Le Saturne des Saturnales

Saturne est un dieu romain, sans doute d’origine agraire. Très vite, il a été assimilé à Cronos, le titan grec.

Fils d’Uranus, le Ciel, et de Tellus, la Terre, Saturne règne longtemps sans partage sur tout ce qui vit mais il ne connaît pas pour autant la tranquillité. Une prophétie annonce qu’un de ses enfants le détrônera et le privera de sa divinité. Il faut dire qu’il a lui-même castré son père avec sa faucille avant d’usurper sa royauté.

Pour éviter de subir à son tour ce triste sort, Saturne prend une terrible décision : il dévorera tous les nouveaux-nés de son épouse, Ops. Les petits dieux Neptune, Pluton, Cérès, Junon et Vesta sont ainsi avalés par leur père. Jupiter, le dernier-né, a plus de chance: sa mère décide enfin d’agir et de le sauver. Elle donne une pierre enveloppée de langes à sa place à Saturne. Le dieu n’y voit que du feu et la mange sans poser de question. Devenu adulte, Jupiter réalise effectivement la prophétie. Il devient roi des dieux après avoir obligé son père à régurgiter ses frères et sœurs.

Et après ? Selon les Grecs, Saturne est relégué au Tartare, leur Enfer souterrain. Mais selon les poètes latins, devenu mortel, il part en exil en Italie, dans le Latium. Là, il rejoint Janus, le dieu des commencements qui donnera plus tard son nom au mois de janvier. Ensemble, ils instaurent l’âge d’or parmi les hommes : une époque où l’esclavage n’existe pas, pas plus que la propriété privée ou la violence. C’est en mémoire de cette époque bénie qu’on célèbre les Saturnales à Rome. D’ailleurs, selon la légende, Lavinia, l’épouse italienne d’Énée, le Troyen ancêtre des fondateurs de la ville, serait une lointaine descendante de Saturne.

À Rome, son temple se trouve sur les pentes du Capitole. C’est là qu’on garde le trésor public de la République, toujours en souvenir de l’âge d’or pendant lequel aucun vol n’était commis. Mais on se méfie quand même un peu de Saturne: sa statue est liée de bandelettes qu’on ne dénoue que pendant les Saturnales. Le reste de l’année, mieux vaut que le ténébreux titan reste « otiosus », inactif, comme en sommeil.

Ci-dessus : le forum romain. A gauche, les la colonnade est tout ce qui reste aujourd’hui du temple de Saturne sur le forum romain. Il date de la fin de la royauté ou du début de la République. On le voit ici depuis le « clivus capitolinus », la voie qui monte vers le Capitole.

Publié le Catégories Histoire antique, Peinture
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Io Saturnalia !

A Rome, une semaine avant le solstice d’hiver, avait lieu la grande fête populaire des Saturnales. On plaçait de la verdure dans les maisons (houx, gui, branches diverses…), on offrait de petits cadeaux et des grands banquets. Les écoles et les tribunaux étaient fermés. Et surtout l’ordre social était bouleversé : les esclaves retrouvaient temporairement la liberté et pouvaient se faire servir par leurs maîtres.
On commémorait par là le séjour terrestre de Saturne qui avait trouvé asile en Italie après avoir été détrôné par Jupiter et y avait fait régner l’âge d’or.

L’hiver ou les Saturnales, Antoine Callet (1783) :

Le père Fouettard

Ce sinistre personnage est l’acolyte de saint Nicolas dont je vous ai parlé le 6 décembre. Mais, alors que le saint distribue bonbons et cadeaux, lui distribue plutôt les coups de martinets aux enfants qui n’ont pas été sages pendant l’année.

Plusieurs légendes expliquent sa naissance. Selon l’une d’elles, il serait né à Metz, en Lorraine, en 1552 pendant que l’armée de Charles Quint faisait le siège de la ville. Ses habitants firent un mannequin à l’effigie de l’empereur et le promenèrent dans la ville avant de le brûler.

