes des mêmes modèles : les pièces d’or frappées par le roi Philippe II de Macédoine* à l’effigie du jeune dieu grec, Apollon. Des Gaulois avaient été au service du souverain comme mercenaires et avaient ramené ensuite des monnaies grecques chez eux. Sur la statère ci-contre, les Arvernes ont donc simplement pu garder le visage d’Apollon et se contenter d’identifier leur chef par son nom gravé en dessous.

Exemple de statère de Philippe II de Macédoine à l’effigie d’Apollon

* Philippe II de Macédoine : est un roi du IVe siècle avant notre ère, père d’Alexandre le Grand. Il a notamment soumis des cités grecques comme Athènes ou Thèbes et préparé l’expédition contre les Perses que son fils mènera après sa mort.

 

Jhen : quelques cases et deux fantômes

Angoulême est définitivement derrière nous et je dois déjà retourner à mes mout… pardon, mes albums.

Alors, pour vous donner envie, voici quelques cases du prochain Jhen, le Conquérant, dessiné par Paul Teng et mis en couleurs par Céline Labriet.

Il arrivera dans les rayons de votre librairie favorite dès le début du mois d’avril.

Interview sur Odysseum

Après le passionnant article de Ueihtam Nipacs et Matthieu Soler sur “Le dernier Troyen”, Odysseum, le site de l’Éducation nationale vous propose… une interview de moi par la toujours passionnée Annie Collognat : « L’Énéide dans les étoiles ».

Pour les curieux, c’est par icien passant par le dossier sur la série :
Interview sur Le dernier Troyen

Le dernier Troyen sur Odysseum

Quand Mathieu Scapin et Matthieu Soler vous parlent du Dernier Troyen sur Odysseum, le site de l’Éducation nationale, ça donne un passionnant article qui décode entièrement ou presque tous les liens que Thierry Démarez et moi avons tissés entre la mythologie gréco-romaine et la science-fiction.

Un tout grand merci à eux, à Julie Gallego qui avait publié ce texte pour la première fois et à Annie Collognat qui l’a remis en avant.

Pour le lire, c’est par ici :
Mythes en mouvement, réinventer la fondation de Rome dans la Bande dessinée de science-fiction

Les Chroniques réimprimées

Fin d’hibernation précoce pour Milou cette année : les Chroniques de l’Antiquité galactique sont rééeditées par les Éditions Soleil.
En-dessous, vous pouvez voir Le dernier Troyen que j’ai réalisé avec Thierry Démarez avant Alix Senator mais Le Fléau des dieux avec Aleksa Gajic a été réimprimé aussi.

Fdj : Livie

Livie, Livia Drusilla de son vrai nom, est la troisième épouse d’Auguste. Elle n’est pas née le 18 mais le 30 janvier 58 av. J.-C. Or, le 30 janvier prochain, je serai à Angoulême et je ne pourrai pas vous faire de chronique quotidienne, faute de temps. Mais ça aurait quand même été dommage de passer à côté de la meilleure ennemie d’Alix senator, non ?

Livie est donc née en – 58 dans la plus haute aristocratie romaine. À quinze ans, elle épouse Tiberius Claudius Nero et donne naissance l’année suivante au petit Tibère, le futur empereur. Mais on est en pleine guerre civile et chacun doit prendre parti. Livie et son époux sont des césariens. Après les ides de mars, ils combattent les assassins du dictateur aux côtés de Marc Antoine. Ils prennent aussi son parti contre le jeune Octavien, le futur Auguste. En – 40, ils doivent même prendre précipitamment la fuite pour échapper à ses proscriptions. Ils se réfugient en Sicile puis en Grèce. Ils ne reviennent en Italie qu’après la paix de Brindes qui réconcilie provisoirement les deux triumvirs.

C’est l’occasion pour Livie de rencontrer Octavien/Auguste en septembre – 39. Coup de foudre, coup politique ou les deux, elle quitte immédiatement son mari pour son ancien ennemi. Lui attend que sa précédente épouse ait accouché de leur fille, Julie, et la renvoie aussitôt. Dès le lendemain, le 17 janvier -38, il épouse Livie. Elle est enceinte de six mois de Tiberius et accouche en avril de son second et dernier fils, Drusus. Elle n’aura jamais d’enfant d’Auguste.

Statue de Livie représentée en déesse Ops avec sa gerbe de blé et sa corne d’abondance, début du 1er siècle de notre ère, musée du Louvre.

Leur mariage dure pourtant jusqu’à la mort de l’empereur, 52 ans plus tard. S’il est à peu près constamment infidèle, les époux restent malgré tout très proches. Livie est présentée par la propagande impériale comme la matrone idéale, vertueuse et volontairement confinée à la sphère privée. Mais la réalité est assez différente : elle continue de s’intéresser activement à la politique toute sa vie. Auguste a des discussions avec elle avant de réunir ses conseillers officiels et de prendre ses décisions. Il prépare même leurs entretiens politiques par écrit, tant il craint ses réflexions et ses réparties. Les autres aussi d’ailleurs : beaucoup se méfient de l’influence de Livie et lui attribue les « mauvaises » décisions de l’empereur – les bonnes étant de lui en personne, forcément. C’est le début de la légende noire de Livie.

Sa mauvaise réputation auprès des historiens antiques va beaucoup plus loin. Ils l’accusent, par exemple, de faire empoisonner tous ceux qui se trouvent entre son fils Tibère et la succession impériale : le fils d’Octavie, la sœur d’Auguste, mais aussi Gaius et Lucius César, les petits-fils préférés de l’empereur. Livie aurait d’ailleurs fini par l’assassiner aussi en lui offrant des figues empoisonnées. On sait aujourd’hui que tout cela est pure invention.

Planche montrant Livie rendant visite aux galles, les prêtres de Cybèles, dans son temple du Palatin, juste à côté de la demeure impériale, Alix senator, tome 7, éditions Casterman.

Devenue veuve en 14 apr. J.-C., Livie devient une prêtresse du « divin Auguste » qui a rejoint officiellement son grand-oncle César parmi les immortels. Elle continue cependant de jouer un rôle politique auprès de Tibère. Celui-ci le vit de plus en plus mal et leurs rapports sont conflictuels. En 26, il part vivre en solitaire dans l’île de Capri et ne reviendra jamais à Rome.

Livie, elle, meurt en 29, à 86 ans. Elle rejoint Auguste dans son mausolée. En l’absence de Tibère, c’est Caligula, l’arrière-petit-fils de la défunte, qui prononce son éloge funèbre. En 42, un autre de ses descendants, l’empereur Claude, lui accorde l’apothéose et en fait une déesse à l’égal d’Auguste.