Le 4 juillet 1865, était publié “Alice’s Adventures in Wonderland”, le conte de Charles Lutwidge Dodgson dit Lewis Carroll, professeur de mathématiques à Oxford.
J’imagine que vous en connaissez tous les principaux épisodes : la poursuite du lapin blanc, la rencontre avec Tweedledee et Tweedledum, la découverte du chat du Cheshire, le thé avec le chapelier toqué et le lièvre de Mars, la fuite devant la reine de cœur…
Chacun d’eux mériterait son statut sur cette page. Mais c’est autre chose qui m’a donné l’envie d’en faire un aujourd’hui.
Voici la première phrase de Carroll sur laquelle je suis tombée en faisant ma petite recherche : « À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ? ». C’est Alice qui se pose la question en regardant sa sœur lire un de ces livres bien austères. Cela pourrait être la devise de l’auteur ou de l’amateur de Bande Dessinée. Lewis Carroll en aurait sans doute été un grand si elle avait existé à son époque.
On sait que les images étaient très importantes pour lui. Photographe amateur, il a lui-même choisi l’illustrateur de son Alice : John Tenniel alors connu pour ses caricatures dans le magazine Punch. Ses dessins donnent d’ailleurs un côté assez inquiétant au conte. Avec lui, si l’absurde garde le côté merveilleux qui sera mis en avant plus tard par Disney, il tombe aussi parfois dans une sorte de folie bien angoissante.
– Autoportrait de Lewis Carroll, 1855
– Portrait d’Alice Littell par Lewis Carroll. C’est pour elle qu’il improvisa la première version du conte en 1862, lors d’une promenade en barque.
– Illustrations de John Tenniel pour les Aventures d’Alice
Nous sommes en 2019 après Jésus-Christ. Toute la France est occupée par la canicule… Toute ? Non ! Car Bessin et Cotentin, peuplés d’irréductible fraîcheur, résistent encore et toujours à l’envahisseur.
Conscients de notre chance, nous vous souhaitons bon courage à tous !
Le 20 juin 451, le patrice des Romains Flavius Aetius mettait fin à la chevauchée destructrice d’Attila en Gaule au Cahmps catalauniques.
On est loin des batailles traditionnelles comme Carrhes dont je vous ai parlé il n’y a pas longtemps. Ici sont face à face des combattants issus des peuples vaincus par les Huns (Ostrogoths, Ruges, Gépides…) contre, non pas des légions romaines, mais des milices hétéroclites rassemblées autour d’une troupe d’Alains et surtout de l’armée des Wisigoths alliés de Rome. Certains auteurs ont parlé de lutte fratricide entre peuples des steppes.
Les pertes furent sans doute très lourdes. L’historien espagnol Hydace, qui n’avait pas peur d’exagérer, parle même quelques années plus tard de 300 000 morts.
Quoi qu’il en soit, le répit fut de courte durée pour Rome: Attila revint en Occident dès l’année suivante et… attaqua directement l’Italie.
Seule sa mort délivra l’empire de sa menace en 453. Aetius ne lui survécut pas longtemps. Trop riche, trop populaire et devenu inutile à la disparition du roi hun, il fut poignardé de la main de son propre empereur, Valentinien III, en 454.
J’ai raconté ou plutôt réinventé cette histoire sous la forme d’un space opera. C’était dans le Fléau des Dieux avec Aleksa Gajic . Le rôle d’Aetius, sous le casque doré, était tenu par une jeune femme Flavia Aetia.
Voici deux des pages qui illustrent les Champs catalauniques dans le tome 4 dans la série parue aux Éditions Soleil.
On ne plaisante pas avec le bac. C’est peut-être ce qu’est en train de se dire Julie-Victoire Daubié sur cette photo de 1861, l’année même où elle fut la première femme a obtenir son baccalauréat à la faculté des Lettres de Lyon, les cours de la Sorbonne étant interdits aux femmes à cette époque.
Ils le sont toujours en 1871, quand Julie-Victoire Daubié s’y présente à l’examen de licence ès lettres… qu’elle réussit également.
Inutile de dire que toute sa vie, elle milita pour les droits des femmes, en particulier leur droit à l’enseignement, la formation professionnelle et le droit de vote.
Aujourd’hui, les jeunes filles sont aussi nombreuses que les garçon à se présenter à l’examen du baccalauréat et obtiennent même de meilleurs résultats qu’eux.
Ainsi en 2018 : sur les plus de 600.000 candidats, les 302.982 candidates ont été 91.04% à être admises à l’examen, contre 86.02% pour les 297.960 garçons. Un avantage que l’on retrouvait en regardant les taux de mention : 59.05% des filles en ont décroché une, soit 6 points de plus que le pourcentage de leurs camarades masculins (53%).
Corto Maltese : “Raspoutine ! Tu es fou !”
Raspoutine : “Mais non !… Aujourd’hui, je me suis caché pendant que tu parlais et puis je me suis blessé pour te faire croire qu’il m’était arrivé quelque chose. J’ai voulu t’offrir une émotion, Corto, parce que je t’aime bien… C’est pour toi que je l’ai fait. Dieu seul sait ce que c’est moche de vivre dans un monde sans aventure, sans fantaisie.”