Depuis, il a essaimé en Belgique, en Suisse, en Allemagne… Il y adopte diverses apparences mais il est toujours sombre, avec une longue barbe, de la fourrure ou des vêtements noirs et bien sûr un fouet ou des branchage pour châtier les « méchants ».

Saint Nicolas et le père Fouettard, version « homme des bois » © herault-tribune.com

Dans certaines régions, c’est un charbonnier ou un ramoneur. Son côté noir est dû à la suie dans laquelle est il est censé vivre constamment. Mais, ailleurs, il tend franchement à la caricature raciste: « Zwarte Piet », sa variante des Pays-Bas a le visage peint en noir et les cheveux crépus. Des personnes de plus en plus nombreuses demandent d’ailleurs sa disparition pour cette raison, ou, pour le moins une franche modernisation de la tradition. Il serait temps d’y penser en effet.

– Zwarte Piet, caricature raciste © oneikathetraveller.com

 


 

Saint Nicolas

Quand j’étais petite fille en Lorraine, le 6 décembre était une des journées que j’attendais le plus dans l’année parce que « saint Nicolas », le saint patron des Lorrains, venait à l’école apporter des bonbons aux enfants sages. Le « père Fouettard » se chargeait en théorie des autres. J’étais dans une école publique et laïque mais la tradition était si fortement ancrée à Nancy que personne n’aurait songé à la supprimer à l’époque. Ça aurait juste eu l’air d’une punition.

Qui était saint Nicolas ?

Historiquement, saint Nicolas était l’évêque de Myre, dans le sud de la Turquie actuelle où il est mort vers 345. On sait peu de choses sur lui. Son principal fait d’arme serait d’avoir participé au grand concile (assemblée d’évêques) de Nicée et d’y avoir combattu l’arianisme, une hérésie qui dit que la nature du Christ est d’abord humaine et non totalement divine comme celle de « Dieu le Père ».

Vol de reliques

Après sa mort, ses reliques furent conservées dans l’église de Myre qui prit son nom jusqu’en 1087. Mais, vers cette époque, l’armée byzantine fut vaincue par les troupes musulmane du sultan voisin. Craignant que les restes du saint ne tombent dans des mains « infidèles » plusieurs villes italiennes décidèrent de les mettre en sûreté… c’est-à-dire de les voler et de les ramener en Italie. Les marins de Bari réussirent à gagner Myre plus rapidement que ceux de Venise et à emporter les précieux ossements. Ils se trouvent toujours dans la basilique San Nicola de Bari. Enfin… sauf une phalange qui aurait été volée aux voleurs par un chevalier lorrain qui l’aurait rapportée à Saint-Nicolas-de-Port.

Basilique San Nicola de Bari, © Francesco9062

Les trois petits enfants

Par la suite, saint Nicolas demeura un saint très populaire à la fois pour l’église orthodoxe et l’église catholique. L’hagiographie (le récit de la vie des saints) regorge d’historiettes qui le mettent en scène.
Celle que je préfère est celle du « saint et des trois petits enfants ». Trois jeunes enfants « qui s’en allaient glaner au champ », c’est-à-dire récupérer les épis de blé qui avaient échapper aux moissonneurs, auraient été capturés par un boucher, tués, découpés en morceaux et mis au saloir, un baquet de sel pour que leur viande se conserve mieux. Le saint qui passait par là les aurait ressuscités et aurait puni le méchant boucher. De là, la tradition qui veut que Nicolas gâte chaque année les enfants.

En fait, ce récit résulte de la déformation d’un autre plus ancien. Trois officiers de l’empereur romain Constantin furent accusés à tort de fomenter un complot et condamnés à mort. A la veille de leur mort, ils tournèrent leurs pensées vers le saint et l’empereur vit celui-ci en rêve. Nicolas lui affirma l’innocence des officiers et réclama leur libération sous peinte d’infliger au monarque un terrible châtiment. Bien sûr, Constantin relâcha les hommes et demanda pardon au saint de ses errements. L’histoire fut souvent représentée ensuite sur les objets vendus en souvenir aux pèlerins de Bari. Mais le saint était représenté bien plus grand que les trois officiers et la tour/prison placée à côté d’eux pouvait facilement passer pour un baquet. D’où l’erreur.

Nicolas de Myre et les trois officiers, vers 1485, église Sainte-Marie de Mühlhausen, en Allemagne ©Friedrichsen.

 

Boules de Noël, boules de sorcière

Que serait un sapin sans ses boules ? Dès le XVIe siècle, les sapins de Noël alsaciens étaient décorés de fleurs et de fruits. Je vous ai raconté hier qu’on y accrochait notamment des pommes pour rappeler le fameux arbre du paradis.

Mais vers 1830, on commença à remplacer ces fruits en Allemagne par des boules en verre mercuré ou soufflé : les boules de sorcière. Elles avaient été créées au siècle précédent en Angleterre et étaient censées protéger les maisons des mauvais esprits, des sorcières…
Généralement alors en verre vert ou bleu, elles pouvaient faire jusqu’à une vingtaine de cm de diamètre et on les accrochait à la fenêtre ou… dans un arbre.

« Witch ball » suspendue en Ecosse © Rosser1954

On pensait alors que leurs couleurs vives attiraient le mauvais œil et que leurs reflets le neutralisaient en le renvoyant vers la sorcière qui en était à l’origine. Si on avait de la chance, l’esprit de la jeteuse de sort pouvait même se retrouver piégé dans la boule. Le « pendre » était alors une protection contre toutes les autres créatures malfaisantes. Bref, on obtenait le même résultat qu’en pendant la sorcière elle-même, opération beaucoup plus délicate.

« witch ball », XIXe siècle. © William Ellison

Progressivement, ces boules magiques devinrent des objets de décoration si bien qu’elles survécurent à l’arrêt des chasses aux sorcières. On commença à les accrocher aux sapins de Noël. Elle arrivèrent en France, selon la légende, en 1858, quand la sécheresse priva les Vosges et la Moselle de fruits. Un verrier de Meisenthal commença alors à fabriquer des boules en verre.

On en trouve aujourd’hui dans toutes les matières mais Meisenthal continue de produire ses décorations en verre. En 2014, la fabrique devenue le Centre international d’art verrier a encore vendu plus de 35 000 boules de Noël.

Boule Fizz de Meisenthal, créé en 2016

Le Sapin de Noël

Il s’agit d’une des traditions les plus vivaces qui entourent Noël (et ma préférée aussi).

Le sapin de Noël tire son origine de l’habitude de nombreux peuples de l’Antiquité de décorer leurs maisons aux alentours du solstice d’hiver (21 décembre) de branches à feuillage persistant, symbole de renaissance. A Rome, pendant les Saturnales, on suspendait du laurier, du buis ou de l’olivier chez soi et on laissait brûler constamment des lampes pour éloigner les esprits malins.

Un sapin de Noël chez Oscar Andersen en Norvège entre 1911 et 1926.

Mais, si on en croit la tradition catholique, le sapin de Noël tel que nous le connaissons serait apparu à la fin du VIe siècle en Gaule. Pendant une veillée de Noël, saint Colomban aurait emmené les moines du monastère de Luxeuil (Haute-Saône actuelle) jusqu’au sommet de la montagne voisine où se trouvait un vieux sapin encore adoré par les païens de la région. Les religieux accrochèrent leurs lanternes à ses branches et dessinèrent une croix lumineuse à son faîte avec leurs torches. Les paysans les virent de loin et accoururent voir ce spectacle inédit. Le saint en profita, bien sûr, pour les convertir. On ne se refait pas.