Corto Maltese en Sibérie, 1979, Hugo Pratt (15 juin 1927 – 20 août 1995)
Le célèbre peintre autrichien Egon Schiele naquit le 12 juin 1890. Il laissa environ 300 peintures quand il disparut 28 ans plus tard. Beaucoup sont marquées par un érotisme mortifère. Elles exposent des corps cadavériques, dénudés, dans des positions torturées.
Le tableau que vous voyez ci-dessous, « La Famille », n’est moins gênant qu’en apparence. Il s’agit d’un autoportrait de Schiele avec son enfant et sa femme, Edith. Réalisé pendant la grossesse de cette dernière, il s’agit d’une projection, d’une vision du futur du peintre.
Le souci est que son épouse mourut de la grippe espagnole à son sixième mois de grossesse et que l’enfant ne naquit jamais. Schiele lui-même fut emporté par le mal peu de temps après sa jeune femme. Le tableau ne fut jamais achevé. Il reste une prédiction jamais advenue, comme la vision d’un bonheur jamais atteint.
Troie est tombée face aux Achéens exactement le 11 juin 1184 avant notre ère… Enfin si on en croit l’astronome Ératosthène de Cyrène qui dirigeait la grande bibliothèque d’Alexandrie au IIIᵉ siècle avant Jésus-Christ.
Je vous avoue que je ne sais pas très bien comment il est arrivé à une conclusion aussi précise (surtout parlant d’une guerre dont le caractère mythique ne fait pas de doute, même si son récit s’appuie sans doute sur des événements historiques).
Mais cela me donne l’occasion de vous montrer ce détail d’un pithos, une grande jarre à fond étroit, trouvé à Mykonos en Grèce. Elle date de 670 environ avant Jésus Christ. C’est une des plus vieilles représentations connue du fameux cheval de Troie qui perdit la ville.
Laissez-moi vous présenter mon saint de glace préféré : saint Pancrace de Rome que l’on fête aujourd’hui.
Selon la tradition chrétienne, il fut décapité à 14 ans pendant les persécutions lancées par l’empereur Dioclétien au début du IVe siècle de notre ère. A la fin du IXe, il devint la patron des chevaliers en Allemagne.
Mais c’est surtout pour sa statue-reliquaire que j’apprécie Pancrace. Le squelette est enchâssé dans une armure baroque très théâtrale datant de 1777. Elle fut réalisée en argent rehaussé d’or par un orfèvre d’Augbourg, Franz Högger, sur ordre de la ville suisse de Wil où se trouvaient les reliques.
Nous sommes en ce moment en pleine lune rousse. Que les lecteurs de ma génération se rassurent: Véga ne va pas attaquer. La “lune rousse” est la lunaison qui suit immédiatement la fête de Pâques. La tradition veut que la lumière de la lune puisse alors avoir une mauvaise influence sur les jeunes pousses. Elle ferait « roussir » les bourgeons et les détruirait à moins que les nuages ne leur offrent leur protection.
En fait, comme vous l’avez remarqué, nous sommes encore dans une période où les nuits sont très fraîches. Mais, s’il y a des nuages pendant celles-ci, ils réverbèrent la chaleur accumulée au sol pendant la journée. La température sur les champs ne descend donc pas autant que pendant les nuits claires. Dans ce cas, ce n’est pas la lumière de la lune mais bien le gel qui fait roussir les plantes.
C’est pour contrer ce phénomène qu’aujourd’hui des agriculteurs brûlent des ballots de pailles dans leurs champs ou leurs vignes. Il ne cherchent pas à réchauffer les plantes mais bien à créer un écran artificiel avec la fumée.
Bien sûr, le gel nocturne se produit également avant Pâques mais, comme les bourgeons ne sont pas encore sortis, il ne peut pas avoir de conséquences dramatiques. Il ne marque donc pas les esprits.
Dans le sud de la France, pour contrebalancer l’influence néfaste de la lune rousse, on priait autrefois les « saints cavaliers » : saint Georges (23 avril), saint Marc (25 avril), saint Eutrope (30 avril), saint Philippe ou fête de la Sainte Croix (3 mai) et saint Jean Porte latine (6 mai). Tous avaient surtout pour mission de protéger les vignes. Le dernier était même le patron des vignerons et des tonneliers. On le représentait avec un tonneau ou un maillet.
La lune rousse n’est pas ici l’astre devenu rouge, comme lors de certaines éclipses. Mais une lune censée faire roussir donc mourir les végétaux.
Ce mois-ci encore vous n’échapperez pas aux Très Riches Heures du duc de Berry.
La miniature correspondant au mois de mai représente la cavalcade de riches jeunes gens en forêt. Traditionnellement, au début du mois, on allait y chercher des branches et des feuillages pour faire les couronnes porte-bonheur que l’on voit déjà portées par plusieurs personnages. On s’habillaient aussi parfois de vert pour l’occasion.
La jeune femme au centre avec la grande coiffe blanche a souvent été identifiée à Marie de Berry, fille du duc dont les fiançailles sont représentées sur la miniature du mois d’avril. On aurait alors une scène de son mariage avec Jean de Bourbon présent sous la forme du cavalier en bleu ou bien de celui en blanc, rouge et noir.
A l’arrière-plan, les bâtiments sont plus difficilement reconnaissables que sur d’autres miniatures. Les historiens y voient souvent le Palais de la Cité avec le Châtelet et la Tour de l’Horloge. C’est là que Marie de Berry et Jean de Bourbon se sont effectivement mariés. On le retrouve d’ailleurs sur la miniature suivante du mois de juin.