Une autre légende raconte que saint Boniface de Mayence, l’« apôtre des Germains », après avoir abattu le chêne de Thor adoré dans la région de Hesse, se servit de la forme triangulaire d’un sapin pour expliquer la Trinité divine aux peuples locaux. Il opposait aussi le sapin, arbre de l’Enfant Jésus, au pommier dont Adam et Eve mangèrent les fruits et qui causa leur chute. Bon, saint Boniface eut beau être très créatif en matière de symbole, il ne convainquit pas tout le monde : il fut massacré avec ses compagnons en Frise en 754.

le sapin de Noël qui décore le parvis de Notre Dame à Paris en 2018 © https://www.paristribune.info/

Plus tard au Moyen-Âge, les symboles du sapin et du pommier se sont rejoints plutôt que s’opposer. Dans les mystères, c’est un sapin, orné de pommes rouges – le fruit défendu -, qui sert à représenter l’arbre du Paradis pendant l’hiver. Dès le XVe siècle, cet « arbre du Paradis » est installé aussi aux sièges des corporations, à l’entrée des hôpitaux… dans les pays germaniques.

En 1492, l’Œuvre Notre-Dame, chargée de l’entretien de la cathédrale de Strasbourg installe un sapin dans chaque paroisse de la ville. A la même époque, toujours en Alsace, les particuliers commencent à orner leurs maisons de branches de sapin (enfin, c’est de cette époque que datent les premiers témoignages de cette pratique). Au XVIIe siècle, on passe au sapin entier. Après la guerre de 1870 et l’abandon de l’Alsace à l’Allemagne, de nombreux habitants de la région choisissent de venir vivre en France et importent avec eux la tradition du sapin de Noël.

Elle se retrouve un peu partout aujourd’hui. En 2014, plus de 5,7 millions de sapins naturels et 1 million de sapins artificiels ont ainsi été achetés dans notre pays.

« Tree » de Paul Mac Carthy installé sur la place Vendôme à Paris en 2014. Exposée dans le cadre de la programmation Hors les murs de la FIAC, cette œuvre fit scandale. Certains y voyant un sapin de Noël et d’autres un sex-toy. ©Jacques Brinon/SIPA

 

 

Les très riches Heures du duc de Berry : décembre

Voici la représentation du mois de décembre dans le livre liturgique de Jean de Berry, ce grand aristocrate de la fin du Moyen-Âge, fils du roi de France, Jean II le Bon.

Le duc aimaient beaucoup l’architecture. Il fit réparer ou agrandir un grand nombre de châteaux. Dans son fief, il fit reconstruire le palais ducal et bâtir la saint-Chapelle de Bourges sur le modèle de celle de Paris. Il ne faut donc pas s’étonner si de nombreux bâtiments figurent dans son livre d’heures. Ici, pour décembre, on aperçoit le donjon et les tours du château de Vincennes où le duc était né en 1340.

Ils sont à moitié dissimulés par des arbres au feuillage encore quasiment automnal et une scène de curée qui évoque elle aussi plutôt l’automne que l’hiver. Que cette illustration ait été réalisée par les frères Limbourg vers 1410 ou par leur continuateur des années 1440, l’auteur a fait preuve d’originalité. Dans les autres calendriers médiévaux, on représente plus volontiers l’abattage du cochon qui nourrira ses propriétaires pendant la saison morte et annonce la fête et le repas de Noël. La neige, en revanche, est un motif très rare à l’époque. Elle n’est présente que pour le mois de février et… c’est une des toutes premières fois si ce n’est la toute première fois dans une peinture médiévale !

©Photo. R.M.N. / R.-G. Ojéda

Dans les très riches Heures, vous pouvez découvrir aussi :

les autres mois : janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, septembre, octobre, novembre , décembre

une fête chrétienne illustrée dans le livre : l’Ascension

un étonnant “homme zodiacal”

Le violet : de la tristesse au féminisme

Il n’y a pas que les « gilets jaunes » qui défilaient hier : il y avait aussi le mouvement #NousToutes qui protestait contre les violences faites aux femmes. Il a choisi comme couleur le violet et, bien sûr, ce n’est pas un hasard.

A l’origine, pourtant, on en est loin. En Occident, le violet est d’abord la couleur de la tristesse et de la pénitence. Les rois de France portent le deuil en violet et non en noir. De son côté, le clergé catholique porte une tenue liturgique violette pendant toutes les périodes de jeûne comme le Carême, et les confréries de pénitents arborent souvent un manteau violet. Il faut dire qu’au Moyen-Âge, on voyait cette couleur comme un noir atténué, un « subniger » en latin.
Au XIXe siècle, l’idée demeure avec les peintres symbolistes et impressionnistes pour qui le violet exprime entre autres la lumière du soir, la lumière « qui meurt ».

Pourtant, à cette époque, le violet commence à prendre une autre connotation : il est repris par les mouvements suffragettes qui réclament le droit de vote pour les femmes. Mélange du bleu des garçons et du rose des filles, il se veut alors un symbole d’égalité. Après mai 68, cette couleur revint en force toujours dans les mouvements féministes. Elle est toujours présente depuis.

Jusqu’à présent je n’ai parlé sur ce site que d’une autre couleur… le jaune. Pour retrouver le petit article, c’est par ici : le jaune, symbolique d’une couleur

 

Photos de Pétra

Quelques images de la mystérieuse cité du tome 8 d’Alix senator.

Thanksgiving

Aujourd’hui c’est Thanksgiving. Cette fête est célébrée chaque année le quatrième jeudi de novembre aux États-Unis.

Les Pères pélerins

On fait traditionnellement remonter les origine de Thanksgiving aux Pères pèlerins, ces colons anglais qui fuirent les persécutions religieuses jusqu’au Massachusetts à bord du Mayflower en 1620. Ils y fondèrent le premier établissement britannique dans ce qui deviendra les États-Unis, dans la baie de Plymouth.
Mais leur installation fut très difficile et bientôt la moitié d’entre eux moururent du scorbut provoqué par les carences alimentaires. Les autres ne durent leur survie qu’à Suanto et Samoset, deux hommes de la tribu des Wampanoags, qui leur donnèrent à manger et surtout leur montrèrent comment chasser et cultiver le maïs.
Pour célébrer la première récolte, à l’automne suivant, William Bradford, le gouverneur de la colonie, décida de célébrer trois jours d’action de grâce. Il invita aussi une centaines de Wampanoags à venir partager un repas avec lui et ses compagnons.

De 1620 à nos jours

Par la suite, Thanksgiving fut plus ou moins célébré constamment jusqu’à nos jours. Au XVIIIe siècle, c’était surtout un jour de prière et de jeûne. L’importance de la fête crut après les périodes les plus troublées : gouverneurs d’États et présidents des États-Unis décrétèrent des Thanksgivings surtout dans une perspective religieuse, pour remercier Dieu du retour de la paix et/ou de la prospérité.
Même si cet aspect existe toujours, la fête s’est progressivement laïcisée en même temps qu’elle devenait annuelle. Aujourd’hui c’est un jour où la plupart des entreprises et des administrations sont fermées et où on se retrouve en famille pour un grand repas dont la pièce maîtresse est une dinde (animal découvert au Nouveau Monde par les Pères pèlerins).

Les Amérindiens

Cependant, une partie des Amérindiens considèrent Thanksgiving d’une manière sensiblement différente. La fête représente pour eux le début de l’accaparation de leurs territoires par les Européens, voire le début des guerres indiennes. Depuis les années 70, des cérémonies mémorielles ont parfois lieu en l’honneur des victimes de ses conflits. Mais la fête reste encore assez peu questionnée de nos jours.